Raison de Courir . Блейк Пирс

Читать онлайн.
Название Raison de Courir
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un Polar Avery Black
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640290181



Скачать книгу

De plus, tout le monde savait qu’ils allaient chez Desoto. Tout ira bien, pensa-t-elle. Je l’espère.

      « Pose-la », dit-elle.

      En signe de bonne foi, Avery sortit doucement son Glock du bout des doigts et le mit sur la table entre les deux hommes âgés.

      « Fais-le », dit-elle à Ramirez. « Mets-le sur la table. »

      « Merde », murmura Ramirez. « C’est pas bon. Pas bon. » Malgré cela, il s’exécutera, posa son arme sur la table. L’autre homme, Tito, déposa sa propre arme et sourit.

      « Merci », dit Desoto. « Ne vous inquiétez pas. Personne ne veut de vos armes de flics. Elles seront en sécurité ici. Venez. Parlez. »

      Il disparut de la vue.

      Tito indique une petite porte rouge, presque impossible à remarquer étant donné sa localisation derrière un des box.

      « Toi d’abord », dit Ramirez.

      Tito s’inclina et entra.

      Ramirez franchit ensuite la porte et Avery suivi.

      La porte rouge s’ouvrait dans la cuisine. Un couloir s’enfonçait plus vers l’arrière. Directement devant eux se tenaient les escaliers du sous-sol, raides et sombres. En bas se trouvait une autre porte.

      « J’ai un mauvais pressentiment », dit Ramirez.

      « Silence », murmura Avery.

      Une partie de poker se jouait dans la pièce derrière. Les cinq hommes, tous hispaniques, bien habillés et portant des pistolets, firent silence à leur approche. La table était recouverte d’argent et de bijoux. Des canapés bordaient les murs du grand espace. Sur de nombreuses étagères, Avery remarqua des mitrailleuses et des machettes. Une autre porte était visible. Un rapide coup d’œil à leurs pieds révéla qu’aucun d’eux n’avait des chaussures assez grandes pour correspondre à celles du tueur.

      Sur le canapé, les bras largement écartés, et avec un énorme sourire sur le visage qui découvrait un grillz de dents pareilles à des rasoirs, était assis Juan Desoto. Son corps était plus celui d’un taureau que celui d’un homme, gonflé et ciselé par un exercice quotidien et, supposa Avery, par des stéroïdes. Un géant même assis, il aurait presque pu toiser les deux mètres dix. Ses pieds, de la même manière, étaient gigantesques. Au moins un quarante-six, pensa Avery.

      « Détendez-vous, tout le monde, détendez-vous », ordonna Desoto. « Jouez, jouez », pressa-t-il ses hommes. « Tito, apporte-leur quelque chose à boire. Que voudriez-vous, Officier Black ? », dit-il avec insistance.

      « Vous me connaissez ? », demanda Avery.

      « Je ne vous connais pas », répondit-il. J’ai entendu parler de vous. Vous avez arrêté mon petit cousin Valdez il y a deux ans, et certains de mes bons amis chez les West Side Killers. Oui, j’ai beaucoup d’amis dans d’autres gangs », dit-il en voyant l’air surpris d’Avery. « Tous les gangs ne s’affrontent pas les uns les autres comme des animaux. J’aime penser plus grand que ça. S’il vous plaît. Que puis-je vous offrir ? »

      « Rien pour moi », dit Ramirez.

      « C’est bon », ajouta-t-elle.

      Desoto fit un signe de la tête à Tito, qui partit par là où il était arrivé. Tous les hommes à la table continuèrent à jouer aux cartes excepté un. L’homme étrange était le portrait craché de Desoto, seulement bien plus petit et plus jeune. Il marmonna quelque chose à Desoto et tous deux eurent une conversation houleuse.

      « C’est le petit frère de Desoto », traduisit Ramirez. « Il pense qu’ils devraient simplement nous tuer tous les deux et nous balancer dans la rivière. Desoto est en train d’essayer de lui dire que c’est la raison pour laquelle il est toujours en prison, parce qu’il pense trop quand il devrait juste la fermer et écouter. »

      « Assieds-toi ! », cria finalement Desoto.

