Название | À Tout Jamais, Avec Toi |
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Автор произведения | Sophie Love |
Жанр | Современные любовные романы |
Серия | L’Hôtel de Sunset Harbor |
Издательство | Современные любовные романы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640292109 |
« Je suis tellement désolé », dit Daniel. « Ce n'est pas suffisant, je le sais, mais c'est tout ce que j'ai, Emily. Je suis tellement désolé pour ce que je t'ai fait traverser. D'avoir fui ainsi. »
Emily balbutia, surprise que les mots auxquels elle s'était préparée ne soient pas venus.
« Mais tu as bien fait » dit-elle. « Tu es allé vers ta fille. Tu as accepté ta responsabilité. Je ne me serais pas attendue à ce que ce soit différent. »
Maintenant, c'était au tour de Daniel d'être confus, comme si les mots qu'il attendait d'elle n'avaient pas été prononcés. « Mais je t'ai quittée » dit-il.
« Je sais » répondit Emily, qui ressentit un élan de douleur dans son cœur qui la transperça aussi vivement qu'au moment où il était parti. « Et ça m'a fait mal, à dire vrai. Mais ce que tu as fait, ça fait de toi un homme bon à mes yeux. » Enfin, elle pouvait voir au travers de ses larmes. « Tu t'es montré à la hauteur de la situation. Tu es devenu un père. Tu pensais vraiment que je t'en tiendrais rigueur ? »
« Je...je ne sais pas » dit Daniel avec un soupir.
Il avait une expression qu'Emily n'avait jamais vue sur son visage auparavant. C'était un regard de soulagement absolu. Elle se rendit alors compte qu'il s'attendait à ce qu'elle soit furieuse contre lui, qu'elle déchaîne un torrent de colère sur lui. Mais Emily n'avait jamais été folle de rage, elle avait seulement été terrifiée qu'il n'y aurait aucun moyen pour tous deux puissent se forger une vie ensemble maintenant que Daniel avait une fille dont il devait prendre soin.
C'était à présent au tour d'Emily de le réconforter, de bien lui faire comprendre qu'il ne devait pas éprouver de culpabilité pour ses actes. Elle lui serra la main.
« Je suis heureuse » dit-elle en souriant malgré les traces de larmes sur ses joues. « Je suis plus qu’heureuse, je suis ravie. Je n'avais jamais pensé que cela pourrait être une possibilité. Que tu la ramènerais avec toi à la maison. Daniel, je ne pourrais pas être plus heureuse en ce moment. »
Le visage de Daniel éclata dans un sourire. Il se leva précipitamment de la table, souleva Emily de sa chaise et la prit dans ses bras. Il embrassa son visage, son cou, comme s'il essayait de faire disparaître les larmes qu'il avait fait tomber. Emily sentit tout son corps se détendre, toute la tension la quitter. Son corps était demeuré endormi pendant les six dernières semaines, et maintenant Daniel était là, réveillant toutes ces parts d'elle qui avaient été laissées en jachère. Elle l'embrassa en retour, sans contrôle, avec une passion effrénée. Il était son Daniel, avec la même odeur boisée de forêt et d'air frais, ses mains rêches parcourant son corps, avec ses propres doigts qui entortillaient ses cheveux désordonnés. Il avait le goût de Daniel, de la menthe et du thé, un goût qui faisait office de cloche de Pavlov pour exciter Emily.
Quand il se dégagea du baiser, Emily ressentit une énorme absence.
« Nous ne pouvons pas », dit-il doucement. « Pas ici. Pas avec Chantelle qui dort. »
Emily hocha la tête, bien que ses lèvres picotent de désir. Daniel avait raison. Ils devaient être raisonnables, être adultes. Ils avaient maintenant la responsabilité de faire de leur mieux pour la fille. Elle devrait passer en premier, toujours.
« Tu peux me prendre dans tes bras ? », demanda Emily.
Daniel la regarda, et elle reconnut l'expression d'adoration dans ses yeux. Ce regard lui avait tellement manqué, et pourtant il semblait que six semaines loin d'elle l'avaient davantage renforcé. Emily n'avait jamais été regardée de cette façon, et cela fit palpiter son cœur.
