Un Chant Funèbre pour des Princes . Морган Райс

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Название Un Chant Funèbre pour des Princes
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия Un Trône pour des Sœurs
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781640293526



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de Sophia n'aurait d'intérêt que si elle arrivait à profiter du vide que cela laissait.

      Cela dit, pour l'instant, Sebastian n'était pas le membre de leur famille dont elle devait se soucier. Elle se tenait devant les appartements de la Douairière et respirait pour se détendre pendant que les gardes la regardaient. Quand ils ouvrirent les portes en silence, Angelica afficha son plus beau sourire et avança.

      “Souviens-toi que tu as fait ce qu'elle voulait”, se dit Angelica.

      La Douairière l'attendait, assise dans une chaise confortable et en train de boire une sorte de tisane. Angelica se souvint de lui faire une grande révérence cette fois. Il lui sembla que la mère de Sebastian n'était pas d'humeur joueuse.

      “Lève-toi, Angelica, je t'en prie”, dit-elle d'un ton étonnamment doux.

      Après tout, il était normal qu'elle soit contente. Angelica avait fait tout ce qu'elle avait exigé.

      “Assieds-toi”, dit la vieille dame en désignant un endroit à côté d'elle. C'était mieux que d'avoir à s'agenouiller devant elle mais recevoir l'ordre de le faire vexait quand même un peu Angelica. “Maintenant, raconte-moi ton voyage à Monthys.”

      “C'est fait”, dit Angelica. “Sophia est morte.”

      “En es-tu sûre ?” demanda la Douairière. “Tu as vérifié son corps ?”

      Angelica fronça les sourcils en constatant que la Douairière ne lui faisait pas confiance. Cette vieille femme n'était-elle donc jamais satisfaite ?

      “Il a fallu que je m'enfuie avant d'avoir pu vérifier mais je l'ai transpercée avec un poignard dont j'avais recouvert la lame du poison le plus violent que j'aie”, dit-elle. “Personne n'aurait pu y survivre.”

      “Eh bien”, dit la Douairière, “j'espère que tu as raison. Mes espions disent que sa sœur était présente sur les lieux.”

      En entendant ces mots, Angelica sentit qu'elle écarquillait légèrement les yeux. Elle savait que Rupert n'était pas encore rentré. Donc, comment la Douairière pouvait-elle en savoir tant si tôt ? Peut-être Rupert avait-il envoyé un oiseau messager.

      “Effectivement”, dit-elle. “Elle est partie en bateau vers Ishjemme avec le cadavre de sa sœur.”

      “Pour aller retrouver Lars Skyddar, c'est sûr”, marmonna la Douairière. Ce fut un autre petit choc pour Angelica. Comment des roturières comme Sophia et sa sœur pouvaient-elles connaître quelqu'un comme le souverain d'Ishjemme ?

      “J'ai fait ce que vous vouliez”, dit Angelica. Même à ses propres yeux, elle paraissait être sur la défense.

      “T'attends-tu à des compliments ?” demanda la Douairière. “Ou peut-être à une récompense ? Un petit titre à ajouter à ta collection, peut-être ?”

      Angelica n'aimait pas qu'on lui parle sur ce ton. Elle avait fait tout ce que la Douairière avait exigé. Sophia était morte et Sebastian serait bientôt rentré, prêt à accepter Angelica comme épouse.

      “Je viens d'annoncer tes noces à l'Assemblée de Nobles”, dit la Douairière. “Je me disais qu'épouser mon fils serait une récompense suffisante.”

      “Plus que suffisante,”, dit Angelica. “Cela dit, Sebastian acceptera-t-il la proposition cette fois ?”

      La Douairière tendit la main et Angelica dut se forcer pour ne pas tressaillir quand la vieille femme lui tapota la joue.

      “Je suis sûre d'avoir déjà dit que c'était ton travail. Distrais-le. Séduis-le. Mets-toi à genoux devant lui et supplie-le s'il le faut. Selon mes rapports, il rentre accablé de chagrin. Ton travail, ce sera de le lui faire oublier. C'est à toi de le faire, pas à moi. Fais le nécessaire, Angelica.” La Douairière haussa les épaules. “Maintenant, pars. J'ai des choses à faire. Déjà, il faut que je vérifie si tu as vraiment tué Sophia.”

