Название | Avant qu’il ne ressente |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Современные детективы |
Серия | Un mystère Mackenzie White |
Издательство | Современные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640292222 |
« Et concernant l’autre nom ? » demanda Ellington.
« Robbie Huston, » dit-il. « Je ne l’ai jamais vu qu’en coup de vent. Je suis presque certain qu’il est envoyé par une sorte d’organisme de services sociaux de Lynchburg. Mais d’après ce que j’en sais, il est considéré comme un saint à la résidence. Il fait la lecture aux pensionnaires et est vraiment très gentil. Comme je vous le disais, il vient de Lynchburg. C’est à peu près à une heure et demie de route d’ici – sur la route qui vous mènera à Treston, d’ailleurs. »
Mackenzie baissa les yeux vers le message de Jones et sauvegarda le numéro qu’il lui avait envoyé pour Robbie Huston. C’était une maigre piste, mais c’était toujours ça.
Elle jeta un coup d’œil à sa montre et vit qu’il était presque dix-huit heures. « Quand est-ce que votre adjoint et les autres policiers sont-ils supposés rentrer ? » demanda-t-elle.
« Bientôt. Mais personne ne m’a encore appelé avec du neuf. Je vous tiendrai au courant si vous voulez y aller et prendre un peu vos repères. »
« OK, » dit Mackenzie.
Elle rassembla les dossiers de l’enquête et se leva. « Merci pour votre aide cet après-midi, » dit Mackenzie.
« Pas de problèmes. Mais j’aimerais pouvoir en faire plus. Si vous voulez, je peux demander à la police d’État de venir donner un coup de main. Ils étaient ici ce matin mais ils se sont très vite dispersés. Je pense que quelques-uns d’entre eux vont quand même rester en ville pendant un jour ou deux. »
« Si ça s’avère nécessaire, je vous le dirai, » dit Mackenzie. « Bonne nuit, messieurs. »
Sur ces mots, elle sortit avec Ellington. Le vestibule d’entrée était maintenant désert, Frances ayant apparemment terminé sa journée.
Sur le parking, Ellington hésita un instant au moment où il sortit les clés de sa poche. « On va à l’hôtel ou on va jusqu’à Lynchburg ? » demanda-t-il.
Elle y réfléchit durant un instant et, bien qu’elle soit tentée de continuer l’enquête même s’il commençait à être tard, elle estima qu’essayer de joindre Robbie Huston par téléphone serait tout aussi productif qu’un voyage jusqu’à Lynchburg. De plus, elle commençait à être convaincue que le shérif Clarke savait ce qu’il faisait – et s’il n’avait pas vraiment émis de réserves à l’encontre de Huston, alors elle allait se fier à son avis pour l’instant. C’était un des avantages d’enquêter dans une petite ville – où tout le monde se connaissait presque de manière intime, les opinions et l’instinct de la police locale étaient souvent très fiables.
Mais ça vaut quand même la peine de lui passer un coup de fil dès qu’on sera à l’hôtel, pensa-t-elle.
« Hôtel, » dit-elle. « Si je n’obtiens pas les infos dont j’ai besoin après lui avoir passé un coup de fil ce soir, on s’arrêtera à Lynchburg demain. »
« Sur la route pour Treston ? Ça va faire beaucoup de déplacements. »
Elle hocha la tête. Ça allait faire beaucoup de va-et-vient, de fait. Peut-être qu’il vaudrait mieux qu’ils se séparent demain. Mais ils pourraient parler stratégie une fois qu’ils seraient installés à l’hôtel avec les dossiers de l’enquête devant eux et sous la brise rafraîchissante de la clim.
Pourtant jamais vraiment tentée par le luxe, l’idée de la clim sous cette chaleur oppressante était irrésistible. Ils montèrent dans la voiture qui avait surchauffé au soleil, Ellington baissa les vitres et ils se dirigèrent vers l’Ouest, vers le centre de Stateton.
