Название | La Traque |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781094304946 |
Riley ressentit un picotement d’excitation.
— Vous voulez que je vienne avec vous ? demanda-t-elle.
— Non, je n’aurais pas dû appeler, je suis désolé. Je suis sûr que c’est la dernière chose que tu veuilles faire en ce moment. Tu as besoin de te reposer, de passer du temps avec ton fiancé, de remettre un peu d’ordre dans tes idées. Tu dois aussi voir un psy avant de reprendre le travail. Tu sais que tôt ou tard, Tu devras passer par cette évaluation psychologique.
Mais pas maintenant, pensa Riley. Pas si je suis déjà partie quelque part sur une autre affaire.
— Je vais le faire, dit-elle.
Elle entendit Crivaro soupirer.
— Riley, je ne suis vraiment pas sûr de ça.
— Eh bien moi, je suis sûre, rétorqua Riley. Avec qui d’autre pouvez-vous travailler ? Vous avez besoin de quelqu’un de solide, de quelqu’un qui vous connaisse. Vous ne feriez que traumatiser une pauvre recrue.
Crivaro rit nerveusement à l’autre bout de la ligne.
— Oui, c’est un peu ce que j’ai dit à Lehl. Quoi qu’il en soit, il prépare un avion pour le Tennessee. Tu veux que je vienne te chercher à Washington ?
— Non, vous n’avez pas besoin de faire ça, assura Riley. J’irai plus vite en train. Je connais l’horaire, et il y en a un que je peux prendre bientôt. Si vous venez me chercher à la gare de Quantico, on pourrait aller directement à la piste d’atterrissage.
Riley lui donna l’horaire d’arrivée et Crivaro répondit :
— D’accord, alors.
Après une hésitation, il bégaya :
— Et, euh…
Riley sentit qu’il avait du mal à trouver les mots justes pour ce qu’il voulait dire.
— Merci, dit-il enfin simplement.
Riley faillit rétorquer : « non, merci à vous », mais au lieu de cela elle répondit :
— Je serai bientôt là.
Elle raccrocha et s’installa dans son canapé, en fixant son téléphone portable. Elle se sentit effrayée par la décision qu’elle venait de prendre. Elle n’avait pas du tout réfléchi à la question.
Est-ce que je viens de faire une erreur ? se demanda-t-elle.
Elle n’en avait pas l’impression. En fait, elle se sentait profondément soulagée. Elle fut surprise par son propre empressement à se remettre au travail.
Mais ce qui surprit le plus Riley dans cet appel, c’était le ton de Crivaro, presque comme un écolier timide qui demandait un rendez-vous à une fille.
Il veut vraiment travailler avec moi, réalisa-t-elle.
Il ne veut travailler avec personne d’autre.
Cela lui donna le sentiment réconfortant d’être appréciée ; peut-être même indispensable.
Mais lorsqu’elle se leva du canapé pour aller chercher son sac d’opération toujours prêt pour ses départs, quelque chose lui vint à l’esprit.
Ryan.
Elle devait l’appeler pour le prévenir. Et elle doutait qu’il le prenne bien. Elle se souvenait de leur dernière conversation, de la pression qu’il avait exercée sur elle pour qu’elle quitte l’UAC, et de ce qu’elle avait dit en réponse.
« Ryan, on doit vraiment parler de ça maintenant ? »
Ils n’avaient pas encore eu le temps de s’en occuper. En réalité ils ne s’étaient qu’à peine vus. Mais maintenant, Riley allait de toute façon travailler sur une nouvelle affaire.
Elle prit le téléphone fixe et composa nerveusement le numéro de Ryan. Il avait l’air joyeux quand il répondit.
— Hey, chérie, je suis content que tu appelles. J’ai des réservations pour ce soir dans ce restaurant qu’on adore tous les deux, Hugo’s Embers. C’est pas génial ? Tu sais comme c’est difficile d’obtenir une table là-bas.
Riley avala avec anxiété.
— Ouais, c’est super, Ryan, mais… on va devoir remettre ça à un autre soir.
— Hein ?
Riley poussa un long soupir avant de se lancer.
— L’agent Crivaro vient d’appeler, dit-elle. Il veut que je travaille avec lui sur une affaire dans le Tennessee. Je pars tout de suite pour prendre un train pour Quantico.
Un silence tendu tomba.
— Riley, je ne peux pas dire que j’aime cette idée, répondit Ryan. Es-tu prête à reprendre le travail ? Tu étais dans un sale état hier soir. Et en plus…
Il y eut une autre pause.
— Riley, on en a besoin, dit-il ensuite. Une soirée romantique ensemble, je veux dire. Ça fait longtemps qu’on n’a pas… tu sais.
Il fallut un moment à Riley pour comprendre exactement ce qu’il voulait dire.
Puis elle réalisa : Oh mon Dieu. Il parle de sexe.
Depuis combien de temps n’avaient-ils pas fait l’amour ? Elle ne savait plus, et réalisa qu’elle n’y avait pas du tout pensé ces derniers temps. Entre les deux affaires sur lesquelles elle avait déjà travaillé ce mois-ci, elle était épuisée. En plus de cela, elle était préoccupée par le procès Mullins à venir.
— Je vais me rattraper, dit-elle, je te le promets.
— Riley, ce n’est pas la question. Tu as décidé ça sans même m’en parler.
Riley ressentit une pointe de colère.
Est-ce que je vais devoir consulter Ryan chaque fois que j’enquête sur une affaire ?
Mais la dernière chose qu’elle voulait, c’était de se disputer avec lui à ce sujet maintenant. Elle n’avait tout simplement pas le temps.
— Je suis désolée pour tout ça, dit-elle, vraiment. On en reparlera quand je rentrerai à la maison.
— Je ne veux pas que tu partes, ajouta Ryan d’une voix suppliante.
— Je dois y aller, répéta Riley. C’est mon travail.
— Mais…
— Au revoir, Ryan. J’ai un train à prendre. Je t’aime.
Elle mit fin à l’appel et s’affala en poussant un soupir de désespoir.
Dois-je rappeler Crivaro ? se demanda-t-elle.
Dois-je lui dire que je ne peux pas m’occuper de l’affaire ?
Crivaro comprendrait sûrement. Il lui en avait déjà parlé.
Mais ensuite, Riley ressentit une poussée de ressentiment. Ryan n’avait pas à lui mettre la pression ainsi, surtout après ce qui s’était passé la veille. Elle avait du travail à faire, et elle ne pouvait pas passer le reste de sa vie à demander la permission à Ryan.
Elle se précipita dans sa chambre, prit son sac à dos et partit attraper son train.
CHAPITRE CINQ
Pour Riley, la vie commençait à ressembler à un long voyage en avion avec Jake Crivaro. Ils venaient de rentrer de New York la veille au soir. Ils étaient à nouveau à bord du jet de l’UAC, en direction de la frontière ouest du Tennessee.
C’était presque comme si je n’étais jamais rentrée à la maison, pensa-t-elle.