Héroïne, Traîtresse, Fille . Морган Райс

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Название Héroïne, Traîtresse, Fille
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия De Couronnes et de Gloire
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781640291010



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      “Prends les clés”, dit Stephania en montrant la ceinture d'un garde.

      Elethe le fit et ouvrit les cachots. Ils étaient presque pleins à craquer, comme Stephania avait soupçonné qu'ils le seraient, ou du moins comme elle l'avait espéré. De plus, il n'y avait plus de gardes. Apparemment, tous ceux qui étaient capables de se battre étaient sur les murailles.

      Il y avait des hommes et des femmes qui étaient apparemment des soldats et des gardes, des tortionnaires ou simplement des nobles loyaux. Dans ces cachots, Stephania vit plus que quelques-unes de ses propres servantes, ce qui lui sembla un peu absurde. Ce qu'il fallait faire, ce n'était pas insister sur sa propre loyauté mais prétendre servir le nouveau régime. Enfin, l'important, c'était qu'elles étaient là.

      “Lady Stephania ?” dit l'une d'elles, comme si elle ne pouvait pas vraiment croire ce qu'elle voyait, comme si Lady Stephania était leur sauveur.

      Stephania sourit à cette idée. Elle aimait que ses serviteurs la considèrent comme leur héroïne. De cette façon, elles feraient probablement bien plus que si elles se contentaient de lui obéir, et elle aimait aussi l'idée de retourner les armes de Ceres contre elle.

      “Écoutez-moi”, leur dit-elle. “On vous a beaucoup pris. Vous aviez beaucoup et ces rebelles, ces paysans, ont osé s'en emparer. Je dis qu'il est temps de le reprendre.”

      “Vous êtes venue nous libérer ?” demanda un ex-soldat.

      “Je suis venue faire mieux que ça”, dit Stephania. “Nous allons reprendre le château.”

      Elle ne s'était pas attendue à des acclamations. Elle n'était pas une romantique qui avait besoin que des idiots applaudissent chacune de ses décisions. Cela dit, les anxieux qui marmonnaient entre eux étaient un peu énervants.

      “Vous avez peur ?” demanda-t-elle.

      “Il va y avoir des rebelles là-haut !” dit un noble. Stephania le connaissait. Le Haut Préfet Scarel s'était toujours empressé de défier les autres quand il savait qu'il pouvait gagner.

      “Pas assez pour tenir ce château”, dit Stephania. “Pas maintenant. Tous les rebelles disponibles sont sur les murailles et essaient de repousser l'invasion.”

      “Et l'invasion ?” demanda une noble. Elle ne valait guère mieux que l'homme qui venait de parler. Stephania connaissait des secrets sur ce qu'elle avait fait avant d'épouser un homme assez riche pour faire rougir d'envie la plupart des autres.

      “Oh, je vois”, dit Stephania. “Vous préférez attendre dans un joli cachot sécurisé que tout soit fini. Et après ? Au mieux, vous passerez le reste de votre vie dans ce trou puant, si les rebelles ne décident pas de vous tuer en douce quand ils comprendront quelle charge représentent les prisonniers. Si ce sont les autres qui gagnent … pensez-vous qu'être au cachot vous protégera ? Ici, vous ne serez pas des nobles pour eux, rien que des amusements. Des amusements à la vie courte.”

      Elle s'interrompit pour leur laisser le temps de réfléchir. Elle avait besoin qu'ils aient l'impression d'être des lâches pour avoir même envisagé cette idée.

      “Ou alors, nous pourrions sortir”, dit Stephania. “Nous prendrons le château et nous le fermerons contre nos ennemis. Nous tuerons ceux qui s'opposent à nous. Comme je me suis déjà occupée de Ceres, elle ne pourra pas nous arrêter. Nous tiendrons ce château jusqu'à ce que la rébellion et les envahisseurs se massacrent les uns les autres, puis nous reprendrons Delos.”

      “Il y a encore des gardes”, dit quelqu'un. “Il y a encore des seigneurs de guerre ici. Nous ne pouvons pas nous battre contre les seigneurs de guerre et gagner.”

