Directive Principale. Джек Марс

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Название Directive Principale
Автор произведения Джек Марс
Жанр Триллеры
Серия
Издательство Триллеры
Год выпуска 0
isbn 9781094312781



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minute d’avant, il avait commencé à avoir trop chaud.

      Le pilote et la voix de la radio dialoguèrent en échangeant des informations pendant que le submersible se balançait doucement vers l’avant, puis vers l’arrière. L’eau fit des bulles et s’éleva tout autour d’eux. En quelques secondes, la surface de la Mer Noire leur passa au-dessus de la tête. Smith et l’homme qui se trouvait au fond restaient silencieux et laissaient agir le pilote. C’étaient des professionnels accomplis.

      — Lancez le fonctionnement silencieux, dit la voix.

      — Fonctionnement silencieux, dit le pilote. À ce soir.

      — Bonne chance, Nereus.

      Alors, le pilote fit une chose que ne ferait jamais un pilote de submersible civil en quête d’une épave de navire. Il coupa la radio. Ensuite, il éteignit sa radiobalise. Il n’avait plus aucun lien avec la surface.

      Est-ce que l’Aegean Explorer pouvait encore voir le Nereus sur le sonar ? Oui, mais l’Explorer savait où se trouvait le Nereus. Dans un moment, même cela ne serait plus vrai. Le Nereus était un point minuscule dans une grande mer.

      À toutes fins pratiques, le Nereus avait disparu.

      Reed Smith inspira profondément une fois de plus. Ce devait être la trentième fois qu’il allait sous l’eau dans un de ces appareils, aussi bien lors des entraînements qu’en situation réelle, mais il n’arrivait toujours pas à s’y faire. À seulement quatre mètres de profondeur, la mer devenait bleu vif à mesure que la lumière du soleil venant de la surface était dispersée et absorbée. Dans le spectre des couleurs, le rouge était absorbé en premier, ce qui jetait une patine bleue sur le monde sous-marin.

      À mesure que le submersible descendait vers les profondeurs, tout devenait plus bleu et plus sombre.

      — C’est beau, dit Eric Davis derrière eux.

      — Oui, dit le pilote. Je ne m’en lasse jamais.

      Ils descendaient dans l’obscurité bleue, profonde et silencieuse. Pourtant, elle n’était pas complète. Smith savait qu’une petite quantité de lumière de la surface les atteignait encore. Ils étaient dans la couche crépusculaire. Sous eux, encore plus profond, il y avait la nuit.

      Le noir les enveloppa. Le pilote n’alluma pas ses projecteurs, mais navigua avec ses instruments. Maintenant, il n’y avait plus rien à voir.

      Smith laissa son attention divaguer. Il ferma les yeux et inspira profondément une fois, plus une autre fois, et encore une autre fois. Il se laissa emporter par sa gueule de bois. Il avait un travail à faire, mais pas encore. Quand il faudrait qu’il passe à l’action, le pilote, Bolger, le lui dirait. Pour l’instant, il se contentait de flotter dans son esprit. C’était agréable d’écouter le bourdonnement des moteurs et le murmure passager des deux hommes qui, tout en l’accompagnant, bavardaient sur une chose ou une autre.

      Le temps passa. Peut-être beaucoup de temps.

      — Smith ! siffla Bolger. Smith ! Réveillez-vous.

      Smith répondit sans ouvrir les yeux.

      — Je ne dors pas. Est-ce qu’on y est ?

      — Non. Nous avons un problème.

      Smith ouvrit brusquement les yeux. Il fut étonné de voir une obscurité quasi-totale régner tout autour de lui. Les seules lumières venaient des lueurs rouges et vertes du tableau de bord. « Problème » n’était pas un mot qu’il avait envie d’entendre à des centaines de mètres sous la surface de la Mer Noire.

      — Que se passe-t-il ?

