Presque Morte. Блейк Пирс

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Название Presque Morte
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия La Fille Au Pair
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094306261



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compte qu'elle était arrivée les mains vides. Elle n'avait pas préparé de CV, imprimé ses coordonnées ni fait de photocopie de son passeport et son permis de conduire. Elle les lui demanderait certainement. Cassie était pétrifiée, elle avait complètement oublié.

      "Je suis sincèrement désolée. Je suis arrivée en Italie depuis peu et n'ai pas encore mis mon CV à jour. Cette offre d'emploi était inespérée, je suis venue afin d'en savoir plus."

      À son grand soulagement, Mme Rossi opina du chef.

      "Je comprends. Je voyageais énormément à vingt ans—c'est bien votre âge, je me trompe ?"

      Cassie acquiesça. "Oui. Je peux vous montrer mon passeport si vous voulez."

      "S'il vous plaît."

      Mme Rossi feuilleta brièvement le passeport et le rendit à Cassie.

      "J'aimerais avoir un résumé de vos précédents postes."

      Cassie était au plus mal, elle ne pouvait fournir aucune référence pour les postes qu'elle prétendait avoir exercé en Europe. Son premier patron, inculpé de meurtre, ne risquait pas de lui faire de la publicité— Cassie était persuadée qu'il essaierait de lui faire porter le chapeau, insisterait sur le fait d'avoir été accusé à tort.

      Son deuxième employeur était mort assassiné, alors que Cassie était à son service. Personne dans cette famille ne lui donnerait de références. Ce n'était pas un désastre, mais une catastrophe.

      CHAPITRE SIX

      Cassie prit place en silence, elle cogitait à toute allure. Elle savait que Mme Rossi s'attendait à ce qu'elle se présente, que toute hésitation soulèverait des questions, mais ne savait quoi dire.

      Le mot "meurtre" découragerait tout employeur potentiel. Quelles que soient les circonstances, ils décideraient que le jeu n'en valait pas la chandelle.

      Cassie ne pouvait pas leur en vouloir. Elle se demandait si elle portait la poisse—ou si ses décisions n'étaient pas la cause de ces terribles accidents.

      Sa seule chance était de passer sous silence sa récente expérience et se concentrer sur son travail aux États-Unis.

      Elle s'éclaircit la gorge et se lança.

      "Je suis partie de chez moi à l'âge seize ans et suis entrée à l'université, je travaillais en tant que serveuse."

      Elle ne s'étendit pas sur les raisons de son départ, elle espérait que son indépendance et son autonomie impressionnerait Mme Rossi. À son grand soulagement, la chef d'entreprise opina du chef.

      "J'ai donné des cours pendant cette période, j'aidais de jeunes enfants dans leurs études, j'ai travaillé dans une crèche un temps, un remplacement de congé maternité. J'ai mon permis de travail en règle, je peux vous le montrer sur mon téléphone. J'ai une lettre de recommandation du restaurant dans lequel j'ai travaillé deux ans, je suis fiable, assidue et fais tout pour satisfaire le client."

      Ces documents faisaient partie de sa première candidature en tant que fille au pair, elle avait heureusement gardé des traces. Son job au restaurant n'était pas très significatif mais constituait sa seule véritable référence.

      "Excellent," déclara Mme Rossi.

      “J'ai beaucoup voyagé depuis mon arrivée en Europe. J'ai travaillé au pair pour une famille à Paris. Les enfants ont déménagé dans le sud de la France, je suis retournée au Royaume-Uni en décembre."

      Cassie avait chaud. Son expérience était lacunaire. Mme Rossi découvrirait rapidement que Cassie ne lui avait pas dit toute la vérité si elle lui posait des questions. A sa grande surprise, la femme d'affaires parut satisfaite, et prit la parole.