Elle se leva, prit la main de Daniel, et le mena jusqu'au canapé. Ensemble, ils s'y enfoncèrent, le toucher du velours vert rappelant immédiatement à Emily qu'ils avaient fait l'amour ici à côté de la cheminée. Alors que Daniel passait les bras autour d'elle, elle se sentit aussi contente qu'elle l'avait été cette nuit-là, écoutant le battement de son cœur, respirant son odeur. Il n'y avait nul autre lieu où elle voudrait être à cet instant-là, avec Daniel, son Daniel.
« Tu m'as manqué », entendit-elle dire Daniel. « Tellement. »
D'une certaine manière, avec eux blottis dans cette position, sans que leurs regards ne se croisent, Emily trouva plus facile de discuter de ses sentiments. « Si je te manquais tant, tu aurais pu appeler. »
« Je ne pouvais pas. »
« Pourquoi pas ? »
Elle entendit Daniel soupirer.
« C'était tellement intense ce qui se passait là-bas, je ne pouvais pas supporter l'idée que tu me laisses tomber. Si je t'avais appelée, tu aurais pu confirmer mes pires craintes, tu sais ? La seule façon de traverser toute cette épreuve, c’était de m'accrocher à l'espoir que tu serais toujours là pour moi quand je rentrerais. »
Emily déglutit. C'était douloureux de l'entendre parler ainsi, mais son honnêteté était si bienvenue. Elle savait que tout cela avait été incroyablement difficile pour lui et qu'elle devait être patiente. Mais, en même temps, elle aussi avait subi une épreuve. Six longues semaines sans un mot, à attendre et se demander ce qui pourrait arriver lorsque Daniel reviendrait, ou s'il reviendrait un jour. Il ne lui était même pas venu à l'esprit qu'il ramènerait sa fille chez lui. Maintenant, elle devait commencer à imaginer de quelle manière leurs vies – et leur relation – changeraient maintenant qu'ils devaient prendre soin d'un enfant. Ils se tenaient tous deux sur un terrain nouveau et instable.
« On dirait que tu n'avais pas beaucoup confiance en moi », dit doucement Emily.
Daniel se tut. Ensuite sa main commença à lui caresser les cheveux. « Je sais », dit-il. « J'aurais dû te faire plus confiance. »
Emily soupira profondément. Pour l'instant, c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre; l'affirmation que c'était son manque de confiance en elle qui avait transformé une situation difficile en quelque chose de bien plus éprouvante qu'elle ne devait l'être.
« Comment c'était ? », demanda Emily, curieuse, mais aussi dans une tentative de pousser Daniel à s'ouvrir, pour l'aider à ne pas souffrir en silence. « Ton séjour dans le Tennessee, je veux dire. »
Daniel prit une profonde inspiration. « J'étais dans un motel. Je rendais visite à Chantelle tous les jours, juste pour essayer de la protéger, juste pour être un visage chaleureux et amical. Ils vivaient avec l'oncle de Sheila. Il n'y avait littéralement rien là-bas pour un enfant. » Sa voix devint tendue. « Chantelle restait surtout à l'écart. Elle avait appris à ne pas les déranger, ni l'un ni l'autre. »
Le cœur d'Emily se serra. « Chantelle les a-t-elle vus consommer de la drogue ? »
« Je ne pense pas », répondit Daniel. « Sheila vit une vie de chaos complet mais elle n'est pas un monstre. Elle se soucie de Chantelle, je peux le dire. Mais pas assez pour aller en cure de désintoxication. »
« Tu as essayé de l'y faire aller ? »
Emily entend Daniel aspirer l'air entre ses dents.
« Chaque jour », dit-il avec lassitude. « J'ai dit que je paierais. J'ai dit que je leur trouverais un endroit pour ne plus avoir à vivre avec cet oncle. » Dans la voix de Daniel, Emily entendit son chagrin, son désespoir face à la misère de la vie de sa fille. Cela semblait insupportable. « Mais on ne peut pas forcer quelqu'un à changer s'il n'est pas prêt. Finalement, Sheila a accepté que Chantelle serait mieux avec moi. »
« Pourquoi ne t'a-t-elle pas dit qu'elle était enceinte ? », demanda Emily.
Daniel rit avec tristesse. « Elle pensait que je serais un mauvais père. »
Emily