Raison de Courir . Блейк Пирс

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Название Raison de Courir
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un Polar Avery Black
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640290181



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capitaine avait un aspect majestueux et imposant : cheveux grisonnants, visage mince, et un regard impérieux sous des sourcils froncés. Il était bien plus grand qu’O’Malley et paraissait légèrement confus que lui, ou n’importe qui d’extérieur à son équipe, puisse empiéter sur son territoire.

      Avery fit un signe de la tête à l’assemblée.

      « Quoi de neuf, capitaine ? »

      « C’est une fête ou quoi ? », dit Ramirez en souriant.

      « Effacez ce sourire de votre visage », cracha le capitaine imposant. « C’est une scène de crime, jeune homme, et je m’attends à ce que vous la traitiez en tant que telle. »

      « Avery, Ramirez, voici le capitaine Holt du A7. Il a été assez courtois pour— »

      « Courtois mon cul ! », dit-il sèchement. « Je ne sais pas quel genre de cirque le maire est en train d’organiser, mais s’il pense qu’il peut simplement passer par-dessus ma division, il se fait des illusions. Je vous respecte, O’Malley. Nous nous connaissons depuis longtemps, mais ceci est sans précédent et vous le savez. Comment vous sentiriez-vous si je traversais le A1 et commençais à aboyer des ordres ? »

      « Personne ne prend le dessus sur quoi que ce soit », dit O’Malley. « Vous pensez que j’aime ça ? Nous avons assez de travail de notre côté. Le maire nous a appelés tous les deux, n’est-ce pas ? J’avais une journée très différente de prévue, Will, donc n’agissez pas comme si c’était moi en train de tenter un coup de force. »

      Avery et Ramirez échangèrent un regard.

      « Quelle est la situation », demanda Avery.

      « Un appel a été reçu ce matin », dit Holt, et il fit un geste vers le yacht. « Une femme retrouvée morte sur ce bateau. Elle a été identifiée comme étant une libraire locale. Elle possède une petite librairie sur Summer Street et ce depuis les quinze dernières années. Pas de casier sur elle. En apparence rien de suspect la concernant. »

      « Excepté le fait qu’elle a été assassinée », poursuivit O’Malley. « Le capitaine Holt ici prenait le petit-déjeuner avec le maire quand l’appel nous est parvenu. Le maire a décidé qu’il voulait descendre et voir par lui-même. »

      « La première chose qu’il a dit a été ‘Pourquoi ne mettons-nous pas Avery Black sur cette affaire’ », conclut Holt avec un regard assassin vers Avery.

      O’Malley essaya de détendre la situation.

      « Ce n’est pas ce que vous m’avez dit, Will. Vous avez dit que vos hommes sont venus, ils n’ont pas compris ce qu’ils voyaient, donc le maire a suggéré que vous demandiez à quelqu’un qui avait un peu d’expérience pour ce genre de choses. »

      « D’une façon ou d’une autre », grogna Holt, et il leva pompeusement le menton.

      « Allez jeter un coup d’œil », dit O’Malley, et il désigna le yacht. « Voyez ce que vous pouvez trouver. Si elle revient les mains vides », ajouta-t-il à l’adresse de Holt, « nous partirons. Cela vous semble-t-il honnête ? »

      Holt partit d’un pas lourd vers ses deux autres inspecteurs.

      « Ces deux sont de sa brigade criminelle », indiqua O’Malley. « Ne les regardez pas. Ne leur parlez pas. Ne froissez personne. Il s’agit d’une situation politique très délicate. Gardez juste votre clapet fermé et dites-moi ce que vous voyez. »

      Ramirez se retrouva pratiquement en extase tandis qu’ils marchaient jusqu’au grand yacht.

      « C’est une belle merveille », dit-il. « Ça ressemble à un Sea Ray 58 Sedan Bridge. Double pont. Vous fournit de l’ombre jusqu’en haut, la climatisation à l’intérieur. »

      Avery fut impressionnée.

      « Comment sais-tu tout ça ? », demanda-t-elle.