      De mauvaise grâce, son petit frère s’assit, mais il jeta avec dureté un regard furieux à Avery.

      Desoto prit une inspiration.

      « Vous aimez être une policière célèbre ? », demanda-t-il.

      « Pas vraiment », dit Avery. « Ça donne à des gars dans votre genre des cibles dans le service de police. Je n’aime pas être une cible. »

      « Vrai, vrai », dit-il.

      « Nous sommes à la recherche d’informations », ajouta Avery. « Une femme d’âge mûr nommée Henrietta Venemeer possède une librairie sur Summer Street. Livres spirituels, New Age, psychologie, des choses comme ça. La rumeur veut que vous n’aimiez pas le magasin. Qu’elle était harcelée. »

      « Par moi ? », nota-t-il avec surprise et il se montra du doigt.

      « Par vos propres hommes. Nous ne sommes pas certains. C’est pourquoi nous sommes là. »

      « Pourquoi viendriez-vous jusque dans l’antre du diable pour poser des questions à propos d’une femme dans une librairie ? S’il vous plaît, expliquez-moi cela. »

      Aucune reconnaissance d’Henrietta ou de la librairie n’apparaissait sur son visage. En fait, Avery pensait qu’il était insulté par l’accusation.

      « Elle a été assassinée la nuit dernière », dit Avery, et elle prêta une attention consciencieuse aux hommes dans la pièce et la manière dont ils réagissaient. « Sa nuque a été brisée et elle a été attachée à un yacht dans la marina sur Marginal Street. »

      « Pourquoi ferais-je cela ? », demanda-t-il.

      « C’est ce que nous voulons découvrir. »

      Desoto commença à parler à ses hommes dans un espagnol très rapide et agité. Son petit frère et un autre homme paraissaient sincèrement contrariés qu’ils puissent être accusés de quelque chose de si manifestement indigne d’eux. Les trois autres, cependant, se firent penauds soumis à l’interrogatoire. Une dispute s’ensuivit. À un moment, Desoto se leva de colère et déploya toute sa hauteur et sa taille.

      « Ces trois ont été au magasin », murmura Ramirez. « Ils l’ont braqué deux fois. Desoto est furieux car c’est la première fois qu’il entend parler de ça, et qu’il n’a jamais eu sa part. »

      Avec un fort rugissement, Desoto abattit son poing sur la table et la fendit en deux. Billets, pièces et bijoux volèrent. Un collier percuta presque le visage d’Avery et elle fut obligée de se tenir le dos contre la porte. Les cinq hommes s’écartèrent sur leurs chaises. Le petit frère de Desoto hurla de frustrations et leva les bras. Desoto maintint sa fureur dirigée droit sur un homme en particulier. Un doigt fut pointé vers le visage de l’homme, une menace fut prononcée et reçue.

      « Ce gars a amené les autres au magasin », murmura Ramirez. « Il a des problèmes. »

      Desoto se tourna avec les bras grands écartés.

      « Je vous présente mes excuses », dit-il. « Mes hommes ont en effet accosté cette femme dans son magasin. Deux fois. C’est la première fois que j’en entends parler. »

      Le cœur d’Avery battait rapidement. Ils étaient dans une pièce isolée remplie de criminels en colère avec des armes, et en dépit des paroles et gestes de Desoto, il était une présence intimidante et, si les rumeurs étaient vraies, un meurtrier de masse. Soudain, la sensation de sa petite lame si loin hors de portée ne fut plus aussi réconfortante qu’elle l’avait pensé.

      « Merci pour ça », dit Avery. « Juste pour être certaine que nous sommes à la même page, l’un de vos hommes aurait-il eu une raison quelconque de tuer Henrietta Venemeer ? »

      « Personne ne tue son approbation », déclara-t-il platement.

      « Venemeer était étrangement positionnée sur le navire », poussa Avery.