Piégée. Блейк Пирс

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Название Piégée
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640295902



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exclamation à haute voix quand elle vit.

      Les lumières étaient allumées, mais il n’y avait aucun doute : Andrew gisait sur le lit.

      Il était couvert de sang. Les draps étaient couverts de sang. Il y avait même du sang sur la moquette.

      Morgan se précipita vers le lit.

      Les yeux de son mari étaient grands ouverts dans une expression figée de terreur.

      Il est mort, réalisa-t-elle. Elle n’était pas morte, mais Andrew l’était.

      Avait-il, lui, commis un suicide ?

      Non, c’était impossible. Andrew n’avait que du mépris pour les personnes qui s’étaient suicidées, y compris sa femme et son fils.

      “Pas les gens sérieux”, disait-il souvent à leur propos.

      Et Andrew était toujours fier d’être une personne sérieuse.

      Et il soulevait toujours cette question avec Morgan…

      “Es-tu une personne sérieuse ?”

      Quand elle regarda plus attentivement, elle put voir qu’Andrew avait saigné par nombreuses blessures sur tout son corps. Et niché parmi les draps trempés de sang, à côté de son corps, elle vit un grand couteau de cuisine.

      Qui aurait pu faire ça ? se demanda Morgan.

      Puis un calme étrange et euphorique tomba sur elle tandis qu’elle réalisait…

      Je l’ai enfin fait.

      Je l’ai tué.

      Elle l’avait fait dans ses rêves, à plusieurs reprises.

      Et maintenant, enfin, elle l’avait fait pour de vrai.

      Elle sourit et dit à haute voix au cadavre…

      “Qui est sérieux maintenant ?”

      Mais elle se garda bien de savourer ce sentiment chaleureux et agréable. Un meurtre était un meurtre et elle savait qu’elle devrait en accepter les conséquences.

      Mais au lieu de la peur ou de la culpabilité, elle ressentait une profonde satisfaction.

      C’était un homme horrible. Et il était mort. Quoi qu’il arrivât désormais, cela en valait bien la peine.

      Elle prit le téléphone à côté de son lit avec sa main collante et composa presque le 911 avant de penser…

      Non.

      Il y a quelqu’un d’autre à qui je veux le dire en premier.

      C’était une femme bienveillante qui s’était préoccupée de son état quelque temps auparavant.

      Avant de faire autre chose, elle devait appeler cette femme et lui dire qu’elle n’avait plus besoin de s’inquiéter pour Morgan.

      Tout allait bien, enfin.

      CHAPITRE UN

      Riley remarqua que Jilly tressaillait un peu dans son sommeil. La fillette de quatorze ans était sur le siège voisin, la tête appuyée sur l’épaule de Riley. Leur avion volait depuis environ trois heures et il leur en faudrait encore deux avant d’atterrir à Phoenix.

      Est-ce qu’elle rêve ? se demanda Riley.

      Si oui, Riley espérait qu’elle ne faisait pas de mauvais rêves.

      Jilly avait vécu d’horribles expériences durant sa courte vie, et elle faisait encore beaucoup de cauchemars. Elle semblait particulièrement inquiète depuis l’arrivée de cette lettre des services sociaux de Phoenix, les informant que le père de Jilly voulait récupérer sa fille. Maintenant, elles se rendaient là-bas pour une d’audience qui réglerait le problème une bonne fois pour toutes.

      Riley ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter aussi. Que deviendrait Jilly si le juge ne lui permettait pas de rester avec Riley ?

      L’assistante sociale avait dit qu’elle ne s’attendait pas à ce que cela se produise.

      Mais si elle avait tort ? se demanda Riley.

      Le corps entier de Jilly commença à trembler plus fortement. Elle commença à gémir doucement.

      Riley la secoua doucement et dit :

      « Réveille-toi, ma chérie. Tu fais un mauvais rêve.

      Jilly se redressa et regarda droit devant elle pendant un moment. Puis elle fondit en larmes.

      Riley passa son bras autour d’elle et chercha un mouchoir dans son sac.

      — Qu’est-ce qu’il y a ? De quoi rêvais-tu ? demanda-t-elle.

      Jilly sanglota sans un mot pendant quelques instants. Puis elle dit :

      — Ce n’était rien. Ne t’inquiète pas.

      Riley soupira. Elle savait que Jilly avait des secrets dont elle n’aimait pas parler.

      Elle caressa ses cheveux noirs et dit :

      — Tu peux tout me dire, Jilly. Tu le sais.

      Jilly s’essuya les yeux et se moucha.

      Finalement, elle dit :

      — Je rêvais de quelque chose qui s’est vraiment passé. Il y a quelques années. Mon père connaissait un de ses sérieux épisodes d’ébriété et il me reprochait tout comme d’habitude – que ma mère soit partie, qu’il soit incapable de garder un emploi. Tout. Il m’a dit qu’il voulait que je sorte de sa vie. Il m’a traînée par le bras jusque dans un placard, m’a jetée dedans et a verrouillé la porte et…

      Jilly se tut et ferma les yeux.

      — S’il te plaît dis-moi, dit Riley.

      Jilly se secoua un peu et dit :

      — D’abord, j’ai eu peur de crier, parce que je pensais qu’il me traînerait dehors et me battrait. Il m’a juste laissée là, comme s’il m’avait complètement oubliée. Et puis…

      Jilly étouffa un sanglot.

      — Je ne sais pas combien d’heures sont passées, mais tout est devenu très calme. Je pensais qu’il venait peut-être de perdre conscience ou de se coucher ou quelque chose comme ça. Mais ça a duré longtemps, et tout est resté silencieux. Finalement, j’ai réalisé qu’il devait avoir quitté la maison. Il le faisait parfois. Il partait pendant des jours et je ne savais jamais quand il reviendrait, ou s’il reviendrait.

      Riley frissonna alors qu’elle essayait d’imaginer la terreur de la pauvre fille.

      — Finalement, j’ai commencé à crier et à frapper contre la porte, mais bien sûr, personne ne pouvait m’entendre et je ne pouvais pas sortir. Je suis restée seule dans ce placard pendant… je ne sais toujours pas combien de temps. Plusieurs jours, probablement. Je n’avais rien à manger, et je ne pouvais certainement pas dormir, et j’avais tellement faim et peur. J’ai même dû faire mes besoins là et nettoyer ça plus tard. J’ai commencé à voir et à entendre des choses étranges dans le noir – je suppose que ce devaient être des hallucinations. J’imagine que j’ai un peu perdu la tête, continua Jilly.

      Pas étonnant, pensa Riley, horrifiée.

      — Quand j’ai encore entendu du bruit dans la maison, j’ai pensé que j’entendais seulement des choses. J’ai hurlé, et papa est venu jusqu’au placard et l’a déverrouillé. Il était complètement sobre à ce moment-là, et il a paru surpris de me voir. “Comment est-ce que tu es entrée là-dedans ?”, il a dit. Il a eu l’air tout contrarié que je me sois mise dans un tel pétrin et m’a bien traitée pendant un petit moment après ça, dit Jilly.

      La voix de Jilly se transforma presque en murmure et elle ajouta :

      —