Название | Derniers essais de littérature et d'esthétique: août 1887-1890 |
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Автор произведения | Wilde Oscar |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn |
Les anciens poètes, ainsi qu'il le fait remarquer, avaient tout l'amour du moyen-âge pour les jardins, connaissaient tout le plaisir artistique que donnent les couleurs vives des fleurs, l'agréable chant des oiseaux, mais ils n'éprouvaient aucun attrait pour la lande sauvage et solitaire, sa bruyère pourprée, ses rochers gris, ses broussailles qui ondulent.
Montgomerie fut le premier à errer sur les rives, parmi les roseaux, à écouter le chant des ruisselets, et il était réservé à Drummond de Hawthornden de chanter les flots et la forêt, de remarquer la beauté des brouillards sur la pente des collines et de la neige sur les cimes des montagnes.
Puis vint Allan Ramsay avec ses honnêtes pastorales pleines de bonhomie, Thomson, qui parle de la Nature dans le langage d'un commissaire-priseur éloquent, et qui fut cependant un observateur pénétrant, avec de la fraîcheur dans la perception et un cœur sincère, Beattie qui aborda les problèmes résolus plus tard par Wordsworth, la grande épopée celtique d'Ossian, qui fut un facteur si important dans le mouvement romantique en Allemagne et en France, Ferguson, à qui Burns doit tant, Burns lui-même, Leyden, Sir Walter Scott, James Hogg, et (longo intervallo) Christophe North, et feu le Professeur Shairp.
Le Professeur Veitch écrit sur presque tous ces poètes des pages d'un jugement fin, d'un sentiment délicat, et même son admiration pour Burns n'a rien d'agressif.
Il laisse voir cependant un certain défaut de véritable sens de la proportion littéraire dans l'espace qu'il accorde aux deux derniers écrivains de notre liste.
Christophe North fut, sans contredit, une personnalité intéressante pour l'Edimbourg de son temps, mais il n'a laissé après lui rien qui ait une valeur durable.
Sa critique était trop tapageuse, et sa poésie trop dépourvue de mélodie.
Quant au Professeur Shairp, considéré comme critique, il fut un tragique exemple de l'influence désastreuse de Wordsworth, car il ne cessait de confondre les questions éthiques et les questions esthétiques, et jamais il n'eut la moindre idée de la manière dont il fallait aborder des poètes comme Shelley et Rossetti qu'il eut pour mission d'interpréter à la jeunesse d'Oxford, en ses dernières années.
D'autre part, en tant que poète, il mérite tout au plus d'être nommé en passant.
Le Professeur Veitch nous apprend gravement qu'une des descriptions, dans Kilmatroe «n'a pas d'égale dans la langue pour la réalité de peinture, l'heureux choix des épithètes, la pureté de la reproduction».
Des assertions de ce genre servent à nous rappeler ce fait qu'une critique fondée sur le patriotisme local aboutit toujours à un résultat provincial. Mais il n'est que juste d'ajouter que le Professeur Veitch ne pousse que très rarement l'extravagance et le grotesque jusqu'à ce point.
En général, son jugement et son goût sont excellents, et dans son ensemble, son livre est une contribution des plus attrayantes, des plus agréables, à l'histoire de la littérature.
Le nouveau livre de M. Mahaffy 11
Le nouveau livre de M. Mahaffy causera un grand désappointement à tout le monde, excepté aux Papers-Unionists, et aux membres de la Ligue Primrose.
Le sujet, l'histoire de la Vie et la Pensée en Grèce depuis le siècle d'Alexandre jusqu'à la conquête romaine, en est extrêmement intéressant, mais la façon, dont il est traité, est absolument indigne d'un lettré, et on ne saurait rien imaginer de plus décourageant que les perpétuels efforts de M. Mahaffy pour abaisser l'histoire au niveau du pamphlet politique courant que met en ligne la guerre des partis contemporains.
Certes, on ne voit nullement pourquoi M. Mahaffy serait requis de s'exprimer d'une manière sympathique, quand il s'agit d'anciennes villes grecques aspirant à la liberté et à l'autonomie.
Les préférences personnelles des historiens modernes sur ces points n'ont pas la moindre importance.
