Название | Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II |
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Автор произведения | Чарльз Диккенс |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn |
– Oui, nous sommes d'accord, répondit le chef du jury.
– Décidez-vous en faveur de la plaignante ou du défendeur, gentlemen?
– En faveur de la plaignante.
– Avec quels dommages, gentlemen?
– Sept cent cinquante livres sterling.»
M. Pickwick ôta ses lunettes, en essuya soigneusement les verres, les renferma dans leur étui, et les introduisit dans sa poche. Ensuite ayant mis ses gants avec exactitude, tout en continuant de considérer le chef du jury, il suivit machinalement hors de la salle M. Perker et le sac bleu.
M. Perker s'arrêta dans une salle voisine pour payer les honoraires de la cour. Là, M. Pickwick fut rejoint par ses amis, et là aussi il rencontra MM. Dodson et Fogg, se frottant les mains avec tous les signes extérieurs d'une vive satisfaction.
«Eh! bien? gentlemen, dit M. Pickwick.
– Eh! bien, monsieur, dit Dodson pour lui et son partenaire.
– Vous vous imaginez que vous allez empocher vos frais, n'est-ce pas, gentlemen?»
Fogg répondit qu'il regardait cela comme assez probable, et Dodson sourit en disant qu'ils essayeraient.
«Vous pouvez essayer, et essayer, et essayer encore, messieurs Dodson et Fogg, s'écria M. Pickwick avec véhémence, mais vous ne tirerez jamais de moi un penny de dommages, ni de frais, quand je devrais passer le reste de mon existence dans une prison pour dettes.
– Ah! ah! dit Dodson, vous y repenserez avant le prochain terme, monsieur Pickwick.
– Hi! hi! hi! nous verrons cela incessament, monsieur Pickwick, ricana M. Fogg.»
Muet d'indignation, M. Pickwick se laissa entraîner par son avoué et par ses amis qui le firent monter dans une voiture, amenée en un clin d'œil par l'attentif Sam Weller.
Sam avait relevé le marchepied, et se préparait à sauter sur le siége, quand il sentit toucher légèrement son épaule. Il se retourna et vit son père, debout devant lui. Le visage du vieux gentleman avait une expression lugubre. Il secoua gravement la tête, et dit d'un ton de remontrance:
«Je savais ce qu'arriverait de cette manière-là de conduire l'affaire. O Sammy, Sammy, pourquoi qu'i' ne se sont pas servis d'un alébi.»
CHAPITRE VI
«Mais, mon cher monsieur, dit le petit Perker à M. Pickwick, qu'il était allé voir dans la matinée qui suivit le jugement, vous n'entendez pas, en réalité et sérieusement, et toute irritation à part, que vous ne payerez pas ces frais et ces dommages?
– Pas un demi-penny, répéta M. Pickwick avec fermeté, pas un demi-penny.
– Hourra! vivent les principes! comme disait l'usurier en refusant de renouveler le billet, s'écria Sam, qui enlevait le couvert du déjeuner.
– Sam, dit M. Pickwick, ayez la bonté de descendre en bas.
– Certainement, monsieur, répliqua Sam en obéissant à l'aimable insinuation de son maître.
– Non, Perker, reprit M. Pickwick d'un air très-sérieux. Mes amis ici présents se sont vainement efforcés de me dissuader de cette détermination. Je m'occuperai comme à l'ordinaire. Mes adversaires ont le pouvoir de poursuivre mon incarcération, et, s'ils sont assez vifs pour s'en servir et pour arrêter une personne, je me soumettrai aux lois avec une parfaite tranquillité. Quand peuvent-ils faire cela?
– Ils peuvent lancer une exécution pour le montant des dommages et des frais taxés, le terme prochain, juste dans deux mois d'ici, mon cher monsieur.
– Très-bien. D'ici là, mon ami, ne me reparlez plus de cette affaire. Et maintenant, continua M. Pickwick en regardant ses amis avec un sourire bénévole et un regard brillant que nulles lunettes ne pouvaient obscurcir, voici la seule question à résoudre: Où dirigerons-nous notre prochaine excursion?»
