Название | Le Quartier Idéal |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297043 |
“Jessie.”
“Bonjour, Mlle Hunt. C’est l’agent Ryan Hernandez. Vous vous souvenez de moi ?”
“Bien sûr”, dit-elle, contente d’avoir l’air normale au téléphone. “Quoi de neuf ?”
“Je sais que vous avez eu votre diplôme ces derniers temps”, dit-il d’une voix qu’elle trouva plus hésitante que dans ses souvenirs. “Avez-vous trouvé un emploi ?”
“Pas encore”, répondit-elle. “Pour l’instant, je réfléchis.”
“Dans ce cas, j’aimerais vous proposer quelque chose.”
CHAPITRE QUATRE
Une heure plus tard, Jessie était assise dans l’accueil du Poste de Police Communautaire Central du Département de Police de Los Angeles ou, comme on l’appelait plus couramment, la Division du Centre-Ville, où elle attendait que l’inspecteur Hernandez vienne la retrouver. Elle refusait expressément de penser à sa quasi-crise de nerfs. Cela faisait trop de choses pour le moment. Elle préféra se concentrer sur ce qui allait se passer.
Pendant l’appel, Hernandez en avait dit très peu et avait affirmé qu’il ne pouvait pas entrer dans les détails. Il avait juste dit qu’un poste de débutant était disponible et qu’il avait pensé à elle. Il lui avait demandé de venir en discuter en personne car il voulait évaluer son intérêt avant de parler d’elle à ses supérieurs.
Pendant que Jessie attendait, elle essaya de se rappeler de ce qu’elle savait sur Hernandez. Elle l’avait rencontré en automne, quand il était venu au cours de maîtrise de psychologie judiciaire pour parler des applications pratiques du profilage. Elle avait appris qu’il avait été un policier de quartier et qu’il avait participé à la capture de Bolton Crutchfield.
En cours, il avait présenté un cas de meurtre complexe aux étudiants et avait demandé si l’un d’eux pouvait trouver quels avaient été le coupable et son mobile. Seule Jessie avait trouvé la solution. En fait, Hernandez avait dit que seulement un étudiant avait résolu ce cas avant elle.
La fois suivante où elle l’avait vu, c’était à l’hôpital, pendant qu’elle se remettait de l’attaque de Kyle. À cette époque-là, elle avait été un peu sous sédatifs, donc, elle ne se souvenait pas de tout.
S’il était venu, c’était seulement parce qu’elle l’avait appelé. Elle avait eu des soupçons sur les antécédents de Kyle avant qu’elle ne l’ait rencontré à dix-huit ans et elle avait appelé Hernandez en espérant qu’il pourrait lui fournir des pistes. Elle avait laissé un message vocal et, quand l’agent n’avait pas réussi à la rappeler après plusieurs tentatives, surtout parce que son mari l’avait attachée dans leur maison, il avait pisté son téléphone portable et avait constaté qu’elle était à l’hôpital.
Quand il lui avait rendu visite, il s’était rendu utile en la tenant au courant du procès en cours contre Kyle. Cependant, il avait aussi clairement soupçonné (et à raison) que Jessie n’avait pas tout dit sur ce qu’elle avait fait après que Kyle avait tué Natalia Urgova.
C’était vrai. Quand Kyle avait persuadé Jessie qu’elle avait elle-même tué Natalia dans un accès de rage éthylique dont elle n’arrivait pas à se souvenir, il avait proposé de couvrir le crime en jetant le corps de la victime à la mer. Malgré les doutes que Jessie avait eus à ce moment-là, elle n’avait pas eu le courage d’aller se confier à la police. C’était une chose qu’elle regrettait encore aujourd’hui.
Hernandez avait tout deviné mais, pour autant qu’elle sache, il n’en avait jamais parlé à personne. Une petite partie d’elle-même craignait que ce soit vraiment pour cette raison-là qu’il lui avait demandé de venir au poste aujourd’hui et que l’emploi ne soit qu’un prétexte pour l’attirer au poste. Elle se dit que, s’il l’emmenait dans une salle d’interrogatoire, elle saurait à quoi s’en tenir.
