Ne Pas Défier Le Cœur. Amy Blankenship

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Название Ne Pas Défier Le Cœur
Автор произведения Amy Blankenship
Жанр Современная зарубежная литература
Серия
Издательство Современная зарубежная литература
Год выпуска 0
isbn 9788873041993



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Kyoko se réveillait et se rendormait, ses pensées continuaient à défiler comme si elles se fichaient de savoir si elle était réveillée ou non.

      Elle avait toujours aimé Shinbe car, dans leur petit groupe, il était le gardien le plus marrant. Il pouvait toujours la faire rire sans même essayer. Cependant, il n'était pas du genre à se poser avec une seule femme. De toute évidence, il avait des problèmes. Mais récemment, elle avait commencé à le voir sous un autre jour.

      Kyoko se retourna dans son sommeil. Ce n'était pas juste. Elle aimait profondément Toya, mais il lui donnait rarement l'impression que c'était réciproque. Shinbe, d'un autre côté, était différent. Lorsque Toya lui criait dessus pour pas grand chose, Shinbe essayait toujours de l'aider à aller mieux.

      Plus Toya agissait méchamment, plus Shinbe devenait doux, mais il faisait comme si ce n'était que de l'amitié. Parfois, elle s'interrogeait sur lui, et c'était probablement ce qui l'avait conduite à faire ces rêves. Jusqu'à la nuit dernière, ses rêves étaient restés dans la limite du raisonnable. Le rêve d'hier soir avait été hors de contrôle.

      Elle savait que Toya l'aimait à sa façon, et mourrait probablement pour elle, mais il refusait de lui montrer ses vrais sentiments. Elle savait que le fait de se fâcher si facilement et de lui donner des ordres lui permettait de cacher son envie de prendre soin d'elle.

      Parfois, il cachait ses sentiments tellement bien qu'elle le croyait presque. Malgré tout, elle se retrouvait à comparer les deux hommes. Elle était toujours avec Shinbe et Toya, et les deux gardiens avaient leurs bons et mauvais côtés.

      Lorsqu'elle rêvait de Toya l'embrassant, c'était toujours doux et gentil, ça ne chauffait que de temps en temps. Avec Shinbe, c'était différent. Très différent. Elle avait vraiment l'impression d'être une femme en rêvant de Shinbe. Dans ces rêves, il l'embrassait à des endroits inimaginables, et faisait des choses à son corps auxquelles elle n'avait jamais pensé, et cela faisait du bien.

      Elle soupira dans son sommeil. Mais ce n'était que rêves... Kyoko se mit en boule et frissonna en se remémorant le rêve d'hier soir. Son corps tremblant sous le sien tandis qu'il lui faisait l'amour d'une manière très passionnée... elle gémit face à ce souvenir. Rêver de Shinbe comme cela lui donnait presque l'impression de tromper Toya.

       Non ! Se dit-elle, Toya n'a jamais été mon petit ami. Donc je n'en ai pas, et tant que ça reste dans esprit, je peux penser ce que je veux... y compris dans mes rêves.

      Le rêve avait été si stimulant qu'en se réveillant, elle eut l'impression de fondre. Lorsqu'elle le vit assis près du mur, comme si de rien n'était, cela confirmait que ce n'était qu'un rêve. Qu'est-ce qui se passait dans sa tête ? Elle devait se ressaisir. Shinbe ne pourrait jamais aimé une petite fille inexpérimentée telle qu'elle. De toute évidence, c'était un homme du monde, qui avait probablement conquis plus de femmes en une nuit qu'elle pourrait en compter sur ses doigts. Elle referma ses yeux, refusant de penser autre chose.

      Shinbe était revenu dans la cabane, détendu et calme... jusqu'à ce que son regard se soit posé sur sa silhouette endormie. Son corps entier se figea et il resta là, à l'observer quelques minutes. Il la vit frissonner, allongée sur le matelas peu épais. Pourquoi n'avait-elle plus la couverture qu'il avait mise sur elle la nuit dernière ? Il jeta un coup d’œil dans la pièce pour voir où elle avait poussé la couverture en s'occupant de Toya.

      Il s'approcha silencieusement et la couvrit avec la couverture épaisse, puis resta à ses côtés tandis qu'elle poursuivait son sommeil agité. Pourquoi devait-il se sentir comme cela ? Il soupira en s'asseyant, se posant contre le mur, l'observant. Il connaissait la réponse. Shinbe, le type que personne ne prenait au sérieux concernant les femmes, était tombé amoureux d'une fille d'un autre temps.

