L'oiseau. Jules Michelet

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Название L'oiseau
Автор произведения Jules Michelet
Жанр Языкознание
Серия
Издательство Языкознание
Год выпуска 0
isbn 4064066082987



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       Jules Michelet

      L'oiseau

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066082987

       COMMENT L'AUTEUR FUT CONDUIT À L'ÉTUDE DE LA NATURE

       PREMIERE PARTIE

       L'ŒUF.

       LE PÔLE. OISEAUX-POISSONS.

       L'AILE.

       PREMIERS ESSAIS DE L'AILE.

       LE TRIOMPHE DE L'AILE.

       LES RIVAGES. DÉCADENCE DE QUELQUES ESPÈCES.

       LES HÉRONNIÈRES D'AMÉRIQUE. WILSON.

       LE COMBAT. LES TROPIQUES.

       L'ÉPURATION.

       LA MORT. LES RAPACES.

       DEUXIÈME PARTIE

       LA LUMIÈRE. LA NUIT.

       L'ORAGE ET L'HIVER. MIGRATIONS.

       SUITE DES MIGRATIONS. L'HIRONDELLE.

       HARMONIES DE LA ZONE TEMPÉRÉE.

       L'OISEAU, OUVRIER DE L'HOMME.

       LE TRAVAIL. LE PIC.

       LE CHANT.

       LE NID. ARCHITECTURE DES OISEAUX.

       VILLES DES OISEAUX. ESSAIS DE RÉPUBLIQUE.

       ÉDUCATION

       LE ROSSIGNOL, L'ART et L'INFINI.

       SUITE DU ROSSIGNOL.

       CONCLUSION.

       ÉCLAIRCISSEMENTS.

       À L'ÉTUDE DE LA NATURE

       Table des matières

      À mon public ami, fidèle, qui m'écouta si longtemps, et qui ne m'a point délaissé, je dois la confidence des circonstances intimes qui, sans m'écarter de l'histoire, m'ont conduit à l'histoire naturelle.

      Ce que je publie aujourd'hui est sorti entièrement de la famille et du foyer. C'est de nos heures de repos, des conversations de l'après-midi, des lectures d'hiver, des causeries d'été, que ce livre peu à peu est éclos, si c'est un livre.

      Deux personnes laborieuses, naturellement réunies après la journée de travail, mettaient ensemble (Page )leur récolte, et se refaisaient le cœur par ce dernier repas du soir.

      Est-ce à dire que nous n'ayons pas eu quelque autre collaborateur? Il serait injuste, ingrat, de n'en pas parler. Les hirondelles familières qui logeaient sous notre toit se mêlaient à la causerie. Le rouge-gorge domestique qui voltige autour de moi y jetait des notes tendres, et parfois le rossignol la suspendit par son concert solennel.

      Le temps pèse, la vie, le travail, les violentes péripéties de notre âge, la dispersion d'un monde d'intelligence où nous vécûmes, et auquel rien n'a succédé. Les rudes labeurs de l'histoire avaient pour délassement l'enseignement qui fut l'amitié. Leurs haltes ne sont plus que silence. À qui demander le repos, le rafraîchissement moral, si ce n'est à la nature?

      Le puissant dix-huitième siècle qui contient mille ans de combats, à son coucher, s'est reposé sur le livre aimable et consolateur (quoique faible scientifiquement) (Page )de Bernardin de Saint-Pierre. Il a fini sur ce mot touchant de Ramond: «tant de pertes irréparables pleurées au sein de la nature!...»

      Nous, quoi que nous ayons perdu, nous demandions autre chose que des larmes à la solitude, autre chose que le dictame qui adoucit les cœurs blessés. Nous y cherchions un cordial pour marcher toujours en avant, une goutte des sources intarissables, une force nouvelle, et des ailes!

      Cette œuvre quelconque a du moins le caractère d'être venue comme vient toute vraie création vivante. Elle s'est faite à la chaleur d'une douce incubation. Et elle s'est rencontrée une et harmonique, justement parce qu'elle venait de deux principes différents.

      Des deux âmes qui la couvèrent, l'une se trouvait d'autant plus près des études de la nature qu'elle y était née en quelque sorte, et en avait toujours gardé le parfum et la saveur. L'autre s'y porta d'autant plus qu'elle en avait toujours été sevrée (Page )par les circonstances, retenue dans les âpres voies de l'histoire humaine.

      L'histoire ne lâche point son homme. Qui a bu une seule fois à ce vin fort et amer, y boira jusqu'à la mort. Jamais je ne m'en détournai, même en de pénibles jours; quand la tristesse du passé et la tristesse du présent se mêlèrent, et que, sur nos propres ruines, j'écrivais 93, ma santé put défaillir, non mon âme, ni ma volonté. Tout le jour, je m'attachais à ce souverain devoir, et je marchais dans les ronces. Le soir, j'écoutais (non d'abord sans effort) quelque récit pacifique des naturalistes ou des voyageurs. J'écoutais et j'admirais, n'y pouvant m'adoucir encore, ni sortir de mes pensées, mais les contenant du moins et me gardant bien de mêler à cette paix innocente mes soucis et mon orage.

      (Page )Ce n'était pas que je fusse insensible aux grandes légendes de ces hommes héroïques dont les travaux, les voyages, ont tant servi le genre humain. Les grands citoyens de la patrie, dont je racontais l'histoire, étaient les proches parents de ces citoyens du monde.

      De moi-même,