Название | Lueur d’Espoir |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640295773 |
Avec une détermination renouvelée, elle releva les yeux pour découvrir que Ray l’étudiait de près.
— Depuis combien de temps tu me regardes ? demanda-t-elle.
— Quelques minutes, au moins. Je ne voulais pas t’interrompre. Tu avais l’air d’être en pleine réflexion profonde. Tu as eu une révélation ?
— Pas vraiment, admit-elle. Nous savons tous les deux qui tire les ficelles de tout ça mais je ne pense pas que ça nous avance plus que ça. Je dois reprendre à zéro et espérer tomber sur de nouvelles pistes.
— Tu veux dire « nous », n’est-ce pas ? dit Ray.
— Est-ce que tu ne dois pas aller au travail aujourd’hui ? Tu as été absent un moment à prendre soin de moi.
— Tu plaisantes, fée Clochette, dit-il avec un sourire, faisant allusion à leur différence de taille considérable. Tu penses que je vais juste aller au bureau avec tout ce qu’il se passe ? J’utiliserai tous les congés maladie, les jours de repos et de vacances que j’ai s’il le faut.
Keri sentit sa poitrine se réchauffer avec délice mais essaya de le cacher.
— J’apprécie, Godzilla, dit-elle. Mais vu que je suis suspendue à cause de l’enquête des Affaires Internes, nous pourrions avoir besoin que tu profites de certaines de ces ressources officielles spéciales de la police auxquelles tu as accès.
Keri était techniquement suspendue pendant que les Affaires Internes enquêtaient sur les circonstances qui l’avaient amenée à tuer Brian « le Collectionneur » Wickwire. Leur supérieur, le lieutenant Cole Hillman, avait indiqué que cela serait sans doute réglé bientôt en sa faveur. Mais en attendant, Keri n’avait pas d’insigne, pas d’armes du département, aucune autorité officielle et aucun accès aux ressources de la police.
— Est-ce que tu pensais à une chose en particulier sur laquelle je devrais me pencher ? demanda Ray.
— En fait oui. Susan a mentionné que l’un des précédents Prix du Sang était une ancienne enfant actrice qui était devenue droguée et avait fini à la rue. Si elle avait été violée et assassinée, surtout en ayant la gorge tranchée, il devrait y avoir des rapports là-dessus, non ? Je ne me rappelle pas de l’avoir vu aux nouvelles, mais je l’ai peut-être manqué. Si tu pouvais la retrouver, peut-être que l'analyse médico-légale incluait l'ADN du sperme de l'homme qui l'a agressée.
— Il est possible que personne n’ait jamais pensé à vérifier la présence d’ADN, ajouta Ray. S’ils ont retrouvé cette fille morte, la gorge tranchée, ils n’ont peut-être pas pensé devoir aller plus loin. Si on peut trouver qui elle était, on peut peut-être faire faire plus de tests, accélérer les choses et identifier avec qui elle était.
— Exactement, acquiesça Keri. Rappelle-toi juste d’être discret. Implique aussi peu de gens que possible. On ne sait pas de combien d’oreille notre ami l’avocat dispose dans le bâtiment.
— Compris. Alors, qu’est-ce que tu prévoies de faire pendant que je passe en revue les vieux dossiers d’adolescentes assassinées ?
— Je vais aller interroger un témoin potentiel.
— Qui donc ? demanda Ray.
— L’amie prostituée de Susan, Lupita, celle qui a dit avoir entendu ces gars parler de la Vista. Elle se rappellera peut-être de plus de choses avec un peu d’aide.
— Ok, Keri, mais souviens-toi d’y aller doucement. Cette zone de Venice est rude et tu n’as pas encore récupéré toutes tes forces. En plus, au moins pour le moment, tu n’es même plus un flic.
— Merci de ta sollicitude, Ray. Mais je pense que depuis le temps, tu devrais le savoir. Ce n’est pas mon style d’y aller doucement.
