Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс

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Название Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II
Автор произведения Чарльз Диккенс
Жанр Зарубежная классика
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Издательство Зарубежная классика
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et en parfaite humeur.

      Les voyageurs de l'extérieur se conduisirent comme leurs places le comportaient. Ils étaient gais et causeurs au commencement de tous les relais, tristes et endormis au milieu, et de nouveau brillants et éveillés vers la fin. Il y avait un jeune gentleman en manteau de caoutchouc, qui fumait des cigares tout le long du chemin; et il y avait un autre jeune gentleman dont la redingote avait l'air de la parodie d'un paletot, qui en allumait un grand nombre; mais, se sentant évidemment étourdi, après la seconde bouffée, il les jetait par terre, quand il croyait que personne ne pouvait s'en apercevoir. Il y avait sur le siége un troisième jeune homme qui désirait se connaître en chevaux, et par derrière, un vieillard qui semblait très-fort en agriculture. On rencontrait sur la route une constante succession de noms de baptême, en blouses ou en redingotes grises, qui étaient invités par le garde à monter un bout de chemin, et qui connaissaient chaque cheval et chaque aubergiste de la contrée. Enfin on fit un dîner, qui aurait été bon marché à une demi-couronne par tête, si on avait eu le temps d'en manger quelque chose. Quoi qu'il en soit, à sept heures du soir, M. Pickwick et ses amis, et M. Dowler ainsi que son épouse se retirèrent respectivement dans leur salon particulier à l'hôtel du Blanc-Cerf, en face de la grande salle des bains de Bath; hôtel illustre dans lequel les garçons, grâces à leur costume, pourraient être pris pour des étudiants de Westminster, s'ils ne détruisaient pas l'illusion par leur sagesse et leur bonne tenue.

      Le lendemain matin, le déjeuner des pickwickiens avait à peine été enlevé, lorsqu'un garçon apporta la carte de M. Dowler, qui demandait la permission de présenter un de ses amis. M. Dowler lui-même suivit immédiatement sa carte, amenant aussi son ami.

      L'ami était un charmant jeune homme d'une cinquantaine d'années tout au plus. Il avait un habit bleu très-clair, avec des boutons resplendissants; un pantalon noir et la paire de bottes la plus fine et la plus luisante qu'on puisse imaginer. Un lorgnon d'or était suspendu à son cou par un ruban noir, large et court. Une tabatière d'or tournait élégamment entre l'index et le pouce de sa main gauche; des bagues innombrables brillaient à ses doigts; un énorme solitaire, monté en or, étincelait sur son jabot. Il avait, en outre, une montre d'or et une chaîne d'or, avec de massifs cachets d'or. Sa légère canne d'ébène portait une lourde pomme d'or; son linge était le plus fin, le plus blanc, le plus roide possible; son faux toupet le mieux huilé, le plus noir, le plus bouclé des faux toupets. Son tabac était du tabac du régent, son parfum, bouquet du roi. Ses traits s'embellissaient d'un perpétuel sourire, et ses dents étaient si parfaitement rangées qu'à une petite distance il était difficile de distinguer les fausses des véritables.

      «Monsieur Pickwick, dit Dowler, mon ami Angelo-Cyrus Bantam, esquire, magister ceremoniorum. – Bantam, monsieur Pickwick. Faites connaissance.

      – Soyez le bienvenu à Ba-ath, monsieur. Voici en vérité une acquisition… Très-bien venu à Ba-ath, monsieur… Il y a longtemps, très-longtemps, monsieur Pickwick, que vous n'avez pris les eaux. Il y a un siècle, monsieur Pickwick. Re-marquable.»

      En parlant ainsi, M. Angelo-Cyrus Bantam, esq., m.c. prit la main de M. Pickwick; et, tout en disloquant ses épaules par une constante succession de saluts, il garda la main du philosophe dans les siennes, comme s'il n'avait pas pu prendre sur lui de la lâcher.

      – Il y a certainement très-longtemps que je n'ai bu les eaux, répondit M. Pickwick, car, à ma connaissance, je ne suis jamais venu ici jusqu'à présent.

      – Jamais venu à Ba-ath, monsieur Pickwick! s'écria le grand maître en laissant tomber d'étonnement la main savante. Jamais venu à Ba-ath! ha! ha! ha! Monsieur Pickwick, vous aimez à plaisanter! Pas mauvais, pas mauvais! Joli, joli! Hi! hi! hi! re-marquable.

      – Je dois dire, à ma honte, que je parle tout à fait sérieusement. Je ne suis jamais venu ici.

      – Oh! je vois, s'écria le grand maître d'un air extrêmement satisfait. Oui, oui. Bon, bon. De mieux en mieux. Vous êtes le gentleman dont nous avons entendu parler. Nous vous connaissons, monsieur Pickwick, nous vous connaissons.»