      Ce congé était assez abrupt pour être grossier. Avec quiconque d'autre, Angelica se serait vengée. Avec la Douairière, Angelica ne pouvait rien faire et cela ne faisait qu'aggraver l'humiliation.

      Cela dit, elle ferait ce qu'exigeait la vieille femme. Elle séduirait Sebastian quand il rentrerait au palais. Elle serait bientôt membre de la famille royale par mariage et cette accession à une position supérieure serait une récompense plus que suffisante.

      Entre temps, l'incertitude de la Douairière concernant la mort de Sophia l'inquiétait. Angelica l'avait tuée; elle en était sûre mais …

      Mais il serait tout aussi bien qu'elle apprenne autant que possible ce qui se passait à Ishjemme, juste pour être sûre. Elle avait au moins un ami là-bas, après tout.

      CHAPITRE SIX

      Sophia sentait la course rythmée du navire quelque part sous elle mais c'était distant, au bord de sa conscience. Si elle ne se concentrait pas, elle avait de la peine à se souvenir avoir jamais été sur un navire alors que c'était le dernier endroit où elle était allée.

      En fait, il lui semblait être dans un lieu d'ombres rempli de brumes qui changeaient et ondulaient et de lumière fragmentée qui filtrait au travers, ce qui faisait passer la lumière en question pour un fantôme de soleil plutôt que pour un vrai. Dans la brume, Sophia ne savait pas du tout où se trouvait l'avant ou vers où elle était censée aller.

      Alors, elle entendit le cri d'un enfant qui traversa le brouillard plus nettement que la lumière du soleil. D'une façon ou d'une autre, un instinct lui disait que l'enfant était le sien et qu'il fallait qu'elle aille le retrouver. Sans hésitation, Sophia partit dans la brume et courut vers le cri.

      “J'arrive”, assura-t-elle à son enfant. “Je vais te retrouver.”

      L'enfant continuait à crier mais, maintenant, la brume déformait le son et donnait l'impression qu'il venait de toutes les directions à la fois. Sophia choisit une direction, courut à nouveau mais il semblait que toutes les directions qu'elle choisissait étaient mauvaises et qu'elle ne se rapprochait jamais du but.

      La brume scintillait et des scènes semblaient se former autour d'elle, aussi nettes que si elles étaient interprétées dans un théâtre. Sophia se vit crier en donnant naissance à son enfant pendant que sa sœur lui tenait la main. Elle se vit tenir cet enfant dans ses bras. Elle se vit morte avec un docteur debout à côté d'elle.

      “Elle n'a pas été assez forte après l'attaque”, disait-il à Kate.

      Cependant, cela ne pouvait pas être vrai. Cela ne pouvait pas être vrai si les autres scènes étaient vraies, elles. C'était une possibilité.

      “Peut-être que rien de tout cela n'est vrai. Peut-être que c'est juste ton imagination. Ou alors, ce sont peut-être des possibilités et rien n'est encore décidé.”

      Sophia reconnut immédiatement la voix d'Angelica. Elle virevolta et vit l'autre femme qui se tenait là, un couteau ensanglanté à la main.

      “Tu n'es pas ici”, dit-elle. “Tu ne peux pas y être.”

      “Ton enfant non plus”, répliqua-t-elle.

      Alors, elle s'avança et poignarda Sophia, qui sentit la douleur extrême la transpercer comme du feu. Sophia hurla … et se retrouva seule, debout dans la brume.

      Elle entendit un enfant crier quelque part au loin et se dirigea vers le bruit parce qu'elle savait instinctivement que c'était son enfant, sa fille. Elle courut en essayant de le rattraper alors même qu'elle sentait qu'elle l'avait déjà fait …

      Elle trouva des scènes de la vie d'une fille autour d'elle. Un petit enfant qui jouait, heureux et en sécurité, Kate qui riait avec elle parce qu'elles avaient toutes deux trouvé une bonne cachette sous l'escalier et parce que Sophia n'arrivait pas à les retrouver. Un petit enfant arraché juste à temps d'un château, Kate en train de se battre contre