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    Caravage

    M.L. Patrizi

    Le Caravage (Michelangelo Merisi) (Caravaggio, 1571 – Porto Ercole, 1610) Après avoir séjourné à Milan durant son apprentissage, Michelangelo Merisi arriva à Rome en 1592. Là, il commença à peindre en faisant preuve de réalisme et de psychologie dans la représentation de ses modèles. Le Caravage était aussi versatile dans sa peinture que dans sa vie. Lorsqu'il répondait à de prestigieuses commandes de l'Eglise, son style dramatique et son réalisme étaient considérés comme inacceptables. Le clair-obscur existait bien avant que le Caravage n'arrive sur scène, mais ce fut lui qui établit définitivement cette technique, obscurcissant les ombres et rivant son sujet à la toile par un rayon de lumière aveuglant. Son influence fut immense, et se propagea d'abord grâce à ses disciples plus ou moins directs. Célèbre de son vivant, le Caravage exerça une immense influence sur l'art baroque. Les écoles génoise et napolitaine s'inspirèrent de son style, et le grand développement de la peinture espagnole au XVIIe siècle était en liaison directe avec ces écoles. Dans les générations ultérieures, les peintres les plus doués oscillèrent toujours entre la vision du Caravage et celle de Carracci.

    Camille Claudel

    Janet Souter

    Camille Claudel (8 décembre 1864-19 octobre 1943), sœur de l’écrivain Paul Claudel, fut l’élève de Rodin avec qui elle eut une relation passionnelle et tumultueuse. Cet amour impossible la mena à la paranoïa et l’enfermement psychiatrique en 1913. Camille Claudel fut l’une des plus grandes sculpteuses de son temps, toujours en rivalité avec Rodin. De sa vie fut réalisé un film qui remit l’artiste dans la lumière de la postérité.

    Edward Burne-Jones

    Patrick Bade

    Edward Coley Burne–Jones (Birmingham, 1833 – Londres, 1898) Toute l'oeuvre de Burne-Jones peut être comprise comme une tentative de créer par la peinture un monde de beauté parfaite, aussi différent du Birmingham de son enfance que possible, un conglomérat industriel, mugissant, d'une laideur et d'une misère inimaginables. Les deux grands peintres symbolistes français, Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes, reconnurent immédiatement Burne-Jones comme l'un de leurs compagnons de route artistique. Mais il est très invraisemblable que Burne-Jones ait accepté ou peut-être même compris l'étiquette de «symboliste ». Pourtant, il semble avoir été l'un des membres les plus représentatifs du mouvement symboliste et de cet esprit «fin de siècle » si largement répandu. Burne-Jones est généralement catalogué comme préraphaélite. En réalité, il ne fut jamais membre de la confrérie formée en 1848. La branche du préraphaélisme dont relève Burne-Jones n'est pas celle d'un Hunt ou d'un Millais mais de Dante Gabriel Rossetti. Le travail de Burne-Jones de la fin des années 1850 est d'ailleurs très proche du style de Rossetti. Son idéal féminin est également inspiré de celui de Rossetti, caractérisé par des chevelures abondantes, des mentons affirmés, des cous longs et des corps androgynes cachés par d'amples robes médiévales. Les mentons affirmés demeurent un trait frappant que les deux artistes utilisèrent dans leurs tableaux de femmes. A partir des années 1860, leurs canons de beauté divergent. Celles de Burne-Jones se font de plus en plus virginales et éthérées, au point que dans certaines de ses oeuvres ultimes les jeunes femmes ont l'air anorexique. Au début des années 1870, Burne-Jones a peint de nombreux tableaux illustrant des mythes ou des légendes dans lesquels il semble avoir tenté d'exorciser le traumatisme de son histoire avec Mary Zambaco. De Constable à Francis Bacon, aucun peintre anglais vivant ne jouit d'une reconnaissance internationale aussi importante que celle dont Burne-Jones fit l'objet au début des années 1890. Sa grande réputation commença à décliner dès la seconde moitié de la décennie et s'effondra après 1900 avec le triomphe du Modernisme. A posteriori, nous pouvons interpréter cette absence de relief et ce détournement de la narration comme les caractéristiques d'un modernisme précoce, les premiers pas hésitants vers l'abstraction. Il n'est donc pas étrange que Kandinsky mentionne Rossetti et Burne-Jones comme les précurseurs de l'abstraction dans son livre Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier.

