À Tout Jamais, Avec Toi . Sophie Love

Читать онлайн.
Название À Tout Jamais, Avec Toi
Автор произведения Sophie Love
Жанр Современные любовные романы
Серия L’Hôtel de Sunset Harbor
Издательство Современные любовные романы
Год выпуска 0
isbn 9781640292109



Скачать книгу

secoua la tête. Ce n'était pas ce qui l'avait bouleversée, mais elle ne semblait pas pouvoir l’exprimer par des mots.

      « C’est la nourriture ? » s’inquiéta Daniel. « Trop épicée ? Trop à manger ? Tu n’es pas obligée de tout manger. Ou quelque chose ici. Nous pouvons prendre à emporter. » Il se tourna vers Emily, ses mots se bousculant dans l’angoisse. « Pourquoi n'avons-nous pas pris à emporter ? »

      Emily leva les sourcils comme pour lui dire de se calmer, de ne pas ajouter d'émotions inutiles à la situation. Puis elle recula sa chaise, se leva, s'approcha de Chantelle et s'agenouilla à côté d'elle.

      « Chantelle, tu peux nous parler », dit-elle aussi doucement que possible. À moi et à ton papa. Nous sommes là pour toi et nous ne serons pas fâchés.»

      Chantelle se pencha vers Emily et murmura. Sa voix était si basse qu'elle en était presque inaudible. Mais Emily réussit à distinguer les mots qu'elle avait prononcés, et à mesure que la compréhension s’insinuait dans l'esprit d'Emily, une décharge d’émotion lui frappa le cœur.

      « Elle dit que ce sont des larmes de joie », dit Emily à Daniel.

      Elle vit un soupir de soulagement sortir de la poitrine de Daniel, et le scintillement des larmes dans ses yeux.

      *

      Plus tard ce soir-là, il fut temps pour Emily et Daniel de mettre Chantelle au lit.

      « Je veux qu’Emily le fasse », demanda Chantelle en lui prenant la main.

      Emily et Daniel échangèrent un regard. Emily pouvait dire d’après la manière dont il haussa les épaules qu'il était déçu d'être exclu.

      « Dis bonne nuit à papa alors », l’encouragea Emily.

      Chantelle se dirigea vers lui et posa un baiser rapide sur sa joue avant de retourner à Emily, avec qui elle semblait plus à l'aise.

      De toutes les tâches maternelles qu'Emily avait dû accomplir au cours des vingt-quatre dernières heures, c'était la plus éprouvante pour elle. Elle borda la petite fille dans le grand lit à baldaquin de la pièce à côté de la chambre principale, avec son ours du défilé d’un côté et Andy Pandy de l'autre.

      « Est-ce que tu veux une histoire ? » demanda Emily à Chantelle. Son père lui en avait toujours lu le soir ; elle voulait recréer cette magie pour Chantelle.

      La petite fille hocha de la tête, ses yeux endormis commençaient déjà à se fermer.

      Emily descendit en courant dans la bibliothèque et trouva son ancien exemplaire d'Alice Au Pays des Merveilles. Cette histoire avait été sa favorite étant enfant, et quand elle avait trouvé le vieil exemplaire poussiéreux dans la maison à son arrivée, elle avait été bouleversée. Cela lui faisait plaisir de savoir qu'elle pourrait donner au livre un nouveau souffle et apporter la joie contenue dans ses pages à quelqu'un de nouveau.

      Elle ramena le livre à l'étage et s'assit sur une chaise à côté du lit, tout comme son père le faisait. Alors qu'elle commençait à lire, Emily sentit les souvenirs tournoyer dans sa tête. Sa propre voix se transforma en celle de son père tandis qu'elle se sentait transportée dans le temps.

      Elle était bordée dans son lit, les couvertures remontées jusqu'au cou. La chambre était éclairée à la lumière des bougies. Elle pouvait voir les balustrades de la mezzanine devant elle et se rendit compte qu'elle se trouvait dans l'immense pièce à l'arrière de la maison, la chambre qu'elle et Charlotte avaient partagée. Bien qu'elle lutta pour rester éveillée, pour continuer à écouter l'histoire merveilleuse que son père lisait, ses paupières commençaient à être lourdes et à se fermer. Un instant plus tard, elle prit conscience de l'obscurité qui l'enveloppait et du bruit des pas de son père alors qu'il descendait l’échelle de la mezzanine et se dirigeait vers la porte. Il y eut un éclat de lumière quand il ouvrit la porte, puis une voix dit : « Est-ce qu'elles dorment ? » Emily se demanda à qui appartenait cette voix. Elle ne l'a reconnaissait pas. Ce n'était pas sa mère car elle était restée à New York. Mais avant qu'elle ait eu l'occasion d’y réfléchir plus longtemps, elle s'endormit.

