Le Quartier Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Quartier Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640297043



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déclarer ses droits au coupable et lui demander de répéter ses aveux.

      Cependant, aujourd’hui, tout allait peut-être s’avérer différent. C’était le lundi d’avant Noël et Jessie espérait que l’esprit de cette période de l’année allait rendre Hernandez plus généreux que certains de ses collègues. Elle devait passer la journée avec lui et son collègue, un homme à lunettes dans les quarante ans du nom de Callum Reid. Ils devaient enquêter sur la mort d’un junkie qui avait été découvert au bout de la ruelle.

      Il avait encore une seringue qui lui sortait du bras gauche et l’agent en uniforme n’avait appelé les inspecteurs que par formalité. Pendant que Hernandez et Reid parlaient à l’agent, Jessie passa sous le cordon de police et approcha du corps en faisant attention à ne pas marcher sur un endroit sensible.

      Elle regarda le jeune homme, qui n’avait pas l’air plus âgé qu’elle. Il était afro-américain avec une coupe afro. Alors qu’il était allongé par terre et sans chaussures, elle voyait quand même qu’il était grand. Il lui paraissait familier.

      “Devrais-je savoir qui est ce gars ?” cria-t-elle à Hernandez. “J’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part.”

      “Probablement”, répondit Hernandez tout aussi fort. “Vous êtes allée à l’Université de Californie du Sud, n’est-ce pas ?”

      “Oui”, dit-elle.

      “Il a dû y être en même temps que vous pendant une année ou deux. Il s’appelait Lionel Little. Il y a joué au basket deux ou trois ans avant de se professionnaliser.”

      “OK, je crois que je me souviens de lui”, dit Jessie.

      “Il avait un service de la main gauche magnifique”, se rappela l’agent Reid. “Il me rappelait un peu George Gervin. C’était un débutant très apprécié mais il a fini par s’en aller au bout de quelques années. Il ne savait pas jouer dans la défense et n’arrivait pas à vivre avec tout cet argent ou selon le style de vie de la NBA. Il n’a duré que trois saisons avant de quitter entièrement la ligue. À ce stade, les drogues ont pris le relais. À un moment, il a fini à la rue.”

      “Je le voyais de temps à autre”, ajouta Hernandez. “C’était un gosse sympa. Je ne l’ai jamais cité pour autre chose que vagabondage ou pour avoir uriné en public.”

      Jessie se pencha un peu plus et regarda Lionel de plus près. Elle essaya de s’imaginer dans sa position, un enfant perdu, accro mais pas vraiment embêtant, parcourant les ruelles du centre-ville Los Angeles pendant les quelques dernières années. D’une façon ou d’une autre, il avait réussi à continuer à consommer de la drogue sans avoir d’overdose ni finir en prison. Et pourtant, il était là, allongé dans une ruelle, une seringue dans le bras, sans chaussures. Quelque chose n’allait pas.

      Jessie s’agenouilla pour mieux observer l’endroit où la seringue lui sortait de la peau. Elle était profondément enfoncée dans sa peau qui, autrement, était lisse.

      Sa peau lisse…

      “Agent Reid, vous avez bien dit que Lionel avait un beau service de la main gauche, n’est-ce pas ?”

      “Magnifique”, répondit-il admirativement.

      “Donc, on peut supposer qu’il était gaucher ?”

      “Oh oui, il était complètement gaucher. Il avait beaucoup de mal à utiliser la main droite. Les défenseurs en profitaient pour le battre complètement. C’est aussi pour ça qu’il n’a jamais réussi à être pro.”

      “C’est bizarre”, marmonna-t-elle.

      “Quoi ?” demanda Hernandez.

      “C’est juste que … vous pouvez venir, les gars ? Il y a quelque chose qui me trouble dans cette scène de crime.”

      Les inspecteurs approchèrent et s’arrêtèrent juste derrière l’endroit où elle était agenouillée. Elle désigna le bras gauche de Lionel.