Au bout de quelques minutes, il vint l’accueillir. Il n’avait guère changé. Il avait environ trente ans et il était bien bâti sans être trop imposant. Comme il mesurait environ un mètre quatre-vingts et pesait un peu moins de quatre-vingt-dix kilos, il était visiblement en bonne forme. Ce ne fut que quand il se rapprocha qu’elle se souvint qu’il était extrêmement musclé.
Il avait les cheveux noirs et courts, les yeux marron et un large sourire chaleureux qui mettait probablement tout le monde à l’aise, même les suspects. Elle se demanda s’il s’entraînait à sourire pour cette raison précise. Elle vit l’alliance à sa main gauche et se souvint qu’il était marié mais qu’il n’avait pas d’enfants.
“Merci d’être venue, Mlle Hunt”, dit-il en tenant une main.
“Appelez-moi Jessie, s’il vous plaît”, dit-elle.
“OK, Jessie. Allons dans mon bureau et je vais vous expliquer ce que j’ai en tête.”
Jessie se sentit plus soulagée qu’elle ne s’y était attendue quand il ne lui proposa pas d’aller dans une salle d’interrogatoire mais réussit à ne pas le montrer. Pendant qu’elle le suivait vers le bureau, il lui parla doucement.
“J’ai suivi votre cas”, admit-il, “ou, plus précisément, celui de votre mari.”
“Qui sera bientôt mon ex”, précisa-t-elle.
“Exact. Je suis aussi au courant de ça. Vous ne prévoyez pas de rester avec le gars qui a essayé de vous faire accuser de meurtre puis de vous tuer, hein ? Les gens n’ont aucune fidélité à notre époque.”
Il sourit pour lui indiquer qu’il plaisantait. Jessie ne put s’empêcher d’être impressionnée par un gars qui acceptait de plaisanter sur un meurtre face à la personne qui avait failli en mourir.
“La culpabilité me terrasse”, dit-elle en jouant le jeu.
“J’imagine. Je dois dire que les choses ne sont pas brillantes pour votre mari, bientôt ex-mari. Même si les procureurs ne demandent pas la peine de mort, à mon avis, il écopera de la perpétuité.”
“Pourvu que …”, marmonna Jessie sans avoir besoin de finir sa phrase.
“Passons à un sujet plus joyeux, d’accord ?” proposa Hernandez. “Comme vous vous souvenez peut-être m’avoir entendu dire le jour où je suis venu participer à votre cours, je travaille pour une unité spéciale dans la section vol-homicide. On l’appelle la Section Spéciale Homicide, ou SSH en abrégé. Nous sommes spécialisés dans les enquêtes connues, celles qui intéressent beaucoup les médias ou sur lesquelles le public nous pose beaucoup de questions. Cela peut inclure les incendies criminels, les meurtres à plusieurs victimes, les meurtres des individus célèbres et, bien sûr, les tueurs en série.”
“Comme Bolton Crutchfield, le gars que vous avez aidé à capturer.”
“Exactement”, dit-il. “Notre unité emploie aussi des profileurs. Ils ne travaillent pas que pour nous. Le département entier a accès à eux mais nous avons la priorité. Vous avez peut-être entendu parler notre profileur senior, Garland Moses.”
Jessie hocha la tête. Moses était une légende dans la communauté des profileurs. Il avait été agent du FBI puis il avait déménagé sur la côte ouest pour y prendre sa retraite dans les années 1990 après avoir passé des décennies à parcourir le pays entier à la poursuite de tueurs en série. Cependant, la Police de Los Angeles lui avait fait une offre et il acceptait d’être son consultant. Il était payé par le département mais, comme il n’était pas un employé officiel, il était libre de ses mouvements.
À présent, il avait plus de soixante-dix ans mais il venait encore travailler presque tous les jours. De plus, au moins trois ou quatre fois par an, Jessie lisait un article