Mais, dans ses efforts pour nous présenter le monde hellénique comme un Tipperary amplifié, pour employer Alexandre le Grand à blanchir M. Smith, et pour terminer la bataille de Chéronée dans la plaine de Mitchellstown, M. Mahaffy montre un degré de partialité politique et de cécité littéraire vraiment extraordinaire.
Il eût pu faire de son livre une œuvre d'un intérêt solide et durable, mais il a préféré lui donner un caractère passager et substituer, à l'esprit scientifique du véritable historien, le préjugé, le trompe-l'œil, la violence de l'homme de parti parlant sur le tréteau électoral.
Au trompe-l'œil superficiel, on peut, il est vrai, trouver, dans les premiers ouvrages de M. Mahaffy, des précédents, mais le préjugé et la violence sont de sa part chose nouvelle, et leur apparition est des plus regrettables.
Il y a toujours, dans la violence chez un homme de lettres, quelque chose de particulièrement impuissant.
Elle semble manquer de proportion avec les faits, car elle n'est jamais réglée par l'action. Ce n'est qu'une question d'adjectifs et de rhétorique, d'exagération, d'outrance emphatique.
M. Balfour tient beaucoup à ce que M. William O'Brien porte le costume de la prison, dorme sur un lit de planches, et soit soumis à d'autres traitements indignes. M. Mahaffy va beaucoup plus loin que ces mesures bénignes et commence son histoire en exprimant franchement son regret que Démosthène n'ait pas été exécuté sommairement pour sa tentative d'entretenir bien vivant l'esprit patriotique chez les citoyens d'Athènes!
A vrai dire, il perd toute patience à l'égard de ce qu'il traite «d'opposition sotte, insensée à la Macédoine», regarde la révolte des Spartiates contre «le Lord-Lieutenant d'Alexandre en Grèce» comme un exemple de «politique de clocher», se laisse aller à des platitudes dignes de la Ligue Primrose contre un cens abaissé, contre l'iniquité de donner «au premier indigent venu» le droit de vote, et nous dit que les «démagogues» et les «soi-disant patriotes» perdirent toute vergogne au point de prêcher à la cohue de parasites d'Athènes la doctrine de l'autonomie, – «qui n'est pas encore morte», ajoute avec regret M. Mahaffy. Ils mirent en avant, dit-il encore, comme un principe d'économie politique, cette curieuse idée qu'il faut accorder aux gens le droit de s'occuper eux-mêmes de leurs affaires!
Quant au caractère personnel des despotes, M. Mahaffy reconnaît que s'il fallait s'en tenir aux récits des historiens grecs, depuis Hérodote, «il aurait dit que l'inextinguible passion pour l'autonomie qui se manifeste à toutes les époques de l'histoire grecque, et dans tous les cantons contenus dans les frontières grecques, dut avoir sa source dans les excès commis par les gouverneurs qu'envoyaient des potentats étrangers ou par des tyrans locaux».
Mais une étude attentive des dessins parus dans l'United Ireland l'a convaincu «qu'un gouvernant à beau être le plus modéré, le plus consciencieux, le plus prudent possible, sera toujours exposé à entendre dire sur son compte des choses terribles par de simples mécontents politiques.»
Bref, depuis que M. Balfour a été caricaturé, il faut écrire à nouveau toute l'histoire grecque!
Voilà à quel point en est venu le distingué professeur d'une Université distinguée.
Et rien ne saurait égaler le préjugé de M. Mahaffy contre les patriotes grecs, à moins que ce ne soit son mépris pour certains de ces braves Romains qui, dans leur sympathie pour la civilisation et la culture helléniques, reconnurent la valeur politique de l'autonomie et l'importance intellectuelle d'une saine vie nationale.
Il raille ce qu'il appelle leur «vulgaire sensiblerie au sujet des libertés grecques, leur préoccupation de redresser des torts historiques», et il félicite ses lecteurs de ce que ce sentiment n'a point été accru, à l'extrême, par le remords de savoir que leurs propres ancêtres ont été les oppresseurs.
Heureusement, dit M. Mahaffy, les anciens Grecs avaient pris Troie.
Aussi les tourments de conscience, qui aujourd'hui causent
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