Un Reve de Mortels . Морган Райс

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Название Un Reve de Mortels
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632916822



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sont des lâches », dit Matus. « Comme tous les pirates. »

      « Ils nous ont aussi dépouillés de nos armes », ajouta O’Connor.

      Le cœur de Thor broncha en se souvenant soudain de ses armes, son armure, l’Épée de la Mort.

      « Ne t’inquiète pas », dit Reece en voyant son visage. « Notre armement a passé l’orage – le tien inclut. Il n’est pas au fond de l’océan, au moins. Mais ces pirates l’ont. Tu vois là, à travers les lattes ? »

      Thor regarda à travers les planches et vit, sur le pont, tout leur armement,  sous le soleil, les pirates massés autour. Il vit la hache de guerre d’Elden, l’arc doré d’O’Connor, la hallebarde de Reece, le fléau de Matus, la lance d’Indra, le sac de sable de Selese – et sa propre Épée de la Mort. Il vit les pirates, mains sur les hanches, regard baissé, qui les examinaient avec jubilation.

      « Je n’ai jamais vu une épée comme ça », dit l’un d’eux à l’autre.

      Thor rougit de rage en voyant le pirate poussa son épée avec le pied.

      « On dirait qu’elle était à un Roi », dit l’autre en s’avançant.

      « Je l’ai trouvée en premier, elle est à moi », dit le premier.

      « Si tu me tues pour ça », dit l’autre.

      Thor observa les hommes se saisir à bras-le-corps, puis entendit un fort bruit sourd alors qu’ils s’écrasaient tous deux sur le pont, luttant, les autres pirates huaient tout en les encerclant. Ils roulèrent dans tous les sens, se donnant des coups de poing et de coude ; les autres les encourageaient, puis finalement Thor vit du sang jaillir à travers les lattes, vit un pirate frapper du pied la tête de l’autre plusieurs fois.

      Les autres poussèrent des hourras et s’en délectèrent.

      Le pirate qui avait gagné, un homme sans chemise, avec un torse maigre et nerveux, et une longue cicatrice le long de la poitrine, se leva, haletant, et marcha vers l’Épée de la Mort. Pendant que Thor regardait, il se baissa, s’en saisit et la brandit victorieusement. Les autres applaudirent.

      Thor trépignait à cette vue. Cette vermine, tenant son épée, une épée destinée à un Roi. Une épée pour laquelle il avait risqué sa vie, pour la gagner. Une épée qui lui avait été donné, et à nul autre.

      Un cri soudain s’éleva, et Thor vit le visage du pirate brusquement grimacer de douleur. Il cria et jeta l’épée, comme s’il tenait un serpent ; Thor la vit voler dans les airs et atterrir sur le pont avec un bruit métallique et sourd.

      « Elle m’a mordu ! » hurla le pirate aux autres. « Cette fichue épée a mordu ma main ! Regardez ! »

      Il tendit la main et montra un doigt manquant. Thor jeta un regard à l’épée, dont la garde était visible à travers les planches, et vit de petites dents aiguisées dépassant d’un des visages qui y était gravé, du sang en coulait.

      Les autres pirates se tournèrent et y jetèrent un coup d’œil.

      « Elle est diabolique ! » hurla l’un.

      « Je ne la touche pas ! » cria un autre.

      « Peu importe », dit un, en tournant le dos. « Il y a assez d’autres armes parmi lesquelles choisir. »

      « Et pour mon doigt ? » cria le pirate, souffrant le martyre.

      Les autres pirates rirent, l’ignorèrent, et à la place se concentrèrent sur les autres armes, se disputant pour le butin pur eux-mêmes.

      Thor reporta son attention sur son épée, la voyant maintenant là, si près de lui, juste de l’autre côté des lattes. Il essaya encore une fois, de toutes ses forces, de se libérer, mais ses liens ne voulaient pas céder. Ils avaient été bien attachés.

