Название | La Femme Parfaite |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640296657 |
“Bien sûr que si”, dit Jessie avec plus d'assurance qu'elle ne s'était attendue à en ressentir. “On l'appelle la Division de Non-Réhabilitation, la DNR. Cela dit, ce n'est que le terme insignifiant qu'ils utilisent pour le public. A l'interne et dans les cercles de justice criminelle, la DNR est connue sous le nom d'unité ‘à risque élevé’ de DSH-Metro. D'ailleurs, j'ai remarqué que c'était le nom que vous lui aviez donné en cours.”
Hosta ne répondit pas mais l'examina d'un air impénétrable pendant plusieurs secondes avant de se permettre finalement un léger sourire. C'était la première fois qu'elle le voyait produire une chose qui ressemblait à un sourire.
“Venez avec moi”, dit-il en lui faisant signe de sortir de la salle. “Vous avez gagné le prix spécial, Mme Hunt. Cela fait trois semestres qu'aucun étudiant ne m'a repris sur ce petit compromis avec les faits. Tout le monde est tellement obnubilé par les règlements de la communauté que personne ne se demande à quoi correspond cette référence au ‘risque élevé’. Cela dit, il est clair que vous connaissiez la DNR bien avant de venir en cours aujourd'hui. Que savez-vous là-dessus ?”
“Eh bien”, commença-t-elle prudemment, “j'ai passé les premiers semestres de mes études à l'Université de Californie du Sud et la DNR est en quelque sorte un secret de Polichinelle parce qu'ils en sont très près.”
“Mme Hunt, vous ne dites pas la vérité. Ce n'est pas un secret de Polichinelle. Même dans la police et dans la communauté psychiatrique, c'est un secret bien gardé. Je dirais que moins de deux cents personnes connaissent son existence dans la région et que moins de la moitié de ces gens connaissent la véritable nature de cet établissement. Et pourtant, d'une façon ou d'une autre, vous êtes au courant. Expliquez-vous, je vous prie, et, cette fois-ci, ne faites plus l'innocente.”
A présent, ce fut à Jessie de décider s'il fallait qu'elle dise tout.
Comme tu es allée jusque-là, autant aller jusqu'au bout.
“J'ai fait ma thèse dessus”, dit-elle. “Cela m'a presque valu de me faire expulser.”
Hosta s'arrêta de marcher et eut l'air stupéfait une seconde avant de reprendre son calme.
“Alors, c'était vous ?” demanda-t-il d'un air impressionné en commençant à traverser le vestibule. “Cette thèse est légendaire parmi ceux qui l'ont lue. Si je me souviens bien, le titre était un peu comme ‘L'Impact de l'Incarcération Longue de Non-Réadaptation sur les Fous Criminels’ mais personne n'avait réussi à trouver qui en était vraiment l'auteur. Après tout, le surnom de ‘Jane Don't’ n'a jamais été enregistré officiellement.”
“Je dois admettre que j'étais très fière de ce pseudonyme. Cela dit, ce n'est pas du tout moi qui ai décidé d'en utiliser un”, admit Jessie.
“Qu'entendez-vous par-là ?” demanda Hosta, visiblement intrigué.
Jessie se demanda si elle en disait trop. Cela dit, elle se souvint de la raison pour laquelle on l'avait assignée à Hosta et décida qu'il y avait aucune raison d'avoir peur.
“Mon conseiller académique a soumis la thèse au doyen”, expliqua-t-elle. “Il a promptement convoqué plusieurs membres de la police et du corps médical que je ne peux nommer qu'en les appelant ‘Le comité’. Charmant comme nom, pas vrai ? Ils m'ont interrogée pendant neuf heures de suite puis ils ont déterminé que j'écrivais vraiment une thèse et que je n'étais pas une journaliste en mission secrète ou pire encore.”
“Ça a l'air passionnant”, dit Hosta. Il avait l'air sincère.
