Presque Morte. Блейк Пирс

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Название Presque Morte
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия La Fille Au Pair
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094306261



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"C'est triste. J'espère que vous la retrouverez."

      Cassie but une gorgée de sa bière ambrée glacée.

      La directrice scrollait son téléphone.

      “On n'a pas eu de cliente du nom de Jacqui en décembre, ni en novembre d'ailleurs,” Cassie était perplexe.

      "Attends," dit Tim. "Je crois me rappeler de quelqu'un."

      Il ferma les yeux pour se souvenir, Cassie le regardait anxieusement.

      "Peu d'Américains descendent ici, je me souviens de son accent. Elle n'avait pas réservé, elle est venue avec un ami qui logeait ici. Elle a pris un verre et est repartie. Elle n'était pas blonde mais brune, très jolie, elle te ressemble un peu. Elle doit avoir quelques années de plus que toi."

      Cassie lui adressa un signe de tête encourageant. "Jacqui est l'aînée."

      "Son ami l'appelait Jax. On a bavardé pendant que je la servais, elle m'a dit qu'elle habitait dans une petite ville, à une ou deux heures d'ici. Mais impossible de me souvenir du nom"

      Cassie était sous le choc, sa sœur était venue ici. Elle rendait visite à un ami, elle vivait sa vie. Elle n'était pas fauchée, dépressive, droguée ou maltraitée, une relation abusive, ni aucun des scénarios catastrophes imaginés par Cassie dès qu'elle pensait à Jacqui, se demandant pourquoi elle n'avait jamais cherché à la contacter.

      Peut-être que sa famille ne comptait pas tant que ça, qu'elle n'avait pas ressenti le besoin de renouer. Elles étaient proches par la force de l'adversité, unies face aux crises de colère de leur père, cette vie de famille instable. Jacqui avait voulu oublier ces mauvais souvenirs.

      "J'ignorais que tu avais la mémoire des visages, Tim," le taquina Gretchen. "Ça marche uniquement avec les jolies filles ?"

      Tim sourit, confus. "Hé, elle était superbe. Je voulais l'inviter mais j'ai appris qu'elle n'habitait pas Milan, elle ne se serait pas intéressée à moi, de toute façon".

      Les filles protestèrent à l'unisson.

      "Imbécile ! T'aurais dû," insista la fille assise à côté de Cassie.

      "Je n'ai pas su y faire, elle aurait refusé. Bref, donne-moi ton numéro Cassie, j'essaierai de me rappeler du nom de la ville. Je t'enverrai un message."

      "Merci."

      Elle donna son numéro à Tim et termina sa bière. Les autres étaient partants pour une nouvelle tournée, ils discuteraient certainement jusqu'à minuit passé, elle était épuisée.

      Elle se leva, souhaita bonne nuit et prit une douche chaude avant de se coucher.

      Ce n'est qu'en remontant les couvertures qu'elle se souvint, sous le choc, que ses médicaments contre l'anxiété étaient restés dans sa valise.

      Elle avait déjà fait les frais de l'oubli des comprimés. Elle dormait mal si elle ne les prenait pas, elle risquerait de faire de vilains cauchemars. Cassie craignait que ses crises de somnambulisme se produisent au dortoir.

      Elle espérait que l'épuisement et la bière éloigneraient les mauvais rêves.

      CHAPITRE QUATRE

      “Vite. Lève-toi. On doit y aller.”

      On tapait sur l'épaule de Cassie, mais elle était fatiguée – si fatiguée qu'elle avait du mal à ouvrir les yeux. Elle se fit violence et se réveilla.

      Jacqui se tenait près de son lit, cheveux bruns soyeux, veste noire élégante.

      "C'est toi ?" Cassie se redressa, toute contente, prête à embrasser sa sœur.

      Mais Jacqui se détourna.

      “Dépêche-toi,” murmura-t-elle. “Ils viennent nous chercher.”

      “Qui ça ?” demanda Cassie.

