Si elle voyait. Блейк Пирс

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Название Si elle voyait
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Зарубежные детективы
Серия
Издательство Зарубежные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640296787



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      « Nous ferons aussi vite que possible, » dit Kate. « D’après ce que nous savons, vous veniez de rentrer de l’université. Est-ce que vous savez si vos parents avaient prévu de voir qui que ce soit d’autre ce jour-là ? »

      « Si c’était le cas, je n’étais pas au courant. »

      « Excusez-moi de vous poser cette question, mais est-ce que vos parents avaient des problèmes de longue date avec qui que ce soit ? Des gens qu’ils auraient pu considérer comme des ennemis ? »

      Olivia secoua la tête d’un air résolu. « Papa avait déjà été marié avant… avant qu’il ne rencontre maman. Mais même avec son ex-femme, il s’entendait bien. »

      Olivia se mit à pleurer silencieusement. Une série de larmes coulèrent sur ses joues et elle ne prit pas la peine de les essuyer.

      « Je voudrais vous montrer quelque chose, » dit Kate. « Je ne sais pas si ça a une quelconque signification pour vous. Mais si c’est le cas, cela pourrait vous émouvoir. Est-ce que vous voulez bien y jeter un coup d’œil et nous dire si ça vous dit quelque chose ? »

      Olivia eut l’air inquiète, même un peu effrayée. Kate comprenait tout à fait ce qu’elle pouvait ressentir et elle eut presque envie de ne pas lui montrer le petit morceau de tissu que Palmetto leur avait donné – le tissu que Kate croyait venir d’une couverture ou d’un doudou. Un peu à contre-cœur, elle le sortit de sa poche.

      Elle sut tout de suite que le tissu ne disait absolument rien à Olivia. Son visage prit immédiatement un air soulagé et elle fut surprise lorsqu’elle regarda le sachet en plastique et ce qu’il contenait.

      Olivia secoua la tête, tout en continuant à regarder le sachet en plastique transparent. « Non. Ça ne me dit rien. Pourquoi ? »

      « On ne peut pas révéler ce genre d’informations pour l’instant, » dit Kate. Pour dire vrai, il n’y avait rien d’illégal à le lui dire, en tant que famille proche… mais Kate ne voyait pas l’intérêt de traumatiser encore davantage Olivia Nash.

      « Est-ce que vous avez une idée de qui aurait bien pu faire ça ? » demanda Olivia. Elle avait l’air complètement perdue, comme si elle ne savait plus où elle était… ou même qui elle était. Kate ne se rappelait pas quand datait la dernière fois où elle avait vu quelqu’un d’aussi détaché de tout ce qui l’entourait.

      « Pas encore, » dit-elle. « Mais on vous tiendra informée. Et s’il vous plaît, » dit-elle, en regardant Olivia, puis Cami, « contactez-nous si vous vous souvenez de quoi que ce soit qui pourrait être utile. »

      À ces mots, DeMarco sortit une carte de visite de la poche intérieure de sa veste et la tendit à Cami.

      Peut-être que c’était dû à l’année qu’elle avait passée à la retraite ou au sentiment de culpabilité d’avoir dû abandonner son rôle de mamy hier soir, mais Kate se sentit vraiment mal quand elle quitta la pièce, en laissant Olivia Nash à sa profonde tristesse. Au moment où elle sortit avec DeMarco de la maison, elle entendit la jeune femme gémir de douleur.

      Kate et DeMarco échangèrent un regard gêné, en se dirigeant vers leur voiture. À l’intérieur de sa poche, Kate sentit la présence du morceau de tissu qui eut soudain l’air beaucoup plus pesant.

      CHAPITRE CINQ

      Au moment où elles quittèrent la petite ville de Whip Springs en direction de Roanoke, DeMarco utilisa son iPad pour consulter les dossiers concernant les premiers meurtres. Les détails étaient très similaires à ceux des Nash ; un couple avait été assassiné chez eux de manière particulièrement sanglante. Les résultats préliminaires ne pointaient vers aucun suspect en particulier et il n’y avait aucun témoin.

