Francia; Un bienfait n'est jamais perdu. Жорж Санд

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Название Francia; Un bienfait n'est jamais perdu
Автор произведения Жорж Санд
Жанр Зарубежная классика
Серия
Издательство Зарубежная классика
Год выпуска 0
isbn



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pas pour si peu.

      – Vous avez raison, ma cousine, dit-il avec une émotion profonde. Il faut que je vous dise adieu pour jamais; soyez sûre que j'emporterai votre image dans mon coeur au fond des mines de la Sibérie.

      – Que parlez-vous de Sibérie? Pourquoi?

      – Pour avoir levé mes arrêts, je n'aurai certes pas moins!

      – Ah ça! c'est donc quelque chose d'atroce que votre pays? Restez, restez;… je ne veux pas vous perdre. Louis, dit-elle au domestique appelé par la sonnette, emportez ces fleurs, qui m'incommodent.

      Et, dès qu'il fut sorti, elle ajouta:

      – Vous resterez, mon cousin, mais vous me direz comment il faut agir pour nous préserver, vous et moi, de la rancune de votre grand magot d'oncle. En conscience, je ne peux pas être sérieusement aimable avec lui, je le déteste!

      – Soyez aimable comme une femme vertueuse qu'aucune séduction ne peut émouvoir ou compromettre. Les hommes comme lui n'en veulent pas à la vertu. Ils ne sont pas jaloux d'elle. Persuadez-lui qu'il n'a pas de rival. Sacrifiez-moi, dites-lui du mal de moi, raillez-moi devant lui.

      – Vous souffririez cela! dit la marquise, frappée de la platitude de ces nuances de caractère qu'elle ne saisissait pas.

      Il lui prit alors un dégoût réel, et elle ajouta:

      – Cousin, je ferai tout ce qui pourra vous être utile, excepté cela. Je dirai tout simplement à votre oncle que vous ne me plaisez ni l'un ni l'autre… Pardon! il faut que j'aille m'habiller un peu, c'est l'heure où je reçois.

      Et elle sortit sans attendre de réponse.

      – Je l'ai blessée, se dit Mourzakine. Elle croit que, par politique, je renonce à lui plaire. Elle me prend pour un enfant parce qu'elle est une enfant elle-même. Il faudra qu'elle m'aime assez pour m'aider de bonne grâce à tromper mon oncle.

      Une demi-heure plus tard, le salon de madame de Thièvre était rempli de monde. Le grand événement de l'entrée des étrangers à Paris avait suspendu la veille toutes les relations. Dès le lendemain, la vie parisienne reprenait son cours avec une agitation extraordinaire dans les hautes classes. Tandis que les hommes se réunissaient en conciliabules fiévreux, les femmes, saisies d'une ardente curiosité de l'avenir, se questionnaient avec inquiétude ou se renseignaient dans un esprit de propagande royaliste. Madame de Thièvre, dont on savait le mari actif et ambitieux, était le point de mire de toutes les femmes de son cercle. Elle ne leur prêcha pas la légitimité, plusieurs n'en avaient pas besoin, elles étaient toutes converties; d'autres n'y comprenaient goutte et flairaient d'où viendrait le vent. Madame de Thièvre, avec un aplomb remarquable, leur dit qu'on aurait bientôt une cour, qu'il s'agissait de chercher d'avance le moyen de s'y faire présenter des premières, et qu'il serait bien à propos de délibérer sur le costume.

      – Mais n'aurons-nous pas une reine qui réglera ce point essentiel? dit une jeune femme.

      – Non, ma chère, répondît une dame âgée. Le roi n'est pas remarié; mais il y a Madame, sa nièce, la fille de Louis XVI, qui est fort pieuse, et qui remplacera vos nudités par un costume décent.

      – Ah! mon Dieu! dit la jeune femme à l'oreille de sa voisine en désignant celle qui venait de parler, est-ce que nous allons toutes être habillées comme elle?

      – Ah ça! dit une autre en s'adressant à la marquise, on dit que vous avez chez vous un Russe beau comme le jour. Vous nous le cachez donc?

      – Mon Russe n'est qu'un cosaque, répondit madame de Thièvre; il ne vaut pas la peine d'être montré.

      – Vous hébergez un cosaque? dit une petite baronne encore très-provinciale; est-ce vrai que ces hommes-là ne mangent que de la chandelle?

      – Fi! ma chère, reprit la vieille qui avait déjà parlé; ce sont les jacobins qui font courir ces bruits-là! Les officiers de cosaques sont des hommes très-bien nés et très-bien élevés. Celui qui loge ici est un prince, à ce que j'ai ouï dire.

      – Revenez me voir demain, je vous le présenterai, dit la marquise. En ce moment, je ne sais où il est.

      – Il n'est pas loin, dit un ingénu de douze ans, jeune duc qui accompagnait sa grand'mère dans ses visites; je viens de le voir traverser le jardin!

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      1

      Janvier 1871.

      2

      Ivan Tourguenef, qui connaît bien la France, a créé en maître le personnage du Russe intelligent, qui ne peut rien être en Russie parce qu'il a la nature du Français. Relisez les dernières pages de l'admirable roman: Dimitri Roudine.

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1

Janvier 1871.

2

Ivan Tourguenef, qui connaît bien la France, a créé en maître le personnage du Russe intelligent, qui ne peut rien être en Russie parce qu'il a la nature du Français. Relisez les dernières pages de l'admirable roman: Dimitri Roudine.