      Elle songea immédiatement à Vadim.

      Il avait attrapé sa manche, déchiré sa veste. Il lui voulait du mal. Elle avait réussi à s'échapper, mais il l'avait retrouvée. Elle aurait dû s'en douter.

      "Je ne sais pas par où passer," elle était angoissée. "Il n'y a qu'une seule issue."

      "Il y a une sortie de secours. Suis-moi."

      Jacqui l'entraîna dans un long couloir sombre. Elle portait un jean déchiré et des sandales rouges à talons hauts très mode. Cassie la suivit avec ses baskets usées, espérant que Jacqui ait raison et qu'il y ait bien une issue de secours.

      "Par ici," dit Jacqui.

      Elle ouvrit une porte en acier, Cassie recula devant l'escalier de secours branlant. Les marches étaient rouillées et cassées. Pire, l'escalier s'arrêtait à mi-course. Ce serait la chute, avec la rue en contrebas.

      "On ne peut pas sortir par-là."

      "On va y arriver. Il le faut."

      Le rire de Jacqui était strident, Cassie s'aperçut avec horreur que son visage avait changé. Ce n'était plus celui de sa sœur mais celui d'Elaine, une des petites amies de son père, celle qu'elle détestait et craignait le plus.

      "Descend," cria la méchante blonde. "Toi d'abord. Passe devant. Je t'ai toujours détestée."

      Cassie cria en sentant le métal rouillé s'effriter sous ses doigts.

      "Non ! Pitié, non. A l'aide !"

      Le rire perçant retentit, l'escalier de secours céda, se brisant sous ses pieds.

      On la secouait.

      "Réveille-toi je t'en supplie ! Réveille-toi !"

      Elle ouvrit les yeux.

      La lumière du dortoir était allumée, elle dévisagea les jumelles brunes, visiblement inquiètes et désemparées.

      "Tu criais dans ton cauchemar. Ça va ?"

      "Oui, ça va. Pardon. Ça m'arrive de temps en temps."

      "C'est chiant," décréta l'autre jumelle. "Y'a rien à faire pour y remédier ? C'est pas cool pour nous ; on se tape une journée de douze heures aujourd'hui."

      Cassie était rongée par la culpabilité. Elle aurait dû prévoir que ses cauchemars gêneraient, faisant chambre commune.

      "Quelle heure est-il ?"

      "Quatre heures du matin."

      "Je vais me lever," décida Cassie.

      "T'es sûre ?" les jumelles se regardaient.

      "Sûre certaine. Désolée de vous avoir réveillé."

      Elle se leva, étourdie et désorientée par le manque de sommeil, et enfila son haut dans le noir. Elle prit son sac, sortit de la chambre et referma la porte sans bruit.

      Le salon était vide, Cassie s'installa sur un canapé, pelotonnée sur le coussin. Elle ne savait que faire, où aller.

      Elle ne pouvait pas courir le risque de perturber le sommeil de ses colocataires la nuit prochaine ni se payer une chambre particulière lorsqu'elle se libèrerait.

      A moins de trouver un boulot. Elle n'avait pas de visa de travail, mais d'après les dires des autres hier soir, si le travail n'excédait pas trois mois, personne ne s'y opposerait en Italie avec un visa touristique.

      Travailler lui permettrait d'habiter ici à un tarif décent et lui laisserait du temps. Sa sœur la contacterait peut-être de nouveau, même si Tim ne se rappelait pas où vivait Jacqui.

      Cassie consulta le tableau d'affichage en quête de postes disponibles.

      Elle espérait postuler et trouver un emploi de serveuse, elle avait de l'expérience, était sûre d'elle. A son grand désarroi, les emplois exigeaient italien courant aux candidats. D'autres langues étaient un plus, mais pas indispensable.

      Elle abandonna l'idée d'être serveuse en poussant un soupir de frustration.

      Faire la plonge ? Le ménage ?

      Aucun emploi de ce type ne figurait au tableau. Des