Название | Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II |
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Автор произведения | Чарльз Диккенс |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn |
Ayant délivré cette opinion légale d'un air singulièrement profond, M. Weller ensevelit son nez dans son verre, et fit par-dessus le bord de rapides clins d'œil à son fils étonné.
«Qu'est-ce que vous voulez dire? demanda celui-ci. Est-ce que vous vous imaginez qu'il va passer en cour d'assises?
– Ça ne fait rien à l'affaire, Sammy. N'importe où ce qui sera jugé, mon garçon; un allébi voilà la chose. Nous avons sauvé Tom Wildspark d'un meurtre, avec un allébi, quand toutes les grosses perruques disaient que rien ne pouvait le tirer d'affaire. Et vois-tu, Sammy, mon opinion est que si ton gouverneur ne prouve pas un allébi, il se trouvera couronné des deux jambes.»
Comme M. Weller entretenait la conviction ferme et inaltérable que le Old Bailey était la cour suprême de judicature de l'Angleterre, et que ses formes de procédure réglaient toutes les autres cours de justice sans exception, il n'écouta en aucune manière les assurances et les arguments de son fils pour lui prouver que l'alibi était inadmissible; mais il continua à protester avec véhémence que M. Pickwick allait être victimisé. Trouvant qu'il était inutile de discuter davantage cette matière, Sam changea de sujet, et demanda quel était le second topique, sur lequel son vénérable parent désirait le consulter.
«C'est un point de politique domestique, Sammy, répondit celui-ci. Tu sais bien ce Stiggins?
– L'homme au nez rouge?
– Le même. Cet homme au nez rouge, Sammy, visite ta belle-mère avec une bonté et une constance comme je n'en ai jamais vu. Il aime tant notre famille que, quand il s'en va, il ne peut pas être confortable, à moins qu'il n'emporte qué'que chose pour se souvenir de nous.
– Et si j'étais que de vous, interrompit Sam, je lui donnerais qué'que chose qu'il s'en souviendrait pendant dix ans.
– Une minute: j'allais te dire qu'à présent il apporte toujours une bouteille plate, qui tient à peu près une pinte et demie, et qu'avant de s'en aller il la remplit soigneusement avec notre rhum.
– Et il la vide toujours avant de revenir, je suppose?
– Juste, il n'y laisse rien que le bouchon et l'odeur. Fie-toi à lui pour cela, Sammy. Maintenant, mon garçon, ces gaillards ici vont tenir ce soir l'assemblée mensuelle de la branche de Brick-Lane de la grande union Ebenezer, à l'association de Tempérance. Ta belle-mère était pour y aller Sammy, mais elle a attrapé le rhumatique, et elle ne peut pas; et moi j'ai attrapé les deux billets qu'on y avait envoyés.»
M. Weller communiqua ce secret avec une immense jouissance, et ensuite se mit à cligner de l'œil, si infatigablement que Sam commença à penser qu'il avait le tic douloureux dans la paupière droite.
«Eh bien! dit le jeune gentleman.
– Eh bien! continua son père en regardant avec précaution autour de lui, nous irons ensemble, ponctuels à l'heure, Sammy. Le substitut du berger ne le sera pas! Le substitut du berger ne le sera pas!»
Ici M. Weller fut saisi d'un paroxysme de ricanement qui s'approcha graduellement de la suffocation, autant que cela se peut chez un vieux gentleman, sans amener d'accident. Pendant ce temps, Sam frottait le dos de son père, assez vivement pour l'enflammer par la friction, s'il eût été un peu plus sec.
«Vraiment, dit-il, je n'ai jamais vu un vieux revenant comme ça de mes jours, ni de ma vie. Qu'est-ce que vous avez donc à rire, corpulence?
– Chut! Sammy, répondit M. Weller, en regardant autour de lui, avec encore plus de défiance, et en parlant à voix basse. Deux de mes amis, qui travaillent sur la route d'Oxford, et qu'est fameux pour toutes sortes de farces, ont pris le substitut du berger à la remorque, et quand il viendra à la grande union Ebenezer (ce qu'il est bien sûr de faire, car ils le reconduiront jusqu'à la porte, et ils le feront monter, bon gré malgré, si c'est nécessaire), il sera embourbé dans le rhum aussi fort qu'il l'a jamais été au marquis de Granby, et c'est pas peu dire.»
