Les Mystères du Louvre. Féré Octave

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Название Les Mystères du Louvre
Автор произведения Féré Octave
Жанр Историческая литература
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Издательство Историческая литература
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donc!.. balbutia-t-il à la fin; soit!.. Mais si cet amant chéri succombe dans la lutte… n'accusez que vous-même!..

      Et il sortit en titubant et en tournant sur lui-même comme un homme ivre.

      XII

      LES DEUX PLANÈTES

      S'il a fallu arriver jusqu'à notre époque pour jouir du déblayement de l'espace qui s'étend entre le Louvre et les Tuileries, et si, jusqu'au second empire, tous les gouvernements avaient reculé devant la charge de cette tâche, qu'on juge de ce qu'était ce quartier sous le règne de François Ier, dans la première partie du seizième siècle.

      Qu'on se figure, Paris étant limité de ce côté par les remparts du Louvre, un faubourg marécageux, avec les inconvénients, l'insalubrité des recoins les plus déshonorants de la capitale, et l'incohérence, le laisser-aller, l'absence d'ordonnancement d'une campagne.

      C'était un refuge, un repaire si fangeux, que nous ne saurions faire à aucune des portions actuelles de la banlieue l'injure de le lui comparer.

      On n'y voyait pas des rues, mais des labyrinthes. Le cordeau de l'ingénieur n'avait eu garde de s'arrêter nulle part. Chacun avait bâti à son aise, à sa fantaisie. Les jardins, les cours, les écuries, s'entremêlaient avec les maisons de terre, de bois, de briques, et c'était toujours aux dépens du chemin, aussi rétréci qu'il était tortueux et irrégulier.

      Si la propreté des rues était à peu près lettre morte dans les trois quarts de la capitale, on peut croire que ce n'était pas là qu'il fallait aller chercher le pavage ni l'enlèvement des immondices. La nature spongieuse du sol, envahi périodiquement à l'époque des grosses eaux, venait en aide à cette insouciance, pour entretenir dans ces misérables ruelles une humidité fétide et malsaine.

      Le voisinage de la cour n'y faisait rien, d'ailleurs; celle-ci se croyait suffisamment abritée derrière les remparts de son Louvre, dont l'enceinte, avec ses fossés intérieurs et extérieurs, et ses appartements non aérés et plus mal éclairés encore, ne prouvait pas, dans le plus haut personnel du royaume, une grande entente des nécessités ni des agréments de l'hygiène.

      Au bout de ce quartier s'élevaient les Tuileries, c'est-à-dire une fabrique de tuiles, désignée dans les titres du quatorzième siècle sous le nom de la Sablonnière, parce qu'alors c'était une carrière de sable.

      On trouve pour la première fois cette désignation de Tuileries dans un édit de 1416, par lequel François Ier ordonne que toutes les tueries et écorcheries de Paris seront transférées hors des murs de cette ville, «près ou environ des Tuileries-Saint-Honoré, qui sont sur ladite rivière de Seine, outre les fossés du château du Louvre».

      Nicolas de Neuville, sieur de Villeroi, secrétaire des finances, le même auquel, dans un de ces fréquents besoins d'argent et par un des expédients familiers à Duprat, on vendit, en 1522, pour la somme de cinquante mille livres, tous les produits des greffes de la ville de Paris et de la prévôté, – Nicolas de Neuville possédait dans ce rayon une maison avec cour et jardin. François Ier s'en rendit possesseur pour l'offrir comme villa de plaisance à sa mère, Louise de Savoie, qui possédait déjà l'hôtel des Tournelles, qu'elle n'aimait pas à habiter. En échange, le roi donna à Nicolas de Neuville la terre de Chanteloup, près Montlhéry.

      Cependant, cette habitation ne parut pas convenir encore à Louise de Savoie, car elle ne la garda que peu de temps.

      En 1525, date de notre récit, elle ne l'occupait déjà plus, et la donnait, pour en jouir pendant leur vie, à Jean Tiercelin, maître d'hôtel du Dauphin, et à Julie Dutrot, sa femme. C'est sur l'emplacement de cette propriété que s'éleva dans la suite le vaste et somptueux palais qui devint la demeure de nos rois.

      A l'époque de la captivité du roi, la duchesse régente était donc forcée de loger habituellement au Louvre, et les Tuileries n'étaient bien, comme nous venons de le démontrer par des témoignages historiques, qu'une fabrique de tuiles.

      Il est vraisemblable que l'état matériel de ce quartier et le voisinage des abattoirs, tueries et écorcheries, pour parler le langage d'alors, n'étaient pas étrangers au dégoût de la mère du roi pour ce quartier.

      On pense bien aussi que la police, déjà si insuffisante dans l'intérieur de la ville, n'était pas très active dans ce ramas d'habitations, fort mal hanté en général, et, dès la tombée du jour, les indigènes d'humeur paisible n'avaient rien de plus pressé que de se clore prudemment dans leurs logis.

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      1

      Violet-le-Duc. On peut consulter aussi Dulaure et surtout Sauval, où ont puisé tous les historiens venus depuis eux.

      2

      Quelques années plus tard, Marot fut arrêté avec la plupart des gens de lettres de Paris, pour avoir mangé de la chair en carême. Ils furent cités devant le parlement, et Marot ne dut son élargissement qu'à la caution de Marguerite de Valois, qui le fit réclamer par son secrétaire, en séance de ce redoutable corps devenu politique, judiciaire et religieux.

      3

      Il existe de Corneille Agrippa quatre volumes de lettres très curieuses, écrites en latin, dans lesquelles il parle de ses ennuis à la cour de France. C'est à cette source que nous puisons le sujet de cet épisode de notre livre.

      4

      Brantôme, avec une crudité d'expression que tolérait son époque, nous a conservé des détails de ces mœurs étranges. Il nous apprend aussi que les femmes dont il s'agit étaient sous la surveillance et protection du roi des ribauds, lequel avait charge et soin de leur faire départir quartier et logis, et là, commander de leur faire justice si on leur faisait quelque tort.

      5

      Ce fut seulement sous Henri II qu'on abolit ce supplice.

      6

      Anquetil, Histoire de France.

      7

      Mémoires des Reines de France, tome IV. Poyet succéda lui-même, par la suite, à Duprat, en qualité de chancelier.

      8

      Charles-Quint, n'étant encore que duc de Luxembourg, avait fait demander Marguerite de Valois en mariage. (Du Radier, Mémoires des Reines et Régentes).

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