    Pieter Bruegel

    Victoria Charles

    Pieter Bruegel, l'Ancien (près de Breda, 1525 – Bruxelles, 1569) Pieter Bruegel fut le premier membre important d'une famille d'artistes, actifs durant quatre générations. D'abord dessinateur avant de devenir peintre, il peignit des thèmes religieux, comme la Tour de Babel, avec des couleurs extrêmement vives. Influencé par Jérôme Bosch, il s'attela à de vastes scènes complexes décrivant la vie paysanne et des allégories bibliques ou spirituelles, souvent peuplées de sujets plongés dans des actions très variées. Pourtant, ces scènes ont en commun une intégrité informelle et un certain humour. A travers son oeuvre, il introduisit un nouvel esprit d'humanité. Ami des humanistes, Bruegel composa de véritables paysages philosophiques au coeur desquels l'Homme accepte passivement son destin, prisonnier du temps qui passe.

    Sandro Botticelli

    Victoria Charles

    Sandro Botticelli (Alessandro di Mariano Filipepi) (Florence, 1445 – 1510) Botticelli était le fils d'un citoyen jouissant d'une situation confortable, et avait été «instruit dans toutes les choses que les enfants doivent habituellement savoir avant de choisir une vocation ». Mais il refusa de consacrer son attention à la lecture, l'écriture et le calcul, poursuit Vasari, de sorte que son père, désespérant de le voir un jour à l'école, le plaça en apprentissage auprès de l'orfèvre Botticello, d'où le nom qui est passé à la postérité. Mais Sandro, jeune garçon à l'air entêté, doté de grands yeux calmes et scrutateurs et d'une tignasse blonde – il s'est représenté lui-même sur le côté gauche de L'Adoration des Mages – voulait bien devenir peintre, et il fut donc placé auprès du moine carmélite Fra Filippo Lippi. Comme de nombreux artistes de son temps, satisfait de la joie que lui procurait la peinture, il se tourna vers l'étude de la beauté et du caractère de l'homme, plutôt que vers les thèmes religieux. Ainsi, Sandro fit des progrès rapides, aimant son professeur et, plus tard, le fils de celui-ci, Filippino Lippi, auquel il apprit à peindre. Mais le réalisme du maître le toucha à peine, car Sandro était un rêveur et un poète. Botticelli n'est pas un peintre de faits, mais d'idées ; ses tableaux ne sont pas tant des représentations d'objets que des agencements de motifs et de formes. Ses couleurs ne sont pas riches et proches de la vie, mais subordonnées à la forme, et elles sont souvent des nuances plus que de vraies couleurs. En réalité, il s'intéresse aux possibilités abstraites de son art, et ses personnages n'occupent pas de place bien définie dans l'espace : ils n'attirent pas notre oeil par leur volume, mais suggèrent plutôt un motif ornemental plat. De même, les lignes qui entourent les personnages sont choisies pour leur fonction première, décorative. On a dit que Botticelli, «bien qu'étant un piètre anatomiste, était l'un des plus grands dessinateurs de la Renaissance ». Comme exemple d'anatomie erronée, nous pouvons citer la manière improbable dont la tête de la Madone est reliée à son cou, ou encore toutes les articulations approximatives et les membres difformes que l'on trouve dans les tableaux de Botticelli. Pourtant, son talent de dessinateur fut reconnu, car il donna à la «ligne » non seulement une beauté intrinsèque, mais également un sens. Autrement dit, en langage mathématique, il réduisit le mouvement de la figure à la somme de ses facteurs élémentaires, à ses plus simples formes d'expression. Il combina ensuite ces diverses formes en une figure qui, à travers ses lignes rythmiques et harmoniques, projette sur notre imagination les sentiments poétiques qui animaient l'artiste lui-même. Ce pouvoir de faire compter chaque ligne, à la fois par son sens et par sa beauté, distingue les grands maîtres du dessin de la grande majorité des artistes, utilisant la ligne avant tout comme un outil nécessaire à la représentation des objets concrets.