      “Cette seringue a l’air d’avoir été enfoncée très profondément dans le bras et à l’écart de toutes les veines.”

      “Peut-être visait-il mal ?” suggéra Reid.

      “Peut-être”, concéda Jessie, “mais regardez son bras droit. Il y a une série précise de lignes qui suivent toutes ses veines. C’est très méticuleux pour un drogué et c’est logique parce qu’il était gaucher. Bien sûr, il piquait son bras droit avec sa main dominante.”

      “C’est effectivement logique”, convint Hernandez.

      “Donc, je me suis dit qu’il était seulement moins adroit quand il utilisait sa main droite”, poursuivit Jessie. “Comme vous l’avez dit, agent Reid, il visait peut-être mal.”

      “Exactement”, dit Reid.

      “Pourtant, regardez ça”, dit Jessie en désignant le bras. “Mis à part l’endroit qui contient la seringue, il a le bras gauche lisse, sans trace de piqûre.”

      “Qu’en déduisez-vous ?” demanda Hernandez, qui commençait à voir où elle voulait en venir.

      “J’en déduis qu’il ne se shootait jamais dans le bras gauche. D’après ce que je vois, ce n’est pas non plus la sorte de gars qui laisserait quelqu’un d’autre le shooter dans ce bras. Il avait un système. Il était très méthodique. Regardez le dos de sa main droite. Il y a des marques, là aussi. Il préférait se shooter dans la main que demander à quelqu’un d’autre de le lui faire. Je parie que, si nous lui enlevions ses chaussettes, nous trouverions aussi des traces de piqûre entre les orteils de son pied droit.”

      “Donc, selon vous, il n’aurait pas eu d’overdose ?” demanda Reid d’un air sceptique.

      “Je suggère que quelqu’un veut faire croire qu’il a eu une overdose mais que cette personne s’est mal débrouillée et s’est contentée d’enfoncer la seringue quelque part dans son bras gauche, celui qu’une personne droitière piquerait instinctivement.”

      “Pourquoi ?” demanda Reid.

      “Eh bien”, dit prudemment Jessie, “j’ai commencé à penser au fait qu’il lui manque ses chaussures. Il a tous ses autres vêtements. Je me demande si, comme il avait été joueur pro, ses chaussures étaient chères. Certaines marques ne coûtent-elles pas des centaines de dollars ?”

      “C’est vrai”, répondit Hernandez, visiblement passionné. “En fait, quand il a rejoint la ligue et que tout le monde pensait qu’il allait être formidable, il a signé un contrat avec une jeune entreprise de chaussures du nom de Hardwood. La plupart des joueurs signaient chez une des grandes entreprises de chaussures de sport comme Nike, Adidas ou Reebok mais Lionel avait signé chez ces gars-là. Ils étaient considérés comme étant avant-gardistes, peut-être trop, vu qu’ils ont fait faillite il y a quelques années.”

      “Donc, en fait, ces chaussures de sport ne valent plus tant que ça”, dit Reid.

      “Non, c’est le contraire”, corrigea Hernandez. “Comme ils ont fait faillite, leurs chaussures sont devenues vintage. Il y en a un nombre limité en circulation, ce qui fait que chaque paire est précieuse pour les collectionneurs. En tant que porte-parole de l’entreprise, Lionel a probablement reçu tout un camion de leurs chaussures quand il a signé le contrat. De plus, je serais prêt à parier que ce sont ces chaussures qu’il portait hier au soir.”

      “Donc”, reprit Jessie, “quelqu’un l’a vu porter les chaussures. Cette personne avait peut-être un besoin désespéré de liquide. Lionel n’avait pas la réputation d’être un dur. Il était une cible facile. Donc, cette personne a tué Lionel, volé les chaussures et enfoncé une seringue dans son bras en espérant qu’on prendrait ça pour une simple overdose.”

      “Ça se tient”, dit Hernandez. “Voyons si