      Ils ont lu, dans ces maudits journaux, les détails de mon procès, pensa M. Pickwick. Ils savent toute mon histoire.

      «Oui, reprit Bantam, vous êtes le gentleman résidant à Clapham-Green, qui a perdu l'usage de ses membres pour s'être imprudemment refroidi après avoir pris du vin de Porto; qui, à cause de ses souffrances aiguës, ne pouvait plus bouger de place, et qui fit prendre des bouteilles de la source des bains du roi à 103°, se les fit apporter par un chariot dans sa chambre à coucher à Londres, se baigna, éternua et fut rétabli le même jour. Très-remarquable.»

      M. Pickwick reconnut le compliment que renfermait cette supposition, et cependant il eut l'abnégation de la repousser. Ensuite, prenant avantage d'un moment où le maître des cérémonies demeurait silencieux, il demanda la permission de présenter ses amis, M. Tupman, M. Winkle et M. Snodgrass; présentation qui, comme on se l'imagine, accabla le maître des cérémonies de délices et d'honneur.

      «Bantam, dit M. Dowler, M. Pickwick et ses amis sont étrangers; il faut qu'ils inscrivent leurs noms. Où est le livre?

      – La registre des visiteurs distingués de Ba-ath sera à la salle de la Pompe aujourd'hui à deux heures. Voulez-vous guider nos amis vers ce splendide bâtiment et me procurer l'avantage d'obtenir leurs autographes.

      – Je le ferai, répliqua Dowler. Voilà une longue visite. Il est temps de partir. Je reviendrai dans une heure. Allons.

      – Il y a bal ce soir, monsieur, dit le maître des cérémonies en prenant la main de M. Pickwick, au moment de s'en aller. Les nuits de bal, dans Ba-ath, sont des instants dérobés au paradis, des instants que rendent enchanteurs la musique, la beauté, l'élégance, la mode, l'étiquette, etc… et par-dessus tout, l'absence des boutiquiers, gens tout à fait incompatibles avec le paradis. Ces gens-là ont, entre eux, tous les quinze jours, au Guidhall, une espèce d'amalgame qui est, pour ne rien dire de plus, re-marquable. Adieu, adieu.»

      Cela dit, et ayant protesté tout le long de l'escalier qu'il était fort satisfait, entièrement charmé, complètement enchanté, immensément flatté, on ne peut pas plus honoré, Angelo-Cyrus Bantam, esq., m.c. monta dans un équipage très-élégant qui l'attendait à la porte et disparut au grand trot.

      À l'heure désignée, M. Pickwick et ses amis, escortés par Dowler, se rendirent aux salles d'assemblée et écrivirent leur nom sur le livre, preuve de condescendance dont Angélo Bantam se montra encore plus confus et plus charmé qu'auparavant. Des billets d'admission devaient être préparés pour les quatre amis; mais, comme ils ne se trouvaient pas prêts, M. Pickwick s'engagea, malgré toutes les protestations d'Angelo Bantam, à envoyer Sam les chercher, à quatre heures, chez le M.C., dans Queen-Square.

      Après avoir fait une courte promenade dans la ville et être arrivés à la conclusion unanime que Park-Street ressemble beaucoup aux rues perpendiculaires qu'on voit dans les rêves, et qu'on ne peut pas venir à bout de gravir, les pickwickiens retournèrent au Blanc-Cerf et dépêchèrent Sam pour chercher les billets.

      Sam Weller posa son chapeau sur sa tête d'une manière chalante et gracieuse, enfonça ses mains dans les poches de son gilet, et se dirigea, d'un pas délibéré, vers Queen-Square, en sifflant le long du chemin plusieurs airs populaires de l'époque, arrangés sur un mouvement entièrement nouveau pour les instruments à vent. Arrivé dans Queen-Square, au numéro qui lui avait été désigné, il cessa de siffler et frappa solidement à une porte, que vint ouvrir immédiatement un laquais à la tête poudrée, à la livrée magnifique, à la stature carrée.

      «C'est-il ici M. Bantam, vieux? demanda Sam sans se laisser le moins du monde intimider par le rayon de splendeur qui lui donna dans l'œil à l'apparition du laquais poudré, à la livrée magnifique, etc.

      – Pourquoi cela, jeune homme? répondit celui-ci d'un air hautain.

      – Parce que, si c'est ici chez lui, portez-lui ça, et dites-lui que M. Weller attend la réponse. Voulez-vous m'obliger, six pieds?»

      Ainsi parla Sam; et, étant entré froidement dans la salle, il s'y assit.

      Le