      Emily se réveilla en sursaut dans l’instant présent. La chambre était dans l'obscurité à présent, la pleine lune dehors procurant une lumière douce. Il y avait une couverture sur ses genoux. Elle avait dû s’endormir en lisant et Daniel l'avait posée là.

      Dans le lit devant elle, Chantelle ronflait doucement. Emily se leva, le corps douloureux d'être resté sur la chaise aussi longtemps. Elle avait vraiment besoin de s'endormir dans un vrai lit à un moment donné !

      Tandis qu’elle marchait vers la porte, elle s’interrogea quant au souvenir, à la voix mystérieuse qu'elle avait entendue parler à son père. Résoudre le mystère de la disparition de son père était quelque chose sur laquelle Emily avait travaillé depuis son arrivée à la maison. Mais maintenant, avec Chantelle ici, son esprit était occupé par d'autres choses. Elle voulait aller de l’avant et planifier l'avenir, pas regarder en arrière vers un passé qui avait déjà cessé d'être.

      Tout en fermant la porte de Chantelle derrière elle et en errant dans le couloir, Emily se demanda ce que sa nouvelle vie apporterait, à quoi elle ressemblerait maintenant qu'elle avait une famille. Elle s'était surprise elle-même de voir combien elle avait apprécié cette journée, combien elle l’avait fait se sentir satisfaite et accomplie. Chacun des petits moments où Chantelle avait cherché à se réconforter auprès d’elle ressemblait à une victoire. Son seul souci était Daniel. Il n'avait pas pris tout cela aussi naturellement. Il aurait besoin de plus de temps.

      Alors qu’elle formulait ces pensées, elle atteignit la grande fenêtre au sommet de l'escalier. À l'extérieur, il faisait très sombre, la lune était blanche et les étoiles scintillaient. Il y avait peu de lumière, mais assez pour qu’Emily distingue Daniel debout à côté de sa moto. Emily l’observa, et sa joie se transforma rapidement en angoisse tandis qu’il enfilait son casque, enfourcha sa moto, puis descendit l’allée en trombe pour disparaître hors de sa vue.

      CHAPITRE TROIS

      Emily se tenait sur le porche, guettant anxieusement le retour de Daniel. Elle se tordait les mains pendant que ses pires craintes tourbillonnaient dans son esprit. Daniel avait promis de ne pas le faire, de ne pas partir sur sa moto sans lui dire. S'il brisait cette promesse, cela pouvait-il être parce qu'il les fuyait ? Sa journée avec Chantelle avait-elle été si dure pour lui qu'il avait décidé de l'abandonner aux soins d’Emily ? Elle ne voulait pas réfléchir à des pensées aussi terribles, elle voulait lui faire confiance, mais il l'avait déjà laissée tomber comme ça auparavant.

      Emily s’appuya contre le chambranle de la porte pour se stabiliser, le souffle court. Quand Daniel était revenu, elle avait eu l’impression qu'il était un soldat revenant de la guerre. Maintenant, alors qu'Emily l'attendait avec un creux à l’estomac, elle avait le sentiment d'attendre à nouveau ce soldat.

      Juste alors, elle perçut le son du moteur de la moto au loin. Elle s’efforçait de l'entendre, son espoir se raviva. Le bruit devenait de plus en plus fort jusqu'à ce qu'elle soit convaincue qu’il s’agissait bel et bien de Daniel qui rentrait chez lui. Elle ferma les yeux avec soulagement et exhala le souffle qu'elle avait retenu.

      La moto passa l’angle et remonta l'allée vers elle, la prenant dans ses phares, ce qui lui fit plisser les yeux. Ensuite, il s’arrêta. Le moteur fut coupé et le silence les enveloppa.

      Emily descendit précipitamment les marches alors que Daniel retirait son casque. « Tu es réveillée », dit-il avec un sourire. « Je n'étais pas sûr que tu sois endormie pour toute la nuit. » Puis son sourire disparut quand il saisit l'expression d’Emily.

      « Espèce de crétin », aboya-t-elle. « Où étais-tu ? »

      Daniel fronça les sourcils. « Je suis allé chercher de l’essence. Je suis parti depuis environ