      Le doigt boudiné de Bolger désigna l’écran du sonar. Il y avait quelque chose de gros à peut-être trois kilomètres à leur nord-ouest. Si ce n’était pas une baleine bleue, et il était très peu probable que ça en soit une, alors, c’était un navire d’une sorte ou d’une autre, probablement un sous-marin. Or, d’après ce que savait Smith, un seul pays faisait circuler de vrais sous-marins dans ces eaux-là.

      — Et merde ! Pourquoi avez-vous allumé le sonar ?

      — J’avais mes doutes, dit Bolger. Je voulais m’assurer que nous soyons seuls.

      — Eh bien, il est clair qu’on ne l’est pas, dit Smith. De plus, vous signalez notre présence.

      Bolger secoua la tête.

      — Ils savaient que nous étions ici.

      Il montra deux points beaucoup plus petits, derrière eux, au sud, puis un point similaire vers l’avant et juste à l’est, à moins d’un kilomètre.

      — Vous voyez ces points ? Ça ne présage rien de bon. Ils viennent vers nous.

      Smith se passa une main sur la tête.

      — Davis ?

      — Je ne suis pas concerné, dit l’homme assis au fond. Je suis ici pour vous sauver la peau et saborder le submersible en cas de défaillance du système ou d’erreur de pilotage. Je n’ai aucunement la possibilité d’attaquer un ennemi depuis ici. De plus, à une telle profondeur, je ne pourrais pas ouvrir l’écoutille, même si je le voulais. Il y a trop de pression.

      Smith hocha la tête.

      — Certes.

      Il regarda le pilote.

      — Il nous reste combien jusqu’à la cible ?

      Bolger secoua la tête.

      — Trop loin.

      — Le lieu de rendez-vous ?

      — Laissez tomber.

      — Pouvons-nous leur échapper ?

      Bolger haussa les épaules.

      — Avec cet appareil ? J’imagine qu’on peut essayer.

      Prenez des mesures d’évitement, faillit dire Smith.

      Cependant, avant qu’il ait pu former les mots, une lumière forte s’alluma brusquement juste devant eux. Dans cette capsule minuscule, l’effet fut aveuglant.

      — Faites demi-tour, dit Smith en se protégeant les yeux. Ces gens-là ne sont pas des amis.

      Le pilote fit brusquement virevolter le Nereus à 360 degrés. Avant qu’il ait pu terminer la manœuvre, une autre lumière aveuglante arriva derrière eux. Ils étaient encerclés, devant et derrière, par des submersibles semblables au leur. Cependant, malgré les similitudes entre ces appareils, Smith connaissait les submersibles ennemis. Ils avaient été conçus et fabriqués dans les années 1960, pendant l’ère des calculatrices de poche.

      Il faillit frapper l’écran qui se trouvait devant lui. Bordel ! En plus, il y avait ce grand objet qui arrivait de plus loin, probablement un sous-marin d’attaque.

      La mission, top secrète, allait être un échec cuisant, mais il y avait pire que ça, vraiment pire. Le pire, c’était Reed Smith lui-même. Il ne fallait en aucun cas qu’on le capture.

      — Davis, qu’est-ce qu’on peut faire ?

      — On peut essayer de s’enfuir, dit Davis, mais, personnellement, je préférerais leur laisser ce tas de ferraille et rester en vie.

      Smith grogna. Il ne voyait rien et il ne pouvait que mourir à l’intérieur de cette bulle ou … il ne voulait pas penser aux autres possibilités.

      Génial. Qui avait eu l’idée de cette mission, déjà ?

      Il tendit la main vers son mollet et ouvrit la fermeture Éclair de son pantalon cargo. Il avait un minuscule Derringer à deux coups scotché à la jambe. C’était son arme de suicide. Il arracha l’adhésif à son mollet, sentant à peine les poils venir avec. Il se mit l’arme à la tête et inspira profondément.

      — Que faites-vous ? demanda Bolger d’une voix soudain