      Il la fixa longuement, puis retroussa ses lèvres. Elle allait le tuer en comprenant que ce n'était pas un rêve. Toya allait aussi le tuer. Pouvait-il mourir deux fois pour un tel crime ?

      Baissant les épaules, Shinbe soupira de nouveau, ouais... à propos de Toya. Kyoko était amoureuse de son frère coléreux. Il pouvait sentir la culpabilité grimper le long de son dos. Pourquoi devait-elle être amoureuse de celui qui ne la traiterait jamais bien ? Il l'aimerait de tout son être. Et même s'il avait une petite malédiction sur lui. Cela ne devrait pas être trop étrange. Après tout, Kyoko leur avait parlé de son grand-père et de sa croyance concernant les malédictions et les démons. Bon sang, Toya.

      Kyoko murmurait dans son sommeil. Il leva les yeux et vit qu'elle s'était retournée, lui tournant le dos. La couverture qu'il avait mise sur elle avait glissé. La petite jupe qu'elle portait était remontée, montrant son atout le plus précieux. Un frisson traversa son corps. Super... tentant.

      Il tendit la main pour caresser un peu plus le doux vêtement blanc qui gênait sa vue. Il serra les dents, retirant sa main avant d'entrer en contact avec. Ah, si proche. Mais la mort aussi, et j'aimerais vivre un peu plus longtemps. Il rit en grognant, tout en mettant ses mains dans son manteau. Il devait surveiller ses actes dès maintenant, ou sa vie pourrait prendre fin plus vite que prévu.

      Il lui dirait la vérité en un instant si elle n'était pas amoureuse de son frère. Il savait qu'il n'était pas le seul à l'aimer. Elle était leur prêtresse, et ils la protégeaient de leurs vies. Tous ses frères l'aimaient profondément, chacun à sa manière. Mais Toya était différent. Toya n'aimait jamais personne. Shinbe en avait été témoin. Toya était profondément amoureux de Kyoko, même s'il ne voulait pas le reconnaître.

      Shinbe ferma les yeux, les sentant brûler. Il n'avait aucun droit d'aimer Kyoko, ou qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. Il avait le pouvoir de tous les sauver au combat. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de lancer le sort du temps, et il pourrait créer un vide qui avalerait tout sur son chemin. C'était son plus grand pouvoir, et son pire ennemi. À chaque fois qu'il utilisait ce sort dangereux, il pouvait voir qu'il devenait plus puissant.

      Tout le monde lui avait dit de ne pas l'utiliser à moins de ne pas avoir le choix, car un jour, il deviendrait si puissant qu'il ne pourrait plus le gérer, et se retournerait contre lui. Le sort était un cadeau de son oncle... le même oncle qui était l'ennemi. Au début, il pensait que c'était un très bon cadeau, mais maintenant, il comprenait que ce n'en était pas un du tout. C'était une malédiction. Une malédiction qu'il utiliserait pour détruire celui qui lui avait donnée... même s'il devait en perdre la vie.

      Shinbe bailla. Il n'avait presque pas dormi la nuit dernière, ni avant, ni après le retour de Kyoko. Il avait passé presque toute la soirée à écouter Toya fulminer car elle n'était pas revenue à travers le cœur du temps avant la nuit, comme promis.

      Au début, Shinbe avait peur qu'elle ait été en colère contre Toya car elle ne revenait pas. Elle avait crié sur Toya avant de partir car il avait essayé de l'empêcher de retourner dans son temps. Toya s'était même tenu devant elle, lui barrant la route vers l'autel de la jeune fille. Au final, elle lui avait lancé ce sort de nombreuses fois, tellement de fois que Shinbe ne pouvait plus compter. Mais elle avait promis de revenir avant la nuit le jour suivant.

      Shinbe sourit d'un air narquois en se souvenant de combien Toya avait lutté contre ce sort, jurant pendant tout ce temps sur ce qu'il allait faire à Kyoko lorsqu'il pourrait bouger.

      Son regard parcourut la silhouette de Kyoko. C'était la raison pour laquelle il la trouvait si irrésistible. Elle pouvait être en colère contre Toya un instant, puis l'aimer la minute d'après. Elle n'était pas rancunière, peu importe combien il la blessait.