Avant Qu’il Ne Jalouse. Блейк Пирс

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Название Avant Qu’il Ne Jalouse
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094305394



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sensation de boucler la boucle revint en force. Voilà qu’elle se trouvait dans le commissariat où elle avait commencé en tant qu’agent de police plein d’espoir, avec l’ambition de devenir détective – une ambition qu’elle avait réussi à réaliser en très peu de temps. Et voilà qu’aujourd’hui, elle parlait à l’un des directeurs du FBI, à peine sept ans plus tard.

      Elle regarda à travers le mur de verre, en direction des bureaux et des couloirs. Il était facile de voir cet espace et de se rappeler la résolution qui l’animait à l’époque. Elle la ressentait toujours, mais c’était assez différent. Elle n’était plus une policière à l’aube de sa carrière, une femme dans une force de police essentiellement masculine, attendant sa chance pour marquer la différence.

      - De quel niveau de complexité parle-t-on ?

      - On soupçonne quelqu'un de pousser des gens du haut de sites d’escalade connus. Le dernier cas a eu lieu dans le parc national de Grand Teton. Jusque-là, il semblerait qu’il n’y ait que deux victimes.

      - Comment pouvons-nous être sûrs qu’il ne s’agit pas seulement d’accidents, fréquents dans le monde de l’escalade ?

      - Il y a des preuves de violence avant la chute.

      L’esprit de Mackenzie était déjà en train d’organiser les informations, tentant de trouver des réponses, même à un stade aussi prématuré. Et parce qu’elle pensait ainsi, elle sut quelle serait la réponse qu’elle donnerait à McGrath. Cela faisait presque huit mois qu’elle n’avait pas été active dans son travail ; la dose d’excitation qui la submergea soudain lorsqu’elle donna sa réponse était totalement inattendue.

      - Envoyez-moi les détails de l’affaire et l’itinéraire de voyage. Mais je veux être de retour chez moi d’ici deux à trois jours.

      - Bien sûr. Je ne vois pas pourquoi ce serait un problème. Merci, Agent White. Je vous transmets tout par mail.

      Mackenzie raccrocha et pendant un instant, elle eut l’impression de se trouver au cœur d’un rêve surréaliste. Elle se trouvait dans le premier poste de police où elle avait travaillé, se remémorant le passé et tentant de deviner de quoi son futur serait fait. Et voilà que McGrath l’appelait, qu’une affaire inattendue sortait de nulle part au milieu de sa période d’introspection. On aurait dit que l’univers tentait d’influencer sa décision.

      - Mackenzie ?

      Elle fut tirée de sa rêverie par la voix de Nancy Yule. Elle sourit et secoua la tête.

      - Pardon. J’étais ailleurs.

      - Cet appel t’a fait un sacré effet, commenta Nancy. Tout va bien ?

      Mackenzie se surprit à acquiescer. Elle répondit :

      - Oui. Je pense tout va parfaitement bien, en réalité.

      CHAPITRE HUIT

      Sept heures plus tard, elle se trouvait dans le ciel quelque part au-dessus du nord du Nebraska, en direction du Wyoming. Tout était survenu si rapidement qu’elle n’avait pas eu l’occasion (ou l’opportunité) d’imprimer les documents que McGrath lui avait envoyés au sujet de l’affaire du parc national de Grand Teton. Elle fut donc obligée de les parcourir sur son iPhone.

      Il n’y avait honnêtement pas grand-chose à parcourir. Les rapports de police étaient maigres, voire inexistants, tout comme les rapports des experts médicaux-légaux. Lorsque quelqu'un faisait une telle chute, la cause de la mort ne soulevait en général aucun débat. Elle prit connaissance des documents plusieurs fois mais ne trouva rien à se mettre sous la dent – et ce n’était pas de la mauvaise volonté. Même les informations qu’on lui avait transmises au sujet des victimes ne lui donnaient pas vraiment de grain à moudre. Deux personnes avaient trouvé la mort dans des accidents d’escalade mais certains éléments suggéraient qu’il s’agissait en réalité d’homicides. Dans l’un des cas, une corde avait été sectionnée, dans l’autre, la victime présentait une blessure qui ne semblait pas être liée à la chute.