M. Tupman et M. Snodgrass étaient trop affectés par l'héroïsme de leur ami pour pouvoir faire une réponse. Quant à M. Winkle, il n'avait pas encore suffisamment perdu le souvenir de sa déposition en justice, pour oser élever la voix sur aucun sujet. C'est donc en vain que M. Pickwick attendit.
«Eh bien! reprit-il, si vous me permettez de choisir notre destination, je dirai Bath. Je pense que personne parmi vous n'y a jamais été?»
M. Perker, regardant comme très-probable que le changement de scène et la gaieté du séjour engageraient M. Pickwick à mieux apprécier sa détermination, et à moins estimer une prison pour dettes, appuya chaudement cette proposition. Elle fut adoptée à l'unanimité, et Sam immédiatement dépêché au Cheval-Blanc, pour retenir cinq places dans la voiture qui partait le lendemain matin, à sept heures et demie.
Il restait justement deux places à l'intérieur et trois places à l'extérieur. Sam les arrêta, échangea quelques compliments avec le commis, qui lui avait glissé mal à propos une demi-couronne en étain, en lui rendant sa monnaie, retourna au Georges et Vautour, et s'y occupa activement, jusqu'au moment de se mettre au lit, à comprimer des habits et du linge dans la plus petit espace possible, et à inventer d'ingénieux moyens mécaniques pour faire tenir des couvercles sur des boîtes qui n'avaient ni charnières ni serrure.
Le lendemain matin se leva fort déplaisant pour un voyage, sombre, humide et crotté. Les chevaux des diligences qui passaient fumaient si fort que les passagers de l'extérieur étaient invisibles. Les crieurs de journaux paraissaient noyés et sentaient le moisi; la pluie dégouttait des chapeaux des marchandes d'oranges; et, lorsqu'elles fourraient leur tête par la portière des voitures, elles en arrosaient l'intérieur d'une manière très rafraîchissante. Les juifs fermaient de désespoir leurs canifs à cinquante lames; les vendeurs d'agendas de poche en faisaient véritablement des agendas de poche; les chaînes de montres et les fourchettes à faire des rôties se livraient à porte; les porte-crayons et les éponges étaient pour rien sur le marché.
Laissant Sam Weller disputer les bagages à sept ou huit porteurs qui s'en étaient violemment emparés aussitôt que la voiture de place s'était arrêtée, et voyant qu'il y avait encore vingt minutes à attendre avant le départ de la diligence, M. Pickwick et ses amis allèrent chercher un abri dans la salle des voyageurs, dernière ressource de l'humaine misère.
La salle des voyageurs, au Cheval-Blanc, est comme on le pense bien, peu confortable; autrement ce ne serait pas une salle de voyageurs. C'est le parloir qui se trouve à main droite, et dans lequel une ambitieuse cheminée de cuisine semble s'être impatronisée, avec l'accompagnement d'un poker rebelle, d'une pelle et de pincettes réfractaires. Le pourtour de la salle est divisé en stalles pour la séquestration des voyageurs, et la salle elle-même est garnie d'une pendule, d'un miroir et d'un garçon vivant; ce dernier article étant habituellement renfermé dans une espèce de chenil où se lavent les verres, à l'un des coins de la chambre.
Le jour en question, une des stalles était occupée par un homme d'environ quarante-cinq ans, dont le crâne chauve et luisant sur le devant de la tête, était garni sur les côtés et par derrière d'épais cheveux noirs qui se mêlaient avec ses larges favoris. Son habit brun était boutonné jusqu'au menton; il avait une vaste casquette de veau marin et une redingote avec un manteau étaient étendus sur le siége, à côté de lui. Lorsque M. Pickwick entra, il leva les yeux de dessus son déjeûner avec un air fier et péremptoire tout à fait plein de dignité; puis, après avoir scruté notre philosophe et ses compagnons, il se mit à chantonner de manière à faire entendre que, s'il y avait des gens qui se flattaient de le mettre dedans, cela ne prendrait point.
«Garçon! dit le gentleman aux favoris noirs.
– Monsieur! répliqua, en sortant du chenil ci-dessus mentionné, un homme qui avait un teint malpropre et un torchon idem.
– Encore