Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2. Морган Райс

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Название Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2
Автор произведения Морган Райс
Жанр Детская проза
Серия
Издательство Детская проза
Год выпуска 0
isbn 9781094310268



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? Ne voudraient-ils pas que son ami les divertisse autant que possible ?

      — Il doit être vivant, dit Royce, c’est certain.

      Même pour lui, cette pensée ressemblait à un mensonge destiné à le convaincre lui-même. Royce secoua la tête et continua de traverser la forêt, essayant de s’orienter. Il avait l’impression qu’il serait impuissant tant qu’il ne serait pas rentré chez lui. Il s’y rendrait et, une fois qu’il serait de nouveau en sécurité, il serait en mesure d’établir un plan sur ce qu’il faudrait faire ensuite. Il serait capable de décider s’il devait fuir, ou essayer de trouver Mark, ou de lever miraculeusement une armée avec laquelle s’attaquer aux hommes du duc.

      — Et peut-être que j’y parviendrai comme par enchantement, ironisa Royce tout en avançant. Il se déplaçait maintenant à la vitesse d’un animal traqué, se tenant courbé, plongeant sous le feuillage et se frayant un chemin sur le tapis de feuilles sans ralentir.

      Il connaissait la forêt. Il connaissait les routes qui la traversaient mieux que quiconque, parce qu’il avait passé bien du temps ici avec ses frères. Ils s’étaient pourchassés les uns les autres et avaient chassé de petits animaux. Maintenant, c’était lui qui était poursuivi et chassé, et qui essayait de trouver un moyen de s’en sortir. Il était presque sûr qu’il y avait une piste de chasse non loin de là où il se tenait, qui descendait jusqu’à un petit ruisseau, passait devant la cabane d’un charbonnier, puis descendait vers le village.

      Royce se dirigea vers elle, se frayant un chemin à travers la forêt, et fut arraché à ses pensées par un bruit au loin. C’était faible, mais c’était là : le bruit de pieds se déplaçant légèrement sur un terrain accidenté. Il ne l’aurait pas remarqué s’il n’avait pas passé autant de temps avec ses frères dans ces forêts, ou s’il n’avait pas appris sur l’Île Rouge que le danger pouvait surgir à tous moments.

      — Est-ce que j’attends, ou est-ce que je me cache ? se demanda-t-il à haute voix. Il serait facile de faire irruption sur le chemin, car il n’entendait qu’une seule personne qui venait, qui n’avait même pas l’air d’être un soldat. Les pas des soldats se reconnaissait par le claquement des bottes, le cliquetis de l’armure et le raclement de la lance sur le sol. Ces pas étaient différents. Ce n’était probablement qu’un fermier ou un bûcheron.

      Malgré tout, Royce resta en arrière, accroupi à l’ombre d’un arbre, à un endroit où ses racines s’arquaient pour former une sorte d’enclos naturel qui accueillait probablement les animaux lorsque le soleil se couchait. Certaines des branches à proximité étaient assez basses pour que Royce puisse les rabattre devant lui afin de se dissimuler, tout en restant capable de garder un œil sur le chemin. Il s’accroupit, sans bouger, sa main ne s’éloignant jamais de son épée.

      Quand Royce vit une personne seule s’approcher le long du chemin, il faillit sortir. L’homme qui arrivait semblait désarmé et sans armure, ne portant que des vêtements en soie grise, qui semblaient sombres et sans forme. Ses pieds étaient enveloppés dans des chausses d’une peau tout aussi grise, avec des lanières qui recouvraient ses chevilles. Quelque chose l’arrêta cependant, et à mesure que l’homme s’approchait, Royce pouvait voir que sa peau était également grise, marquée par des tatouages violet et rouge qui formaient des spirales et des symboles, comme si quelqu’un avait trouvé en lui la seule surface disponible pour écrire un texte maudit.

      Royce n’était pas sûr de ce que tout cela signifiait, mais il y avait quelque chose chez cet homme qui paraissait dangereux d’une manière qu’il ne pouvait pas identifier. Soudain, il fut soulagé d’être resté dissimulé là où il était. Il avait le sentiment que s’il s’était tenu sur le chemin de cet homme, le conflit aurait été inévitable.