      Mackenzie avait pris quelques notes sur son téléphone, en se demandant si le père avait quelque chose à voir avec le meurtre de son fils. Ce n’était pas une piste très prometteuse mais vu le peu d’information qu’elle possédait, c’était au moins quelque chose.

      Tandis que l’avion initiait sa descente vers l’aéroport de Jackson Hole, Mackenzie put regarder à travers le hublot et distinguer le sommet des montages du parc national de Grand Teton. C’était très beau, dans le ciel bleu vif de l’après-midi. L’idée qu’un tueur rodait dans ce paysage en devenait encore plus troublante.

      La vue lui pinça aussi le cœur – lorsqu’elle pensa à Kévin. Elle avait l’impression de manquer à une promesse en le laissant seul, comme une mère sans cœur qui faisait déjà passer d’autres priorités avant son enfant. Mais elle avait suffisamment lu sur le sujet ; elle savait qu’il s’agissait de sentiments typiques chez les nouveaux parents. Pourtant, sa culpabilité n’en était pas moins réelle.

      Lorsqu’elle sortit de l’avion quelques instants plus tard, elle n’avait pas l’impression de travailler sur une enquête. Elle arriva à Jackson Hole dans les mêmes vêtements qu’elle portait pour se rendre au commissariat et parler à Nancy Yule. Elle n’avait évidemment pas glissé son tailleur dans sa valise pour aller voir sa mère, ni pris son arme de service avec elle. C’était un point qu’elle devrait régler avec la police locale. Elle espérait qu’il n’y aurait pas de problème parce qu’il n’y avait aucun bureau de terrain du FBI dans le Wyoming ; le bureau de Denver couvrait les États du Colorado et du Wyoming.

      Cette prise de conscience lui donna la sensation d’être au milieu de nulle part – une sensation qui s’intensifia graduellement lorsqu’elle arriva dans le bâtiment de l’aéroport. C’était un aéroport assez agréable, mais presque désert. Les allées et venues permanentes donnaient des airs de chaos à Dulles, en comparaison.

      En l’absence du fourmillement auquel elle était habituée, Mackenzie repéra instantanément la femme qui se tenait droit devant elle, vêtue d’un uniforme bleu. Elle semblait avoir environ quarante ans, ses cheveux blonds étaient relevés en queue de cheval, révélant un visage aux traits agréables et aux lignes marquées. Elle semblait observer toutes les personnes sortant du vol de Mackenzie. Lorsque leurs regards se croisèrent, la policière hocha poliment la tête et accueillit Mackenzie dans le hall :

      - Êtes-vous l’Agent White ? demanda la femme.

      L’étiquette argentée épinglée sur sa poitrine l’identifiait comme Timbrook.

      - En personne.

      - Bien. Je me présente, sergent Shelly Timbrook. J’ai pensé qu’il serait plus simple de vous retrouver ici pour vous éviter de louer une voiture. D’ailleurs… plus vite vous arriverez sur le site, et mieux ce sera. La seconde victime – un homme de vingt-deux ans nommé Bryce Evans – a été retrouvé au pied de Logan’s View et puisque l’événement a eu lieu à l’intérieur des frontières du parc, on craint la réaction du public, et ainsi de suite.

      - À combien de temps sommes-nous de l’entrée du parc ? demanda Mackenzie.

      - Pas même dix minutes. Ajoutez cinq minutes pour arriver à Logan’s View.

      - Alors allons-y.

      Timbrook prit les devants et se dirigea vers la sortie de l’aéroport. Mackenzie la suivait, tout en envoyant un texto à Ellington pour lui faire savoir qu’elle était bien arrivée et venait de rencontrer la coordinatrice de la police locale. Lorsqu’elle l’avait appelé pour lui parler de la proposition de McGrath, il était déjà au courant. McGrath l’avait contacté juste après avoir raccroché avec elle. Ellington semblait enthousiasmé par cette opportunité et affirmait que c’était exactement ce dont elle avait besoin pour se reconcentrer.