Название | Sous Surveillance |
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Автор произведения | Блейк Пирс |
Жанр | Современные детективы |
Серия | Les Enquêtes de Riley Page |
Издательство | Современные детективы |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781640294349 |
Pour le moment, le « normal » auquel faisait référence le doyen, semblait disparu à jamais.
Enfin, après un long moment, la réunion prit fin. Tandis que les étudiants quittaient le bâtiment, les journalistes attendaient à l'extérieur. Ils fondirent immédiatement sur Gina et Cassie, leur posant toutes sortes de questions. Riley devina qu'ils avaient réussi à savoir qui avait accompagné Rhea cette nuit avant son meurtre.
Si c'était le cas, ils devaient probablement savoir pour Riley aussi. Mais pour le moment, ils ne l'avaient pas repérée. C'était peut être une bonne chose que Gina et Cassie l'aient ignorée ce matin. Sinon, elle aurait été là avec elles, dans l'incapacité de répondre à des questions impossibles.
Riley accéléra le pas pour éviter les journalistes, se frayant un chemin au milieu des autres étudiants.
En passant, elle put entendre les journalistes harceler Gina et Cassie encore et encore avec la même question...
« Comment vous sentez-vous ? »
Riley ressentit un éclair de colère.
Qu'est-ce que c'est que cette question ? s'indigna-t-elle.
Qu'espéraient-ils que Gina et Cassie allaient répondre à cela ?
Riley n'avait aucune idée de ce qu'elle-même dirait, à l'exception peut-être de demander aux journalistes de la laisser tranquille.
Elle était encore submergée de sentiments confus et terribles, choc paralysant et persistant, incompréhension, une horreur qui la rongeait, et tellement plus encore. Le pire de tous était cette sorte de soulagement coupable qu'elle ait échappé au sort de Rhea.
Comment elle ou ses amies pourraient mettre des mots là-dessus ?
De toute façon, quel besoin pouvait avoir quelqu'un à leur demander ça ?
Riley se fraya un chemin à travers la foule d'étudiants jusqu'à la cafétéria. Elle n'avait pas encore pris de petit-déjeuner, et elle commençait tout juste à réaliser qu'elle avait faim. Arrivée devant le buffet, elle piocha du bacon et des œufs et se versa du jus d'orange et du café. Puis elle se chercha une place libre.
Ses yeux trouvèrent rapidement Trudy, assise seule à une table, à l'écart des autres et mangeant son propre petit-déjeuner.
Riley déglutit anxieusement.
Allait-elle oser rejoindre Trudy à sa table ?
Trudy allait-elle même lui parler ?
Elles n'avaient pas échangé un mot depuis la nuit dernière lorsque Trudy avait dit à Riley d'un ton amer d'aller se coucher.
Riley pris son courage à deux mains et manœuvra à travers la pièce jusqu'à la table de Trudy. Sans rien dire, elle posa son plateau sur la table et s'assit à côté de sa colocataire.
Pendant quelques instants, Trudy garda la tête baissée, comme si elle n'avait pas remarqué la présence de Riley.
Finalement, sans regarder Riley, Trudy lui parla.
— J'ai décidé de ne pas aller à la réunion. Comment c'était ?
— C'était nul, répondit Riley. J'aurais mieux fait de ne pas y aller non plus.
Elle réfléchit un moment.
— Heather n'était pas là non plus, dit-elle.
— Non, dit Trudy. J'ai entendu que ses parents étaient venus ce matin et l'ont emmenée directement à la maison. J'imagine que personne ne sait quand elle va revenir à l'école, ou même si elle reviendra.
Trudy regarda finalement Riley.
— Tu as entendu ce qui est arrivé à Rory Burdon ? lui demanda-t-elle.
Riley se rappela toutes les questions que Hintz lui avait posé sur Rory la nuit dernière.
— Non, répondit-elle.