      « Si nous pouvions seulement obtenir nos armes », dit Indra, bouillonnant de rage. « Je ne peux pas supporter la vue de leurs mains grasses sur ma lance. »

      « Peut-être que je peux aider », dit Ange.

      Thor et les autres se tournèrent vers elle, sceptiques.

      « Ils ne m’ont pas ligotée comme vous », expliqua-t-elle. « Ils avaient peur de ma lèpre. Ils ont lié mes mains, mais ensuite ils ont abandonné. Vous voyez ? »

      Ange se mit debout, leur montra ses poignets attachés dans son dos, mais ses pieds étaient libres de bouger.

      « Cela ne nous aidera pas beaucoup », dit Indra. « Tu es toujours coincée ici en bas avec nous tous. »

      Ange secoua la tête.

      « Vous ne comprenez pas », dit-elle. Je suis plus petite que vous tous. Je peux glisser mon corps à travers ces planches. » Elle se tourna vers Thor. « Je peux atteindre ton épée. »

      Il la dévisagea en retour, impressionné par son intrépidité.

      « Tu es très hardie », dit-il. « J’admire cela en toi. Mais tu te mettrais en danger. S’ils t’attrapent là dehors, ils pourraient te tuer. »

      « Ou pire », ajouta Selese.

      Ange se retourna, fière, obstinée.

      « Je mourrais dans tous les cas, Thorgrin », répondit Ange. « Je l’ai appris il y a longtemps. Ma vie m’a enseigné ça. Ma maladie me l’a enseigné. Mourir ne compte pas pour moi ; c’est seulement vivre qui importe. Et vivre libre, sans être entravée par les carcans des hommes. »

      Thor la dévisagea, inspiré, stupéfait par sa sagesse à un si jeune âge. Elle en savait déjà plus sur la vie que la plupart des grands maîtres qu’il avait rencontrés.

      Thor hocha solennellement la tête vers elle. Il pouvait voir l’esprit guerrier en elle, et il ne le briderait pas.

      « Va alors », dit-il. « Sois rapide et discrète. Si tu vois un quelconque signe de danger, reviens vers nous. Je me soucie plus de toi que de cette épée. »

      Ange s’illumina, encouragée. Elle pivota rapidement et se dépêcha à travers la cale, marchant étrangement avec les mains dans le dos, jusqu’à ce qu’elle atteigne les lattes. Elle s’agenouilla là, regardant à travers, en sueur, les yeux écarquillés de peur.

      Finalement, voyant sa chance, Ange passa la tête dans le trou entre les planches, juste assez large pour la contenir. Elle se tortilla à travers, poussant avec les pieds.

      Un instant après, elle disparut de la cale, et Thor put la voir, debout sur le pont. Le cœur battant, il priait pour qu’elle soit en sécurité, priait pour qu’elle puisse attraper son épée et revenir avant qu’il ne soit trop tard.

      Ange se mit debout, s’accroupit et se hâta promptement vers l’épée ; elle tendit son pied nu, le plaça sur la garde, et la fit glisser.

      L’épée fit un bruit fort en glissant sur le pont, vers la cale. Elle était à quelques dizaines de centimètres des planches, quand soudain une voix traversa les airs.

      « Cette petite peste ! » cria un pirate.

      Thor vit tous les pirates se tourner vers elle, puis courir dans sa direction.

      Ange courut, essayant de revenir – mais ils la saisirent avant qu’elle ne puisse y parvenir. Ils l’agrippèrent et la relevèrent, et Thor put les voir la faire marcher vers le bastingage, comme s’ils s’apprêtaient à la jeter à l’eau.

      Ange réussit à soulever brusquement son talon et un grognement s’éleva quand elle frappa droit dans l’entrejambe du pirate. Le pirate qui la tenait gémit et la lâcha, sans hésiter, Ange se précipita à travers le pont, atteignit l’épée, et lui donna un coup de pied.

      Thor regarda, euphorique, l’épée passer entre les mailles du filet et atterrir dans la cale, juste à ses pieds, avec un