Название | Voie sans issue |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Зарубежные детективы |
Серия | |
Издательство | Зарубежные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640297173 |
« Vous êtes madame Lovingston ? » demanda Chloé.
« Oui, c’est moi. Et vous devez être les agents du FBI. La police nous a appelés pour nous prévenir que vous alliez venir. »
« Est-ce que Jerry Hilyard est toujours chez vous ? » demanda Moulton.
Un homme apparut derrière la femme, venant de la pièce qui se trouvait sur la gauche. « Oui, je suis toujours là, » dit-il. Il rejoignit madame Lovingston à la porte d’entrée et s’appuya contre le chambranle. Il avait l’air complètement épuisé. Il n’avait visiblement pas très bien dormi depuis qu’il avait perdu sa femme de manière aussi brutale.
Madame Lovingston se retourna vers lui et le regarda d’un air intense. « Tu es sûr de vouloir faire ça ? » lui demanda-t-elle.
« Oui, ça va aller, Claire, » dit-il. « Merci. »
Elle hocha la tête, serra le bébé contre sa poitrine et rentra dans la maison.
« Venez, entrez, » dit Jerry.
Il les conduisit dans la pièce où il se trouvait quelques minutes plus tôt. C’était une sorte de petit bureau, décoré de livres et meublé de deux fauteuils très élégants. Jerry se laissa tomber dans l’un d’entre eux, comme si ses jambes étaient sur le point de le lâcher.
« Je sais que Claire n’a pas l’air de beaucoup apprécier que vous soyez là, » dit Jerry. « Mais… elle et Lauren étaient très amies. Elle trouve que je devrais d’abord surmonter mon deuil… et c’est ce que je fais. C’est juste… »
Il s’interrompit à ces mots. Chloé vit qu’il luttait contre une vague d’émotions et qu’il essayait d’avoir cette conversation sans s’effondrer devant eux.
« Monsieur Hilyard, je suis l’agent Fine et voici mon co-équipier, l’agent Moulton. Je me demandais si vous pourriez nous parler des relations politiques que votre famille pourrait avoir. »
« Mon dieu, » dit-il. « C’est exagéré. La police locale en a fait toute une histoire et ça les a fait paniquer. Je suis sûr que c’est pour ça qu’ils ont fait appel à vous, c’est bien ça ? »
« Alors, est-ce que c’est vrai que votre famille a des liens en politique ? » demanda Moulton, en éludant la question.
« Le père de Lauren était ami avec le Secrétaire à la défense. Ils jouaient souvent au golf. Ils avaient grandi ensemble, ils avaient joué au football. Ils se voyaient encore de temps en temps – pour aller à la chasse, à la pêche, ce genre de choses. »
« Est-ce qu’il arrivait que Lauren parle parfois avec le Secrétaire à la défense ? » demanda Chloé.
« Pas depuis que nous sommes mariés. Il est venu à notre mariage. Et nous recevons une carte de vœux pour Noël chaque année. Mais c’est tout. »
« Est-ce que vous pensez que ce qui est arrivé pourrait avoir un lien avec cette relation ? » demanda Moulton.
« Si c’est le cas, je ne sais absolument pas pourquoi. Lauren n’avait rien à voir avec la politique. Je pense que c’est juste une manière pour son père d’avoir l’air de quelqu’un d’important. Quelqu’un a assassiné sa petite fille alors ça doit être parce qu’il connait des gens importants. C’est vraiment son genre. »
« Qu’est-ce que vous pouvez nous dire concernant les derniers jours de Lauren ? » demanda Chloé.
« J’ai déjà tout raconté à la police. »
« Nous comprenons, » dit Moulton. « Et nous avons une copie de leurs rapports. Mais pour avoir une idée bien claire de la situation, il est possible que nous vous posions des questions qui vont vous amener à devoir répéter certaines choses. »
« OK, je comprends, » dit Jerry.
Chloé avait l’impression que Jerry n’avait pas tout à fait l’air conscient de ce qui se passait autour de lui. Il avait un air incroyablement détaché. Si elle ne connaissait pas la situation traumatisante qu’il traversait pour l’instant, elle aurait pensé qu’il était sous l’influence de drogues.
« La première question peut paraître insensée, vu ce qui s’est passé, » dit Chloé, « mais est-ce que vous pensez à qui que ce soit qui aurait pu être fâché sur votre femme ? »
Il eut un léger sourire et secoua la tête. Quand il se mit à parler, sa voix tremblait. « Non. « Lauren était assez repliée sur elle-même ces derniers temps. Plutôt introvertie. Ça s’est encore accentué dernièrement… elle faisait tout un travail intérieur, vous voyez ? »
« Vous savez pourquoi ? »
« Elle avait un passé difficile. Des parents un peu tordus, ce genre de choses. Elle était un peu bully au lycée. J’imagine que c’est comme ça qu’on l’appellerait de nos jours. Une fille assez méchante et cruelle avec les autres. Ces derniers temps, elle commençait à essayer d’accepter et de surmonter ces erreurs du passé. Je pense que ça l’a encore plus fait réfléchir quand elle a reçu cette fichue invitation pour aller à la réunion d’anciens élèves du lycée. »
« Elle était nerveuse à l’idée d’y aller ? » demanda Chloé.
« Je ne sais pas mais ça l’a rendue triste. Je pense… que c’était le fait de penser à tous les gens avec lesquelles elle n’avait pas été très sympa. »
« Est-ce que vous avez terminé le lycée la même année ? » demanda Moulton.
« Oui. »
« Et est-ce que vous l’avez accompagnée à la réunion ? »
« Mon dieu, non. Je déteste ce genre de choses. Faire des simagrées et prétendre d’apprécier des gens que vous n’aimiez pas au lycée. Non. C’était hors de question. »
« Vous dites qu’elle était introvertie, » dit Chloé. « Elle n’avait pas beaucoup d’amis ? »
« Oh, elle en avait quelques-uns. Claire en faisait partie. Et les amis qu’elle avait, c’était un peu comme sa propre famille. Elle en était très proche. »
« Est-ce que vous leur avez parlé depuis la tragédie ? » demanda Moulton.
« Juste une. Elle a appelé dès qu’elle a appris la nouvelle pour savoir si j’avais besoin de quoi que ce soit. »
« Ce sont ces amis qui sont allés avec elle à la réunion d’anciens élèves ? »
« Oui. Claire y est allée aussi. Mais elle est aussi un peu introvertie. Je pense qu’elle n’y est allée que par curiosité. »
« Est-ce que vous et Lauren avez des enfants ? » demanda Chloé. « Dans ce genre de quartier, en général, il y a au moins un enfant dans chaque maison. »
« On en a deux. Notre fille aînée, Victoria, a dix-huit ans. Elle vient juste de commencer l’université cette année. Elle…. Eh bien, elle a choisi de passer cette période difficile avec ses grands-parents. Et vu qu’elle est partie là-bas, notre cadet – Carter – a aussi voulu y aller. Je n’ai jamais eu une super relation avec mes beaux-parents, mais le fait que mes enfants soient là-bas, c’est une bénédiction. J’ai l’impression d’être un très mauvais père, mais si mes enfants étaient ici, je pense que je m’effondrerais. »
« Est-ce que vous ressentez de l’animosité par rapport au fait que vos enfants soient actuellement chez leurs grands-parents ? » demanda Moulton.
« J’aimerais qu’ils soient ici avec moi… pour les voir. Mais je suis complètement effondré. Et jusqu’à ce que la maison soit en meilleur état… je pense que c’est mieux qu’ils soient là-bas. »
« Vous avez dit que l’aînée avait choisi de rester