      Il sentit sa main se resserrer sur le pommeau de son épée, l’envie de faire irruption sans y réfléchir à l’esprit. Royce força sa main à se détendre, se souvenant du parcours piégé sur l’Île Rouge. Les garçons qui s’y étaient précipités sans réfléchir étaient morts avant même que Royce puisse commencer à les faire traverser en toute sécurité. C’était la même sensation. Il n’avait pas peur, exactement, mais en même temps, il pouvait sentir que cet homme n’était pas inoffensif.

      Pour l’instant, la chose la plus sensée à faire semblait être de rester immobile, de ne même pas respirer.

      Malgré cela, l’homme sur la piste s’arrêta, la tête baissée sur le côté comme s’il écoutait quelque chose. Royce vit l’étranger s’accroupir, fronçant les sourcils alors qu’il prenait une poignée d’objets dans une poche et les jetait sur le sol.

      — Vous avez de la chance, dit l’étranger, sans lever les yeux. Je ne tue que ceux que le destin m’envoie tuer, et les runes disent que nous ne devons pas encore nous battre, étranger.

      Royce ne répondit pas alors qu’une par une, l’étranger ramassait ses pierres.

      — Il y a un garçon qui doit mourir parce que le destin l’ordonne, dit l’homme. Mais tu devrais quand même connaître mon nom et savoir qu’un jour, le destin viendra pour nous tous. Je suis Dust, un angarthim des lieux morts. Vous devriez partir. Les runes disent que beaucoup de morts suivront dans votre sillage. Oh, et ne vous dirigez pas vers le village dans cette direction, ajouta-t-il, comme s’il venait de se rappeler de lui dire. Un grand nombre de soldats s’y dirigeaient quand j’en suis parti.

      Il se leva et reprit son chemin à pas feutrés, laissant Royce accroupi là, respirant plus fort qu’il ne l’aurait cru, étant donné qu’il n’avait fait que se cacher. Il y avait quelque chose dans la présence de cet étranger qui semblait presque ramper sur sa peau, quelque chose d’étrange d’une façon que Royce ne pouvait pas commencer à articuler.

      S’il avait disposé de plus de temps, Royce aurait pu rester accroupi là, soupçonnant que de grands dangers pouvaient émaner de cet homme. Au lieu de cela, les seules choses qui comptaient étaient ses paroles. Si les soldats se dirigeaient vers le village, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose…

      Il reprit sa course, plus rapide que jamais. À droite, il vit la cabane de charbonnier, derrière laquelle se trouvait de la fumée, ce qui laissait penser que le propriétaire était au travail. Un cheval qui semblait plus habitué à tirer une charrette qu’à être monté se tenait devant, accroché à un poteau. La maison semblait calme, et en d’autres circonstances peut-être que Royce aurait eu des hésitations à ce sujet, ou aurait tenté de convaincre le propriétaire des lieux de lui prêter le cheval.

      Il se contenta simplement de libérer l’animal du poteau d’attelage, sauta sur son dos et le talonna pour partir. Presque miraculeusement, la créature sembla savoir ce qu’on attendait d’elle, partant au galop alors que Royce s’accrochait à son dos, espérant qu’il arriverait à temps.

      ***

      Le soleil se couchait quand Royce émergea de la forêt, le rouge du ciel se refermant sur le monde comme une main sanglante. Pendant un instant, l’éblouissement du soleil couchant empêcha Royce voir au-delà de la rougeur du sol, alors que le monde entier semblait être en feu.

      Puis il vit, et il se rendit compte que le rouge flamboyant n’était pas dû au coucher du soleil. Son village était en feu.

      Certaines parties du village brûlaient vivement, les toits de chaume se transformant en feux de joie, si bien que toute la ligne d’horizon semblait faite de flammes. Une plus grande partie était noircie et fumait, les charpentes noircies se dressant tels les squelettes des bâtiments disparus. L’un d’eux s’effondra sous les yeux de Royce, grinçant puis tombant dans un grand fracas.

      — Non, murmura-t-il en descendant de sa monture volée avant d’avancer. Non, je ne peux pas arriver trop tard.

      C’était pourtant le cas. Les brasiers étaient allumés depuis un moment déjà, ne dévorant plus que les plus grands bâtiments, là où il restait