Название | Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II |
---|---|
Автор произведения | Чарльз Диккенс |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn |
Ici mistress Raddle s'arrêta pour écouter si la répétition de ce défi avait réveillé sa meilleure moitié. Voyant qu'elle n'y pouvait réussir, elle commençait à descendre l'escalier en poussant d'innombrables sanglots, lorsqu'un double coup de marteau retentit violemment à la porte de la rue. Elle y répondit par des gémissements qui duraient encore au sixième coup frappé par le visiteur; puis, à la fin, dans un accès irrésistible d'agonie mentale, elle renversa tous les parapluies et se précipita dans l'arrière-parloir en fermant la porte après elle avec un fracas épouvantable.
«N'est-ce pas ici que demeure M. Sawyer? demanda M. Pickwick à la servante qui lui ouvrit la porte.
– Au premier, la porte en face de l'escalier, répondit la jeune fille en rentrant dans la cuisine avec sa chandelle, parfaitement convaincue qu'elle avait fait tout ce qu'exigeaient les circonstances.»
M. Snodgrass, qui était entré le dernier, parvint, après bien des efforts, à fermer la porto de la rue; et les pickwickiens, ayant grimpé l'escalier en trébuchant, furent reçus par Bob, qui n'avait pas osé descendre au-devant d'eux, de peur d'être assailli par Mme Raddle.
«Comment vous portez-vous? leur dit l'étudiant déconfit, charmé de vous voir. Prenez garde aux verres!»
Cet avertissement s'adressait à M. Pickwick, qui avait posé son chapeau sur le plateau.
«Pardon! s'écria celui-ci; je vous demande pardon.
– Il n'y a pas de mal; il n'y a pas de mal, reprit l'amphitryon. Je suis un peu à l'étroit ici; mais il faut en prendre son parti quand on vient voir un garçon. Entrez donc… Vous avez déjà vu ce gentleman, je pense?»
M. Pickwick secoua la main de M. Benjamin Allen, et ses amis suivirent son exemple. Ils étaient à peine assis lorsqu'on entendit frapper de nouveau un double coup à la porte.
«J'espère que c'est Jack Hopkins, dit Bob. Chut!.. Oui, c'est lui. Montez, Jack, montez.»
Des pas lourds retentirent sur l'escalier, et Jack Hopkins se présenta sous un gilet de velours noir, orné de boutons flamboyants. Il portait, en outre, une chemise bleue rayée, surmontée d'un faux-col blanc.
«Vous arrivez bien tard, lui dit Ben.
– J'ai été retenu à l'hôpital.
– Y a-t-il quelque chose de nouveau!
– Non, rien d'extraordinaire. Un assez bon accident, toutefois.
– Qu'est-ce que c'est, monsieur? demanda M. Pickwick.
– Un homme qui est tombé d'un quatrième étage, voilà tout. Mais c'est un cas superbe.
– Voulez-vous dire que le patient guérira probablement?
– Non, répondit le nouveau venu d'un air d'indifférence, j'imagine plutôt qu'il en mourra; mais il y aura une belle opération demain; quel spectacle magnifique si c'est Slasher qui opère!
– Vous regardez donc M. Slasher comme un bon opérateur?
– Le meilleur qui existe assurément. La semaine dernière, il a désarticulé la jambe d'un enfant, qui a mangé cinq pommes et un morceau de pain d'épice pendant l'opération. Mais ce n'est pas tout; deux minutes après, le moutard a déclaré qu'il ne voulait pas rester là pour le roi de Prusse, et qu'il le dirait à sa mère si on ne commençait pas.
– Vous m'étonnez, s'écria M. Pickwick.
– Bah! cela n'est rien; n'est-il pas vrai, Bob?
– Rien du tout, répliqua M. Sawyer.
– À propos, Bob, reprit Hopkins en jetant vers le visage attentif de M. Pickwick un coup d'œil à peine perceptible, nous avons eu un curieux accident la nuit dernière. On nous a amené un enfant qui avait avalé un collier.
– Avalé quoi, monsieur? interrompit M. Pickwick.