“Effectivement mais, à cette époque-là, j'aurais plutôt dit ‘terrifiant’. Finalement, ils ont décidé de ne pas m'arrêter. Après tout, c'était eux qui avaient cette prison psychiatrique officieuse, pas moi. L'école a convenu que je n'avais commis aucune faute réelle et a accepté de ne pas me virer, même si tout ce qui est relatif à la thèse a été envoyé au secret. Le département a considéré que mon interrogation par les autorités pouvait tenir lieu de défense de thèse et j'ai signé plusieurs documents promettant de ne parler de ce sujet à personne, dont mon mari, sans quoi je pourrais être traînée en justice, même s'ils n'ont jamais dit pour quel motif d'inculpation.”
“Dans ce cas, Mme Hunt, comment se fait-il que vous m'en parliez ?”
“J'ai reçu … ce que l'on peut appeler une dérogation spéciale. On m'a permis de poursuivre mes études avec une condition spécifique mais, pour que je puisse le faire, il allait falloir que mon nouveau conseiller académique soit mis au courant de ce que j'avais écrit, au moins de façon superficielle. Les huiles de la fac ont passé au peigne fin toutes les universités du comté d'Orange et décidé que vous étiez le seul à satisfaire à leurs exigences. Cette faculté a une maîtrise en Psychologie Criminelle, que vous dirigez. Vous avez des relations avec la DNR et vous y avez accompli du travail de terrain. Vous l'avez même en option de stage pour les cas rares où un étudiant s'y intéresserait et aurait des capacités prometteuses. Vous êtes ma seule possibilité dans un rayon de quatre-vingts kilomètres.”
“Je suppose que je devrais me sentir flatté. Et si je refuse d'être votre conseiller académique ?” demanda-t-il.
“Vous devriez avoir reçu la visite d'une personne représentant le Comité et qui vous demande de vous occuper de tout cela en précisant que ce serait dans votre intérêt, etc. Je suis étonnée que ce ne soit pas arrivé. D'habitude, ils sont très organisés.”
Hosta réfléchit pendant une seconde.
“J'ai récemment reçu plusieurs courriels et un message vocal d'un certain Dr Ranier”, dit-il. “Cela dit, comme je ne connaissais pas le nom, je n'ai pas donné suite.”
“Vous devriez répondre au message, professeur”, suggéra Jessie. “Il est possible que ce soit un pseudonyme, peut-être pour une personne que vous connaissez déjà.”
“Je le ferai. En tout cas, si je comprends bien, vous n'aurez pas besoin de subir toute la bureaucratie habituelle pour être autorisée à effectuer votre stage à la DNR ?”
“Faire mon stage dans cet établissement était la condition spécifique que j'ai déjà mentionnée. C'est pour cela que j'ai accepté de signer leur accord de confidentialité sans trop faire de problèmes”, lui répondit Jessie d'une voix pleine d'excitation malgré tous ses efforts. “Cela fait presque deux ans que j'attends ça.”
“Deux ans ?” dit Hosta, étonné. “Si vous avez achevé votre thèse il y a si longtemps, ne devriez-vous pas avoir votre diplôme, à l'heure actuelle ?”
“C'est une longue histoire que je préfère remettre à un autre jour. Cela dit, pour l'instant, puis-je considérer que j'ai votre permission d'effectuer mon stage à DSH-Metro, spécifiquement à la DNR ?”
“Si votre histoire est authentique, oui”, dit-il quand ils atteignirent la porte de son bureau. Il la déverrouilla mais ne l'invita pas à y entrer. “Cela dit, il faut que je vous pose la question que je pose à tous les étudiants qui demandent à faire leur travail de terrain là-bas : êtes-vous sûre que vous voulez le faire ?”
“Comment pouvez-vous me le demander après tout ce que je vous ai dit ?”
“Parce que se renseigner sur les gens qui sont détenus dans cet établissement est une chose”, répondit-il, “alors que c'en est tout à fait une autre d'interagir avec eux. La réalité se rappelle à vous très vite. D'après ce que vous avez écrit dans votre thèse, je suppose que vous devez connaître certains des détenus de cet endroit-là, n'est-ce pas ?”
“Quelques-uns. Je sais que le violeur en série de Bakersfield, Delmond Stokes, y est détenu, ainsi que le tueur de plusieurs enfants qui a été capturé l'année dernière par cette policière à la retraite. Et je suis quasi-sûre que Bolton Crutchfield y est aussi détenu.”