      « J’aime pécher. » Il haussa les épaules. « Je n’ai jamais péché avec quoi que ce soit de tel avant, mais un homme peut rêver non ? Je devrais te faire sortir sur mon bateau un jour. »

      Avery n’avait jamais vraiment profité de la mer. Les plages, parfois ; des lacs, absolument, mais des voiliers et des embarcations à moteur loin sur l’océan ? Crise de panique. Elle était née et avait été élevée dans un pays plat, et la pensée d’être dehors dans les déferlantes, à danser sur l’eau, sans aucune idée de ce qui pourrait se tapir juste sous les vagues, faisait s’égarer son esprit dans des endroits sombres.

      Quand Avery et Ramirez les dépassèrent et s’apprêtèrent à embarquer sur le bateau, Holt et ses deux inspecteurs les ignorèrent. Un photographe à la proue prit un dernier cliché et fit un geste vers Holt. Il marcha le long du plat-bord à tribord et remua les sourcils en direction d’Avery. « Vous ne regarderez plus jamais un yacht de la même manière », plaisanta-t-il.

      Une échelle argentée menait sur le côté du navire. Avery grimpa, posa les paumes sur la fenêtre noire, et se dandina vers l’avant.

      Une femme d’âge mûr, l’air plein de bonté, avec une chevelure rousse ébouriffée, avait été positionnée à l’avant du bateau, juste devant les veilleuses de la proue. Elle gisait recroquevillé sur le côté, face à l’est, avec les mains agrippées à ses genoux et la tête baissée. Si elle avait été assise droite elle aurait pu paraître endormie. Elle était complètement nue, et la seule blessure visible était la ligne sombre autour de sa nuque. Il l’a brisée net, pensa Avery.

      Ce qui rendait la victime singulière, au-delà de la nudité et de l’exhibition publique de sa mort, était l’ombre qu’elle projetait. Le soleil était haut à l’est. Son corps était légèrement orienté vers le haut, et il produisait une image en miroir de sa forme recroquevillée dans une longue ombre déformée.

      « Pincez-moi », murmura Ramirez.

      Comme Avery le faisait quand elle nettoyait des surfaces dans sa maison, elle se baissa et jeta un coup d’œil à la proue de l’embarcation. L’ombre était soit une coïncidence soit un signe chargé de sens exécuté par le tueur, et s’il en avait laissé un, il était possible qu’il en ait laissé un autre. Elle se déplaça d’un côté du navire vers l’autre.

      Dans la lumière éblouissante du soleil, sur une surface blanche à la proue du navire, juste au-dessus de la tête de la femme, entre son corps et son ombre, Avery remarqua une étoile. Quelqu’un avait utilisé son doigt pour dessiner une étoile, soit dans un crachat ou dans de l’eau de mer.

      Ramirez appela O’Malley en contrebas.

      « Qu’a dit la scientifique ? »

      « Ils ont trouvé quelques poils sur le corps. Pourraient provenir d’un tapis. L’autre équipe est encore à l’appartement. »

      « Quel appartement ? »

      « L’appartement de la femme », s’écria O’Malley. « Nous pensons qu’elle a été enlevée là-bas. Aucune empreinte nulle part. Le gars portait peut-être des gants. Comment l’a-t-il transférée ici, jusqu’à un dock très visible, sans que personne ne le voie, nous l’ignorons. Il y a aussi obscurci certaines des caméras de la marina. Ça a dû être fait juste avant le meurtre. Elle a peut-être été tuée la nuit dernière. Le corps ne semble pas avoir subi d’agression sexuelle, mais le légiste doit donner ses dernières conclusions. »

      Holt pouffa sans raison.

      « C’est une perte de notre temps », dit-il sèchement à O’Malley. « Que peut potentiellement fournir cette femme que mes hommes n’ont pas déjà découvert ? Je me fiche de sa dernière affaire ou de sa personnalité publique. Pour autant que cela me concerne, elle est seulement une avocate finie qui a eu de la chance sur sa première grosse affaire, parce qu’un tueur en série, qu’elle a défendu au tribunal, l’a aidée ! »

      Avery se redressa,