ENtités. Diego Maenza

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Название ENtités
Автор произведения Diego Maenza
Жанр Ужасы и Мистика
Серия
Издательство Ужасы и Мистика
Год выпуска 0
isbn 9788835416944



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et la fascination, faite pour inspirer des poèmes aux crapauds mélancoliques. Ses longs cheveux noirs ne pouvaient qu’évoquer la chasteté des jouvencelles qui attendent l’amour. Crapaud comprit que la vie l’avait récompensé. Les jours suivants, avec un art de la clandestinité propre aux anoures les plus tenaces, Crapaud entra en contact avec la belle jeune fille. Ils tombèrent amoureux comme seuls peuvent le faire les amants furtifs. Une nuit de lune (Crapaud aimait les nuits de lune), ils se rencontrèrent dans le marais du silence. La jeune fille s’approcha de Crapaud et, frissonnante, se régala de sa peau sèche, âpre, verruqueuse, et de sa persistante odeur d’humidité. Ce fut la seule fois qu’ils firent l’amour.

      Au petit matin, après avoir découvert que les appartements de la demoiselle étaient vides, le père de la vertueuse, homme strict et dominant comme personne, châtia la jeune fille et lui fit quitter le village. Crapaud ne la revit jamais.

      Au cours des mois suivants, consommé par un désespoir fébrile, Crapaud se rendit dans une multitude de villages, à la recherche de sa bienaimée. Nombre de femmes (des pucelles des maisons les plus prudes à de vulgaires prostituées), rendues folles de passion par l’aura d’étrangeté et d’extravagance qui émanait de Crapaud à chacun de ses bonds, se proposèrent pour apaiser ses peines, mais le cœur de Crapaud refusa de souiller le souvenir de son aimée.

      C’est là l’histoire de Crapaud. Je l’ai aimé comme seule on peut aimer la chute de la rosée des aurores sereines. D’aucuns assurent que mon Crapaud mourut fripé, sec, déshydraté une après-midi trop ensoleillée, blessé par un amour tronqué. D’autres affirment qu’il pénétra dans sa petite caverne et que, du jour de son retour, il ne goûta plus au moindre insecte. Certains, moins nombreux, racontent qu’il se fondit dans le marais du silence. Tous m’ont assuré qu’il mourut en récitant un dernier poème où il invoque son amour pour une jouvencelle. J’aime à penser que c’est moi qui fut cette femme, muse des poèmes de Crapaud. Chaque soir, je me rends dans les marécages, où j’aime à humer la belle odeur fétide des nymphéas et à me laisser bercer par ma conviction personnelle que Crapaud est en réalité ce chœur de ballades hypnotiques qu’entonnent les anoures au clair de lune, à la lumière des étoiles, clarté qui fait ressortir l’éclat de centaines d’yeux semblables à des astres resplendissants qui m’angoissent et, en même temps, m’éclairent.

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