Ici, M. Weller recommença à rire immodérément, et en conséquence retomba sur nouveaux frais dans un état de suffocation partielle.
Rien ne pouvait mieux s'accorder avec les idées de Sam que le projet de démasquer les penchants et les qualités réelles de l'homme au nez rouge. L'heure désignée pour la réunion approchant, le père et le fils se dirigèrent immédiatement vers Brick-Lane, et pendant le chemin Sam n'oublia pas de jeter sa lettre à la poste.
L'assemblée mensuelle de la branche de l'Association de Tempérance de Brick-Lane, embranchement de la grande union Ebenezer, se tenait dans une vaste chambre, située d'une manière agréable et aérée au sommet d'une échelle sûre et commode. Le président était le juste M. Anthony Humm, pompier converti, maintenant maître d'école, et occasionnellement prédicant-voyageur. Le secrétaire était M. Jonas Mudge, garçon chandelier, vase d'enthousiasme et de désintéressement, qui vendait du thé aux membres de l'association. Préalablement au commencement des opérations, les dames étaient assises sur des tabourets et buvaient du thé, aussi longtemps qu'elles croyaient pouvoir le faire, tandis qu'une large tirelire de bois était placée en évidence sur le tapis vert du bureau, derrière lequel le secrétaire se tenait debout, reconnaissant par un gracieux sourire, chaque addition à la riche veine de cuivre que la botte renfermait dans ses flancs.
Dans la présente occasion, les dames commencèrent par boire une quantité de thé presque alarmante, à la grande horreur de M. Weller qui, méprisant les signes de Sam, promenait autour de lui des regards où pouvaient se lire, avec facilité, son étonnement et son mépris.
«Sammy, murmura-t-il à son fils, si qué'ques uns de ces gens ici n'ont pas besoin d'être opérés pour l'hydropisie, demain matin, je ne suis pas ton père! Vois-tu cette vieille lady, assise auprès de moi? elle se noie avec du thé.
– Est-ce que vous ne pouvez pas vous tenir tranquille? chuchota Sam.
– Sammy, reprit M. Weller au bout d'un moment et avec un accent d'agitation profonde, fais attention à ce que je te dis, mon garçon; si ce secrétaire continue encore cinq minutes, il va crever à force d'avaler des rôties et de l'eau chaude.
– Eh bien! laissez-le, si ça lui fait plaisir. Ce n'est pas votre affaire.
– Si ça dure plus longtemps, Sammy, poursuivit M. Weller à voix basse, je sens que c'est mon devoir comme homme et comme chrétien, de me lever et d'adresser qué'ques paroles au président. Il y a là une jeune femme, au troisième tabouret, qui a bu neuf tasses et demie; je la vois qui gonfle visiblement à l'œil nu.»
Il n'y a nul doute que M. Weller eût exécuté ses bienveillantes intentions, si un grand bruit, occasionné par le choc des tasses, n'avait pas heureusement annoncé que le thé était terminé. La faïence ayant été enlevée et la table à la serge verte apportée au centre de la chambre, les opérations de la soirée furent entamées par un petit homme chauve, en culotte de velours de coton, qui grimpa soudainement à l'échelle, au hasard imminent de briser ses jambes maigrelettes.
«Ladies et gentlemen, dit le petit homme chauve, je porte au fauteuil notre excellent frère, M. Anthony Humm.»
À cette proposition les dames agitèrent une élégante collection de mouchoirs, et l'impétueux petit homme porta littéralement au fauteuil M. Humm, en le prenant par les épaules et le poussant vers un ustensile d'acajou, qui avait autrefois représenté cette pièce d'ameublement. L'agitation des mouchoirs fut renouvelée, et M. Humm, qui avait un visage blafard et luisant, en état de transpiration perpétuelle, salua gracieusement l'assemblée, à la grande admiration des femelles, et prit gravement son siége. Le silence fut alors réclamé par le petit homme, puis M. Humm se leva, et dit qu'avec la permission des frères et des sœurs de la branche de Brick-Lane, alors présents, le secrétaire lirait le rapport du comité de la branche de Brick-Lane, proposition qui fut encore accueillie par un trépignement de mouchoirs.
Le secrétaire ayant éternué d'une manière très-expressive,