– Un collier. Non pas tout à la fois, cela serait trop fort; vous ne pourriez pas avaler cela, n'est-ce pas? Hein! monsieur Pickwick. Ha! ha! ha!»
Ici M. Hopkins éclata de rire, enchanté de sa propre plaisanterie, puis il continua:
«Non, mais voici la chose. Les parents du bambin sont très-pauvres; la sœur aînée achète un collier, un collier commun, des grosses boules de bois noir. L'enfant, qui aime beaucoup les joujoux, escamote le collier, le cache, joue avec coupe le fil et avale une boule. Il trouve que c'est une fameuse farce; il recommence le lendemain et avale une autre boule…
– Juste ciel! interrompit M. Pickwick, quelle épouvantable chose! Mais je vous demande pardon, monsieur; continuez.
– Le lendemain, l'enfant avale deux boules. Le surlendemain, il se régale de trois, et ainsi de suite, si bien qu'en une semaine il avait expédié tout le collier, vingt-cinq boules en tout. La sœur, qui est une jeune fille économe, et qui ne dépense guère d'argent en parure, se dessèche les lacrymales à force de pleurer son collier; elle le cherche partout, mais je n'ai pas besoin de vous dire qu'elle ne le trouve nulle part. Quelques jours après, la famille était à dîner… une épaule de mouton cuite au four avec des pommes de terre… l'enfant, qui n'avait pas faim, jouait dans la chambra. Voilà que l'on entend un bruit du diable, comme s'il était tombé de la grêle. «Ne fais pas ce bruit là, mon garçon, dit le père. – Ce n'est pas moi, répond le moutard. – C'est bon, dit le père; ne le fais plus alors.» Il y eut un court silence, et le bruit recommença de plus belle. «Mon garçon, dit le père, si tu ne m'écoutes pas, tu te trouveras dans ton lit en moins de rien.» En même temps, il secoue l'enfant, pour lui faire mieux comprendre la chose, et voilà qu'il entend un cliquetis terrible. «Dieu me damne! s'écrie-t-il, c'est dans le corps de mon fils! Il a le croup dans le ventre! – Non, non, papa» dit le moucheron en se mettant à pleurer. C'est le collier de ma sœur; je l'ai avalé, papa.» Le père prend l'enfant dans ses bras et court avec lui à l'hôpital; et, tout le long du chemin, les boules de bois retentissaient dans son estomac à chaque secousse; et les boutiquiers cherchaient de tous les côtes d'où venait un si drôle de bruit. L'enfant est à l'hôpital maintenant; et il fait tant de tapage en marchant, qu'on a été obligé de l'entortiller dans une houppelande de watchman, de peur qu'il n'éveille les autres malades.
«Voilà l'accident le plus extraordinaire dont j'aie jamais entendu parler! s'écria M. Pickwick, en donnant sur la table un coup de poing emphatique.
– Oh! cela n'est rien encore, rétorqua Jack Hopkins. N'est-ce pas, Bob?
– Non, certainement.
– Je vous assure, monsieur, reprit Hopkins, qu'il arrive des choses singulières dans notre profession.
– Je le crois facilement, répondit M. Pickwick.»
Un nouveau coup de marteau frappé à la porte annonça un gros jeune homme, dont l'énorme tête était ombragée d'une perruque noire. Il amenait avec lui un jouvenceau engaîné dans une étroite redingote, et qui avait une physionomie scorbutique. Ensuite arriva un gentleman dont la chemise était semée de petites ancres rouges. Celui-ci fut suivi de près par un pâle garçon, décoré d'une lourde chaîne en chrysocale. L'entrée d'un individu maniéré, au linge parfaitement blanc, aux bottines de lasting, compléta la réunion. La petite table à la serge verte fut amenée; le premier service de punch fut apporté dans un pot blanc, et les trois heures suivantes furent dévouées au vingt et un, à un demi penny la fiche. Une fois seulement cet agréable jeu fut interrompu par une légère difficulté qui s'éleva entre le jeune nomma scorbutique et le gentleman aux ancres rouges. À cette occasion le premier exprima un brûlant désir de tirer le nez du second, et celui qui portait