Quentin Durward. Вальтер Скотт

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Название Quentin Durward
Автор произведения Вальтер Скотт
Жанр Историческая фантастика
Серия
Издательство Историческая фантастика
Год выпуска 0
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ayez une affaire avec quelqu'un, j'aime mieux que ce soit avec ce coquin de prévôt qu'avec un autre; et je vous blâme moins pour cette incartade que pour les autres querelles que vous vous êtes faites, Ludovic, car il était convenable et naturel de soutenir votre jeune parent; il ne faut pas non plus qu'il soit victime de sa simplicité: ainsi prenez le registre du contrôle de la compagnie sur ce rayon, et donnez-le-moi. Nous y inscrirons son nom, afin qu'il puisse jouir de nos privilèges.

      – Si votre Seigneurie me le permet, dit Durward, je…

      – A-t-il perdu l'esprit? s'écria son oncle. Comment osez-vous parler à Sa Seigneurie, sans qu'elle vous interroge?

      – Patience, Ludovic, dit lord Crawford; écoutons ce que le jeune homme veut nous dire.

      – Rien qu'un seul mot, milord, répondit Quentin. J'avais dit ce matin à mon oncle que j'avais quelque doute si je devais entrer dans cette troupe. J'ai à déclarer maintenant qu'il ne m'en reste plus aucun, depuis que j'ai vu son noble et respectable chef sous lequel je serai fier de servir; car son air respire l'autorité.

      – C'est bien parlé, mon enfant, dit le vieux lord, qui ne fut pas insensible à ce compliment; nous avons quelque expérience, et Dieu nous a fait la grâce d'en profiter, tant en servant qu'en commandant. Vous voilà reçu, Quentin Durward, dans l'honorable corps des archers de la garde écossaise, comme écuyer de votre oncle, et servant sous sa lance. J'espère que vous prospérerez, car vous devez faire un brave homme d'armes, si tout ce qui vient de haut lieu est brave, puisque vous êtes d'une famille honorable. Ludovic, vous aurez soin que votre parent suive exactement ses exercices, car nous aurons des lances à rompre un de ces jours.

      – Par le pommeau de mon sabre! j'en suis ravi, milord. Cette paix n'est bonne qu'à nous changer tous en poltrons. Moi-même je ne me sens plus la même ardeur quand je me vois enfermé dans ce maudit donjon.

      – Eh bien! un oiseau m'a sifflé à l'oreille qu'on verra bientôt la vieille bannière se déployer en campagne.

      – J'en boirai ce soir un coup de plus sur cet air, milord.

      – Tu en boiras sur tous les airs du monde, Ludovic; mais je crains que tu ne boives un jour quelque breuvage amer que tu te seras préparé toi-même.

      Lesly, un peu déconcerté, répondit qu'il y avait bien des jours qu'il n'avait fait aucun excès, mais que Sa Seigneurie connaissait l'usage de la compagnie, de célébrer la bienvenue d'un nouveau camarade, en buvant à sa santé.

      – C'est vrai, dit le vieux chef; je l'avais oublié. Je vous enverrai quelques craches de vin pour vous aider à vous réjouir; mais que tout soit fini au coucher du soleil. Et écoutez-moi: veillez à ce qu'on choisisse avec soin les soldats qui doivent être de garde cette nuit, et qu'aucun d'eux ne fasse la débauche avec vous.

      – Votre Seigneurie sera ponctuellement obéie, répondit Ludovic, et sa santé ne sera pas oubliée.

      – Il peut se faire, dit lord Crawford, que j'aille moi-même vous joindre quelques instans, uniquement pour voir si tout se passe en bon ordre.

      – En ce cas, milord, la fête sera complète, dit Ludovic. Et ils se retirèrent tous trois fort satisfaits du résultat de leur entrevue, pour songer aux apprêts de leur banquet militaire, auquel Lesly invita une vingtaine de ses camarades qui, assez généralement, étaient dans l'usage de manger à la même table.

      Une fête de soldats est ordinairement un impromptu, et tout ce qu'on exige, c'est qu'il s'y trouve de quoi boire et manger. Mais, en cette occasion, le Balafré eut soin de se procurer du vin de meilleure qualité que de coutume: – Car, dit-il à ses camarades, le vieux lord est le convive sur lequel nous pouvons le plus compter. Il nous prêche la sobriété; mais après avoir bu à la table du roi autant de vin qu'il en peut prendre décemment, il ne manque jamais une occasion honorable de passer la soirée en compagnie d'un bon pot de vin: ainsi il faut nous préparer à entendre les vieilles histoires des batailles de Verneuil et de Beaugé.