      Stephania fit un signe à Elethe, qui commença à déverrouiller les cellules. “Il y a des façons d'y arriver. Nous aurons plus d'armes à chaque garde que nous tuerons et nous savons tous où se trouve l'armurerie. Ou alors, vous pouvez rester pourrir ici. Je fermerai les portes et j'enverrai quelques tortionnaires plus tard. L'un ou l'autre, ça m'est égal.”

      Ils la suivirent, comme elle l'avait prévu. Peu importe qu'ils le fassent par peur, par fierté ou même par loyauté. Ce qui comptait, c'était qu'ils le fassent. Ils la suivirent dans le château et Stephania commença à donner des ordres, même si elle faisait attention à ce qu'ils ne ressemblent pas trop à des ordres, du moins pour l'instant.

      “Lord Hwel, pourriez-vous emmener quelques-uns des hommes les plus valides bloquer l'accès à la caserne des gardes ?” dit Stephania. “Nous ne voulons pas que les rebelles s'échappent.”

      “Et les hommes loyaux à l'Empire?” dit le noble.

      “Ils peuvent prouver leur loyauté en tuant ces autres traîtres”, répondit Stephania.

      Le noble s'empressa d'obéir à ses ordres. Stephania envoya une de ses servantes en rassembler d'autres et demanda à une noble d'apprendre aux servantes à obéir aux ordres de Stephania.

      Stephania regarda le groupe qui l'accompagnait en évaluant l'utilité de ses membres, en repérant ceux qui avaient des secrets qu'elle pourrait utiliser, ceux dont les faiblesses les rendaient faciles à contrôler et ceux dont les faiblesses les rendaient dangereux. Elle envoya le noble qui avait tellement voulu éviter de se battre contrôler les portes et une douairière acariâtre aux cuisines, où elle ne pourrait faire aucun mal.

      Ils récupèrent du monde sur leur chemin. Des gardes et des serviteurs venaient à eux en les entendant venir, changeant de camp comme des girouettes. Les servantes de Stephania s'agenouillaient devant elle, puis se levaient quand elle les touchait pour aller accomplir leur tâche suivante.

      De temps à autre, ils trouvaient des rebelles qui refusaient de se rendre et les tuaient. Certains mouraient quand des nobles se ruaient précipitamment sur eux, saisissaient leurs armes et les battaient à mort. D'autres mouraient poignardés par derrière, ou quand une fléchette empoisonnée leur rentrait dans la chair. Les servantes de Stephania avaient appris à bien accomplir leurs tâches.

      Quand elle vit la Reine Athena, Stephania se demanda comment elle allait devoir réagir.

      “Que se passe-t-il ?” demanda la reine. “Que se passe-t-il ici ?”

      Stephania ne tint aucunement compte de ses divagations.

      “Tia, il faut que tu trouves comment ça se passe à l'armurerie. Il nous faut ces armes. J'imagine que Le Haut Préfet Scarel aura trouvé à se battre, maintenant.”

      Elle poursuivit son chemin vers le grand hall.

      “Stephania”, dit la Reine Athena. “J'exige qu'on me dise ce qui se passe.”

      Stephania haussa les épaules. “J'ai fait ce que vous auriez dû faire. J'ai libéré ces personnes fidèles.”

      C'était un argument si simple, si net, qu'il était inutile d'en dire plus. C'était Stephania qui avait sauvé les nobles. C'était à elle qu'ils devaient leur liberté, et peut-être la vie.

      “Moi aussi, on m'a emprisonnée”, répliqua la reine.

      “Ah, bien sûr. Si j'avais su, je vous aurais sauvée avec les autres nobles. Maintenant, excusez-moi. J'ai un château à prendre.”

      Stephania s'éloigna rapidement à grands pas parce que le meilleur moyen de gagner une dispute était de ne pas laisser à son adversaire la possibilité de prendre la parole. Elle ne fut pas étonnée quand les autres personnes présentes continuèrent à la suivre.

      Aux alentours, Stephania entendit les bruits d'un combat. Faisant signe à ceux qui l'accompagnaient, elle monta un escalier en cherchant un balcon. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait. Stephania connaissait le château aussi bien que quiconque.

      En contrebas, elle vit un combat qui aurait probablement impressionné la plupart des gens. Une dizaine d'hommes musclés portant des armes et des armures toutes différentes étaient en train de se battre dans la cour qui se trouvait devant la porte principale. Ils