CHAPITRE 3
Tandis que Keri se garait devant l’adresse à Venice que Susan lui avait envoyée par message, elle s’efforça d’oublier la douleur lancinante à la poitrine et au genou. Elle entrait en territoire potentiellement dangereux. Et puisqu’elle n’agissait pas officiellement pour le moment, elle devait redoubler de prudence. Personne ici ne lui laisserait le bénéfice du doute.
Ce n’était que le milieu de matinée et alors qu’elle traversait la Pacific Avenue dans ce quartier miteux de Venice, sa seule compagnie se composait de surfeurs tatoués, insensibles au froid et qui se dirigeaient vers l’océan à quelques pâtés de là, et des sans-abris recroquevillés dans les entrées des commerces encore fermés.
Elle arriva à l’immeuble délabré, passa la porte d’entrée ouverte et monta trois volées de marches jusqu’à la chambre dans laquelle Lupita était censée l’attendre. Les affaires ne commençaient généralement pas avant l’après-midi, c’était donc un bon moment pour passer.
Keri s’approcha de la porte et était sur le point de frapper quand elle entendit du bruit à l’intérieur. Elle vérifia, s’aperçut que la porte n’était pas verrouillée et l’ouvrit silencieusement tout en passant la tête à l’intérieur.
Sur le lit de la chambre sans ornements se trouvait une jeune fille brune qui semblait avoir une quinzaine d'années. Au-dessus d'elle, se tenait un homme nu et maigre dans la trentaine. Les couvertures cachaient les détails, mais il faisait des va-et-vient agressifs. Toutes les quelques secondes, il giflait la fille.
Keri repoussa sa pulsion de vouloir y rentrer et d’arracher le gars de là. Même sans l’insigne, c’était son inclinaison naturelle. Mais elle ne savait pas s’il s’agissait d’un client et si l’activité en cours faisait partie des procédures standards.
Ses tristes expériences lui avaient apprises que parfois, venir à la rescousse était contre-productif sur le long terme. S’il s’agissait d’un client et que Keri l’interrompait, le type pourrait s’énerver et se plaindre au proxénète de Lupita, qui se vengerait sur elle. À moins qu’une fille soit prête à changer de vie pour de bon, comme c’était le cas de Susan Granger, s’interposer tout en suivant la loi ne ferait qu’empirer les choses pour elle dans l’ensemble.
Keri s’avança un peu plus dans la chambre et son regard croisa celui de Lupita. La frêle fille aux cheveux sombres et bouclés lui envoya un regard familier, un mélange d’imploration, de peur et de mise en garde. Keri sut presque immédiatement ce que cela signifiait. Elle avait besoin d’aide, mais pas trop.
C’était clairement un client, peut-être un nouveau, une surprise de dernière-minute, parce qu’il était là quand Lupita avait accepté de rencontrer Keri. Mais on lui avait demandé de le servir quand même. Il était probable que les gifles n’étaient pas prévues. Mais elle n’était pas en position d’objecter au cas où son proxénète en avait donné la permission.
Keri savait comment gérer cela. Elle s’avança rapidement et silencieusement tandis qu’elle sortait une matraque en caoutchouc de la poche de sa veste. Lupita écarquilla les yeux et Keri comprit que le client avait remarqué. Il commençait tout juste à se retourner pour regarder derrière lui lorsque la matraque entra en contact avec l’arrière de son crâne. Il tomba en avant et s’effondra sur la fille, inconscient.
Keri leva un doigt devant ses lèvres pour indiquer à Lupita de rester silencieuse. Elle fit le tour du lit pour s’assurer que le client était vraiment assommé. Il l’était.
— Lupita ?
La fille hocha la tête.
— Je suis le détective Locke, dit-elle, négligeant de préciser que pour le moment, elle n’était techniquement plus détective. Ne t’inquiète pas. Si nous sommes rapides, ce ne sera pas un problème. Si ton proxénète demande, voilà ce qui s’est passé : un petit type caché par une cagoule est entré, a assommé ton client et volé son portefeuille. Tu n’as