      L'appartement gothique dans lequel ils prenaient ordinairement leurs repas fut mis à la hâte dans le meilleur ordre; on chargea les palefreniers d'aller cueillir des joncs pour les étendre sur le plancher, et les bannières sous lesquelles la garde écossaise avait marché au combat, de même que celles qu'elle avait prises sur les ennemis, furent déployées au-dessus de la table et autour des murs de la chambre, en guise de tapisseries.

      On s'occupa ensuite de fournir à Durward l'uniforme et les armes convenables au grade qu'il venait d'obtenir, afin qu'il pût paraître, sous tous les rapports, avoir droit aux importans privilèges de ce corps, en vertu desquels, et grâce à l'appui de ses compatriotes, il pouvait braver hardiment le pouvoir et l'animosité du grand prévôt, quoiqu'on sût que l'un était aussi terrible que l'autre était implacable.

      Le banquet fut des plus joyeux, et les convives s'abandonnèrent entièrement au plaisir qui les animait en recevant dans leurs rangs une nouvelle recrue arrivant de leur chère patrie. Ils chantèrent de vieilles chansons écossaises, racontèrent d'anciennes histoires de héros Écossais, rapportèrent les exploits de leurs pères, citèrent les lieux qui en avaient été témoins. Enfin les riches plaines de la Touraine semblaient devenues en ce moment les régions stériles et montagneuses de la Calédonie.

      Tandis que leur enthousiasme était porté au plus haut point et que chacun cherchait à placer son mot pour rendre encore plus cher le souvenir de l'écosse, une nouvelle impulsion fut donnée par l'arrivée de lord Crawford, qui, ainsi que le Balafré l'avait fort bien prévu, avait été assis comme sur des épines à la table du roi, jusqu'à ce qu'il eût trouvé l'occasion de la quitter pour venir partager la fête de ses concitoyens. Un fauteuil de parade lui avait été réservé au bout de la table; car d'après les mœurs de ce siècle et la constitution, de ce corps, et quoique leur chef n'eût au-dessus de lui que le roi et le grand-connétable, les membres de cette troupe (les simples soldats, comme nous le dirions aujourd'hui) étant tous de naissance noble, leur capitaine pouvait prendre place à la nième table avec eux sans inconvenance, et partager leur gaieté quand cela lui plaisait, sans déroger à sa dignité.

      Cette fois-ci néanmoins, lord Crawford ne voulut pas prendre la place d'honneur qui lui avait été destinée; et exhortant les convives à la joie, il les regarda d'un air qui semblait annoncer qu'il jouissait de leurs plaisirs.

      – Laissez-le faire, dit tout bas Cunningham à Lindesay, qui venait de présenter un verre de vin à leur noble commandant; il ne faut pas faire marcher les bœufs d'un autre plus vite qu'il ne veut: il y viendra de lui-même.

      Dans le fait, le vieux lord, qui avait d'abord souri, secoua la tête et mit le verre sur la table sans y avoir touché. Un moment après, il y porta les lèvres, comme par distraction; et au même instant il se souvint heureusement que ce serait un mauvais augure s'il ne buvait pas à la santé du brave jeune homme qui venait d'entrer dans son corps. Il en fit la proposition; et, comme on peut bien le supposer, elle fut accueillie par de joyeuses acclamations. Il les informa ensuite qu'il avait rendu compte à maître Olivier de ce qui s'était passé dans la matinée; – et comme le tondeur de mentons, ajouta-t-il, n'a pas une grande affection pour le grand serre-cou, il s'est réuni à moi pour obtenir du roi un ordre qui enjoint au grand prévôt de suspendre toutes poursuites, quelque cause qu'elles puissent avoir, contre Quentin Durward, et de respecter, en toute occasion, les privilèges de la garde écossaise.

      Ces mots excitèrent de nouvelles acclamations; les verres se remplirent de nouveau, et se remplirent au point que le vin pétillait sur les bords; on porta, par acclamation générale, la santé du noble lord Crawford, du soutien intrépide des droits et privilèges de ses concitoyens. La politesse du bon vieux lord ne lui permettait pas de se dispenser de faire raison aux braves militaires servant sous ses ordres, et tout en s'y prêtant, il se laissa tomber sur le grand fauteuil qui lui avait été préparé; puis appelant Quentin Durward près de lui, il lui fit, relativement à l'écosse et aux grandes familles de ce pays, beaucoup de questions à la plupart desquelles notre jeune homme n'était pas toujours en état de répondre.

      Dans le cours de cet interrogatoire, le digne capitaine remplissait et vidait de temps en temps son verre, par forme de parenthèse,