***
Le seul motel de Stateton était un petit bâtiment carré étonnamment bien entretenu, du nom de Staunton County Inn. Il ne comptait que douze chambres, dont neuf étaient libres au moment où Mackenzie entra dans le vestibule et demanda une chambre pour la nuit. Maintenant que McGrath était au courant de leur relation, ils ne devaient plus se préoccuper de louer deux chambres juste pour sauver les apparences. Ils réservèrent une seule chambre avec un lit et, après une journée stressante de route sous le soleil, ils en firent bon usage dès que la porte se referma derrière eux.
Après coup, alors que Mackenzie se douchait, elle ne put s’empêcher d’apprécier la sensation agréable de se sentir désirée. Mais c’était plus que cela ; le fait qu’ils aient commencé à enlever leurs vêtements dès le moment où ils s’étaient retrouvés seuls avec accès à un lit, lui donnait l’impression d’avoir dix ans de moins. C’était une sensation agréable mais qu’elle s’efforçait tout de même de contrôler. Oui, bien sûr, elle aimait beaucoup être avec Ellington, et ce qu’il y avait entre eux était l’une des choses les plus excitantes et les plus prometteuses qui lui soit arrivée ces dernières années, mais elle savait également qu’elle devait être prudente et éviter que ça interfère avec son travail.
Elle avait l’impression qu’il en était également conscient. Il risquait les mêmes choses qu’elle : sa réputation, les moqueries et le chagrin. Bien que dernièrement, elle ne soit plus vraiment certaine qu’il se préoccupe autant d’avoir du chagrin. Maintenant qu’elle commençait à mieux le connaître, elle était certaine qu’Ellington n’était pas le genre de type à coucher ailleurs ou à mal se comporter avec les femmes, mais elle savait également qu’il venait de sortir d’un mariage qui avait échoué et qu’il était très prudent concernant leur relation – si c’était comme ça qu’ils décidaient de l’appeler.
Elle avait l’impression qu’Ellington ne serait pas complètement dévasté si leur relation prenait fin. Quant à elle… et bien, elle n’était pas vraiment certaine de savoir comment elle le prendrait.
Au moment où elle sortit de la douche pour se sécher, elle vit Ellington qui se tenait là, dans la salle de bains. Apparemment, il avait projeté de venir la rejoindre dans la douche mais il venait juste de rater l’occasion. Il la regardait de la manière un peu sournoise qu’il avait de le faire mais il y avait également quelque chose de plus concret dans son regard – une expression qu’elle commençait à considérer comme son « air de travail. »
« Oui ? » lui demanda-t-elle, sur un ton enjoué.
« Demain… Ce n’est pas vraiment ce que je veux faire, mais peut-être qu’il faudrait qu’on se sépare. L’un d’entre nous va jusqu’à Treston pendant que l’autre reste ici et travaille avec la police locale et le médecin légiste. »
Elle sourit, en constatant combien ils pouvaient parfois être synchronisés. « Je pensais exactement la même chose. »
« Tu as une préférence ? » demanda-t-il.
« Pas vraiment. J’irai à Lynchburg et à Treston. Ça ne me dérange pas de conduire. »
Elle pensa qu’il allait réclamer et voudrait plutôt prendre la journée sur les routes. Elle savait qu’il n’aimait pas particulièrement conduire mais il n’aimait pas non plus l’idée de la savoir toute seule sur les routes.
« OK, » dit-il. « Si on pouvait en fin de journée avoir obtenu de nouvelles informations de la résidence à Treston et du neuf de la part du légiste ici, peut-être qu’on pourrait élucider rapidement cette affaire, comme tout le monde a l’air de le vouloir. »
« Super, » dit-elle. Elle l’embrassa au moment où elle passa à côté de lui.
Une pensée lui traversa l’esprit au moment où elle retournait dans la chambre. Une pensée qu’elle ne pouvait pas ignorer et qui lui fit presque mal au cœur.
Et s’il ne ressentait pas pour moi les mêmes choses que je ressens pour lui ?
Il avait été légèrement plus distant depuis une semaine et bien qu’il ait fait de son mieux pour le lui dissimuler,