      "Je vais vous expliquer ma situation. J'ai divorcé il y a quelques mois, j'ai travaillé chez moi un certain temps mais la croissance de l'entreprise ne le permet plus. Nous avons conquis de nouvelles parts de marché et racheté d'autres marques. Cette croissance, bien que prévue, s'est subitement accélérée. Ma mère va s'installer ici pour s'occuper des enfants, mais elle a besoin de temps pour se préparer et faire ses valises. J'aurai besoin de vous pendant trois mois, logée, bien entendu. Les enfants sont sages, nous avons une cuisinière et un chauffeur, la charge ne sera pas trop importante."

      Cassie déglutit.

      "Pourriez-vous me parler des enfants, s'il vous plaît ?"

      "Deux filles, huit et neuf ans. Nina est l'aînée, Venetia la benjamine. Des enfants sages."

      Mme Rossi n'avait pas grand-chose à ajouter, Cassie prit son courage à deux mains.

      "Je pourrais peut-être les rencontrer ? Voir si on s'entend bien, avant que je prenne ma décision ?"

      Mme Rossi trouverait peut-être sa demande déplacée, elle soutenait que ses filles étaient bien élevées.

      La femme d'affaires acquiesça.

      "Bien sûr. Elles doivent être rentrées de l'école. Suivez-moi."

      Elle se leva, Cassie lui emboîta le pas.

      Cassie était impressionnée par son caractère autoritaire. Elle n'en serait jamais capable, si telle était la qualité requise pour diriger une multinationale prospère. Même pour tout l'or du monde. Elle n'avait pas la carrure pour, n'aurait jamais l'étoffe nécessaire.

      Mme Rossi semblait l'apprécier. Elle ne la détestait pas du moins, pas comme ses patrons français.

      Elles montèrent l'escalier de marbre et parvinrent à l'étage. La maison, en forme de U, comportait deux ailes. Les chambres des enfants étaient situées à l'étage, dans l'aile droite.

      Le claquement des talons d'Ottavia Rossi sur le sol dallé était suffisamment fort pour signaler sa présence aux enfants, Cassie fut surprise de voir deux fillettes brunes sortir de leurs chambres et se placer sagement côte à côte, tandis qu'elles approchaient.

      Elles portaient de jolies robes manches longues identiques, seule la couleur changeait : jaune et bleue. Cassie se demanda, en voyant leurs ballerines aux couleurs vives, si Rossi Shoes commercialisait également une gamme enfants.

      "Les enfants, je vous présente Cassie," déclara Mme Rossi. "Elle est venue pour un entretien, elle s'occupera peut-être de vous prochainement. Vous voulez bien lui dire bonjour et répondre à ses questions ?"

      "Bonjour, ravies de vous rencontrer," dirent les enfants en chœur, Cassie constata à son grand étonnement que leur anglais était excellent.

      La plus grande s'avança.

      "Je m'appelle Nina."

      Elle tendit la main à Cassie, surprise par ce salut formel.

      "Et moi Venetia," dit la plus jeune.

      Cassie serra sa petite main chaude. Les présentations étaient quelques peu gênantes, le couloir n'était pas l'endroit idéal pour bavarder et faire connaissance, elle allait devoir prouver qu'elle était sympathique et agréable.

      Elle leur sourit.

      "Quels beaux prénoms."

      "Merci," dit Nina.

      "Tu es allée à l'école aujourd'hui ?"

      Venetia s'empressa de répondre.

      "Oui. On a des devoirs l'après-midi. On était en train de les faire."

      "C'est bien les enfants. Quelle est votre matière préférée ?"

      Les deux filles échangèrent un regard.

      "Anglais," répondit Nina.

      Venetia réfléchissait.

      "Et moi les maths."

      Cassie était stupéfaite. Elles avaient tout pour réussir – bien élevées et studieuses malgré leur jeune âge. Ces fillettes suivraient les traces de leur mère, leur avenir était tout tracé.

      Les filles bénéficieraient d'opportunités dont elle n'aurait jamais rêvé. L'espace d'un instant, Cassie se demanda l'impression que ça