    Bosch

    Virginia Pitts Rembert

    Hieronymus Bosch (S’Hertogenbosch, 1450 – 1516) Né au milieu du XVe siècle, Jérôme Bosch fait l'expérience d'un monde pris dans les luttes religieuses, où les valeurs médiévales traditionnelles commencent à s'effondrer. Les travaux du peintre sont autant de visions de cette décrépitude morale de l'homme qui se détourne des enseignements du Christ. Autour de ces thèmes, Bosch compose des scènes d'où surgissent de nombreuses figures monstrueuses, difformes et effrayantes.

    Giuseppe Arcimboldo

    Liana De Girolami Cheney

    Giuseppe Arcimboldo (Milan, 1530 environ –1593) A ses débuts, les contemporains d'Arcimboldo n'auraient pas pu imaginer qu'il allait réaliser ce qui le rend célèbre aujourd'hui. Ses oeuvres juvéniles étaient habituellement destinées aux cathédrales de Milan ou de Monza, mais c'est à partir de 1562, quand il fut convoqué à la cour impériale de Prague, que son style et ses sujets changèrent. Pour la cour, il imagina des fantaisies originales et grotesques faites de fleurs, de fruits, d'animaux et d'objets assemblés pour former un portrait humain. Certains étaient de nature satyrique, et d'autres des personnifications allégoriques. Si son travail est aujourd'hui considéré comme une curiosité du XVIe siècle, il puise en réalité ses racines dans le contexte de la fin de la Renaissance. A cette époque, les collectionneurs et les scientifiques commencèrent à prêter plus d'attention à la nature, recherchant des curiosités naturelles à exposer dans leurs cabinets de curiosité.

    Félix Vallotton

    Nathalia Brodskaya

    Félix Vallotton, né à Lausanne le 28 décembre 1865 et mort à Paris le 29 décembre 1925, est un artiste peintre, sculpteur et graveur sur bois Suisse, naturalisé Français en 1900. En une dizaine d’années, Vallotton parvient à se faire un nom auprès de l'avant-garde parisienne. Sa renommée devient internationale grâce à ses gravures sur bois et à ses illustrations en noir et blanc qui font sensation. Il expose régulièrement à Paris, et dans le reste de l’Europe. Il épouse en secondes noces Gabrielle Rodrigues-Henrique, filles et sœur des Bernheim-Jeune, marchands d'art parisiens réputés. Il parvient à s'imposer en bénéficiant de l'aide efficace de son frère Paul, qui dirige à Lausanne la succursale de la galerie Bernheim-Jeune. Vallotton est un formidable peintre, de la femme et en particulier ; ses nus sont aussi sensuels que ceux d’Amedeo Modigliani. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse en 1925.

    Paul Signac

    Paul Signac

    Inspiré dès son jeune âge par le travail de Monet, Paul Signac (1863-1935) était l’ami et le disciple de Georges Seurat qui a mélangé la précision scientifique du pointillisme aux couleurs vivantes et à l’émotion de l’impressionnisme. Ce livre examine la complexité de la technique reconnue de Signac, et présente les détails de certaines de ses peintures les plus célèbres.

    L'Origine du monde

    Jp. A. Calosse

    Lacan, dernier propriétaire de L’Origine du monde de Courbet, aimait le tableau si fort qu’il ne pouvait le regarder. Alors il le cacha derrière un tableau anodin. Les Chinois l’appelaient la « vallée des roses » (attention aux épines !), les Perses « la source du miel » (attention aux abeilles !), les Grecs « le mont de Vénus » (attention à l’escalade !). À chaque époque ses fantasmes et son explication du mystère de la femme. Il nous reste le témoignage des poètes, des peintres et même de quelques psychiatres célèbres. L’Origine du monde, un ouvrage à mettre seulement entre les mains des amoureux du mystère.