      « Est-ce qu’on a retrouvé quoi que ce soit dans bouche ou la gorge de l’une des deux victimes ? » demanda Kate.

      DeMarco repassa les dossiers en revue et secoua la tête. « Pas d’après ce que je vois. Je pense que c’est peut-être un – attends, non, là, j’ai l’info. C’est dans le rapport du médecin légiste. Le tissu n’a été découvert qu’hier – un jour et demi après que les corps aient été retrouvés. Mais oui… le rapport dit qu’il y avait un petit morceau de tissu dans la gorge de la mère. »

      « Est-ce qu’il y a une description ? »

      « Non. Je vais appeler le médecin légiste pour voir s’il peut m’en envoyer une photo. »

      DeMarco ne perdit pas une seconde et passa tout de suite le coup de fil. Pendant qu’elle était au téléphone, Kate essaya de penser à ce qui pourrait bien relier deux couples apparemment pris au hasard, sur base de ce qui avait été retrouvé dans la gorge des femmes. Bien que Kate n’ait pas encore vu le morceau de tissu découvert dans la gorge de la première victime, elle s’attendait à ce qu’il soit similaire à celui qui avait été retrouvé dans la gorge de madame Nash.

      DeMarco raccrocha trois minutes plus tard. Quelques secondes après, elle reçut un message. Elle regarda l’écran de son téléphone et dit : « C’est le même genre de tissu. »

      Elles roulaient maintenant dans la ville de Roanoke et en s’approchant d’un feu rouge, Kate regarda le téléphone que DeMarco lui tendait. Comme Kate s’y attendait, le tissu était duveteux et bleu – il ressemblait exactement à celui retrouvé dans la gorge de madame Nash.

      « On a beaucoup d’éléments concernant les deux scènes de crime, non ? » demanda Kate.

      « Oui, de fait, » dit-elle. « Sur base des rapports et dossiers de l’enquête que nous avons pour l’instant, il se pourrait qu’il nous manque quelques éléments, mais je pense qu’on a déjà pas mal d’infos sur lesquelles travailler. » Elle s’interrompit au moment où l’appli GPS de son iPad sonna. « Tourne à gauche au prochain feu rouge, » dit DeMarco. « La maison se trouve cinq cents mètres plus loin dans cette rue. »

      Alors qu’elles s’approchaient de la première scène de crime, Kate réfléchit aux infos dont elles disposaient.

      Deux couples mariés, assassinés de manière brutale. Un bout de tissu retrouvé dans la gorge des femmes…

      Il y avait plusieurs pistes à explorer avec les indices dont elles disposaient. Mais avant que Kate ne puisse y réfléchir plus longtemps, DeMarco recommença à parler.

      « C’est ici, » dit-elle, en montrant du doigt une petite maison en briques sur la droite.

      Kate se gara le long du trottoir. La maison se trouvait dans une petite rue étroite, le genre de rue qui reliait deux routes principales. C’était une rue tranquille avec quelques autres petites maisons. La rue avait un côté ancien et historique avec ses trottoirs usés et fissurés et ses maisons dans un état similaire.

      Sur la boîte aux lettres, elle put lire le nom LANGLEY, inscrit en lettres blanches délavées. Kate vit également un L décoratif en bois, pendu à la porte d’entrée. Il ressortait contre le ruban jaune vif qui pendait des balustrades du porche et qui délimitait la scène de crime.

      Au moment où Kate et DeMarco se dirigeaient vers la porte d’entrée, DeMarco répéta les informations sur la famille Langley qu’elle avait lues dans les rapports.

      « Scott et Bethany Langley – Scott avait cinquante-neuf ans et Bethany soixante et un. Scott a été retrouvé mort dans la cuisine et Bethany était dans la buanderie. Ils ont été retrouvés par un garçon de quinze ans qui prenait des cours privés de guitare avec Scott. Tout indique que cela ne faisait que quelques heures qu’ils avaient été assassinés quand leurs corps ont été découverts. »

      Quand ils entrèrent dans la maison des Langley, Kate resta un moment immobile dans l’embrasure de la porte pour observer la disposition des lieux. C’était une petite maison mais bien entretenue. La porte d’entrée s’ouvrait