— Les flics se sont pointés à son appartement la nuit dernière, martelant sa porte. Rory n'avait aucune idée de ce qui se passait. Il ne savait même pas ce qui était arrivé à Rhea. Il était vraiment effrayé de se faire arrêter, et il ne savait même pas pourquoi. Les flics l'ont interrogé jusqu'à ce qu'ils comprennent finalement qu'il n'était pas leur gars, puis ils sont partis.
Trudy haussa légèrement les épaules.
— Le pauvre mec, ajouta-t-elle. Je n'aurais pas dû donner son nom à ce stupide chef de la police. Mais il continuait de poser toutes ces questions, je ne savais pas quoi dire d'autre.
Le silence s'installa entre-elles. Riley se surprit à penser à Ryan Paige, et de quelle façon elle avait donné son nom à Hintz. Les policiers avaient-ils aussi rendu visite à Ryan la nuit dernière ? Cela semblait probable, mais elle espérait que non.
En tout cas, elle se sentait soulagée que Trudy soit enfin décidée à lui parler à nouveau. Riley pourrait peut-être s'expliquer, à présent.
— Trudy, commença-t-elle doucement, quand les flics sont arrivés ici, cette femme flic m'a demandé ce que je savais, et je ne pouvais pas lui mentir. Je devais lui dire que tu étais sortie la nuit dernière avec Rhea. Je devais aussi lui dire pour Cassie, Gina, et Heather.
Trudy hocha la tête.
— Je comprends Riley. Tu n'as pas besoin de t'expliquer. Je comprends. Et je suis désolée... je suis désolée de t'avoir traitée comme...
Soudainement, Trudy s'était mise à sangloter silencieusement, ses larmes tombant dans son plateau de petit-déjeuner.
— Riley, est-ce que c'est de ma faute ? demanda-t-elle. Je veux dire, ce qui est arrivé à Rhea ?
Riley ne pouvait pas en croire ses oreilles.
— De quoi tu parles, Trudy ? Bien sûr que non. Comment ça pourrait être de ta faute ?
— Eh bien, j'étais tellement stupide et bourrée la nuit dernière, et je ne faisais pas du tout attention à ce qu'il se passait, et je ne me souviens même pas quand Rhea a quitté le Centaur's Den. Les autres filles affirment qu'elle est partie seule. Peut-être que si j'...
La voix de Trudy se brisa, mais Riley comprit ce qu'elle ne dit pas...
« … peut-être que si j'avais raccompagné Rhea. »
Et Riley sentit elle aussi une terrible sensation de culpabilité.
Après tout, elle pouvait se poser les mêmes questions.
Si elle n'avait pas quitté seule le Centaur's Den, si elle s'était trouvée là lorsque Rhea s'apprêtait à partir, et si elle avait proposé de raccompagner Rhea chez elle...
Ce mot, si...
Riley n'avait jamais imaginé qu'un mot puisse être affreux à ce point.
Trudy continuait de pleurer en silence, et Riley ne savait pas quoi faire pour la réconforter.
Elle se demandait à moitié pourquoi elle-même n'était pas en train de pleurer.
Bien sûr, elle avait pleuré dans son lit la nuit dernière. Mais il était certain qu'elle n'avait pas pleuré assez, pas sur quelque chose d'aussi terrible. Il était certain qu'elle avait encore des pleurs en réserve.
Elle commença à picorer son petit-déjeuner tandis que Trudy essuya ses yeux et se moucha, se calmant un peu.
—Riley, je n'arrête pas de me demander pourquoi ? Je veux dire, pourquoi Rhea ? Est-ce que c'était personnel ? Est-ce que quelqu'un la détestait assez pour la tuer ? Je ne vois même pas comment c'est possible. Personne ne détestait Rhea. Pourquoi quelqu'un détesterait-il Rhea ?
Riley ne répondit rien, mais elle se posait les mêmes questions. Elle se demandait aussi si les policiers avaient