Название | Le Serment des Frères |
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Автор произведения | Морган Райс |
Жанр | Героическая фантастика |
Серия | L'anneau Du Sorcier |
Издательство | Героическая фантастика |
Год выпуска | 0 |
isbn | 9781632916341 |
« Notre père leur faisait confiance », dit-il finalement. « Et son père avant lui. Ils ne leur ont jamais failli. »
Erec examina l’horizon, et pendant qu’il le faisait, soudain le brouillard se leva et le soleil le transperça. La vue changea considérablement, ils gagnèrent soudain en visibilité, et au loin, le cœur d’Alistair bondit quand elle vit une terre. Là, à l’horizon, se tenait une île dressée, faite de solides falaises, s’élevant droit vers le ciel. Il ne semblait y avoir aucun endroit pour accoster, aucune plage, aucune entrée. Jusqu’à ce qu’Alistair lève les yeux et voie une arche, une porte taillée dans la montagne elle-même, l’océan faisait des éclaboussures directement contre elle. C’était une entrée grande et imposante, gardée par une herse de fer, un mur de roc massif avec une porte taillée en son milieu. C’était différent de tout ce qu’elle avait vu.
Erec fixait l’horizon, l’examinait, la lumière du soleil frappait la porte comme si elle illuminait l’entrée d’un autre monde.
« La confiance, ma dame », répondit-il finalement, « naît du besoin, pas de la volonté. Et c’est quelque chose de très précaire. »
CHAPITRE SEPT
Darius se tenait sur le champ de bataille, tenant une épée faite d’acier, et regarda tout autour de lui, absorbant le paysage. Ce dernier avait un aspect surréaliste. Même en le voyant de ses propres yeux, il ne pouvait croire ce qu’il venait d’arriver. Ils avaient défait l’Empire. Lui, seul, avec une petite centaine de villageois, sans vraies armes – et avec l’aide des quelques centaines d’hommes de Gwendolyn – avait vaincu cette armée professionnelle composée de centaines de soldats de l’Empire. Ils avaient revêtu leur meilleure armure, avaient brandi les meilleures armes, avaient eu des zertas à leur disposition. Et lui, Darius, à peine armé, avait mené la bataille qui les avait tous battus, la première victoire contre l’Empire de toute l’histoire.
Là, en ce lieu, où il s’était attendu à mourir en défendant l’honneur de Loti, il se tenait à présent victorieux.
Un conquérant.
Pendant qu’il examinait le champ, il vit mêlés aux corps de l’Empire ceux d’un grand nombre de ses propres villageois, des dizaines de morts, et sa joie fut tempérée par le chagrin. Il tendit ses muscles et sentit lui-même des blessures fraiches, ses entailles d’épée à ses biceps et ses cuisses, et sentit encore le picotement des coups de fouet dans son dos. Il pensa aux représailles à venir et sut que leur victoire avait eu un prix.
Mais encore une fois, songea-t-il, toute liberté en avait un.
Darius sentit un mouvement et se tourna pour voir approcher ses amis, Raj et Desmond, blessés mais, fut-il soulagé de le constater, vivants. Il pouvait déceler dans leurs yeux qu’ils le regardaient différemment – que tous les siens le regardaient désormais différemment. Ils le dévisageaient avec respect – plus que du respect, de l’admiration. Comme une légende vivante. Ils avaient tous vu ce qu’il avait fait, tenant tête à l’Empire seul. Et il les avait tous vaincus.
Ils ne le considéraient plus comme un garçon. Ils le considéraient comme un chef. Un guerrier. C’était un regard qu’il ne s’était jamais attendu à voir dans les yeux de ces garçons plus âgés, dans les yeux des villageois. Il avait toujours été celui qui était ignoré, celui duquel personne n’attendait rien.
Des dizaines de ses frères d’armes vinrent à côté de lui, rejoignant Raj et Desmond, des garçons qu’il avait entraînés et avec lesquels il avait croisé le fer jour après jour, peut-être cinquante d’entre eux, nettoyant leurs blessures, se remettant sur pieds, et se rassemblant autour de lui. Ils regardèrent tous vers lui, là debout, tenant son épée d’acier, couvert de blessures, avec admiration. Et avec espoir.
Raj fit un pas en avant et l’étreignit, puis un à la fois, ses frères d’armes l’étreignirent aussi.
« C’était téméraire », dit Raj avec un sourire. « Je ne pensais pas que tu avais ça en toi. »
« Je pensais vraiment que tu allais te rendre », dit Desmond.
« J’ai du mal à croire que nous nous tenions tous là debout », dit Luzi.
Ils parcoururent tous les alentours du regard, étudiant le paysage, comme s’ils avaient tous atterri sur une nouvelle planète. Darius contempla tous les corps, toutes les belles armures et armes étincelant dans le soleil ; il entendit des oiseaux croasser, et leva les yeux pour voir les vautours décrivant déjà des cercles dans le ciel.
« Rassemblez leurs armes », s’entendit ordonner Darius, prenant la direction. C’était une voix grave, plus grave que celle qu’il avait toujours utilisée, et elle portait un air d’autorité qu’il ne s’était jamais connu. « Et enterrez nos morts. »
Ses hommes écoutèrent, et tous se déployèrent, allant de soldat en soldat, les dépouillant, chacun d’eux choisit les meilleurs armes : certains prirent des épées, d’autres des masses d’arme, fléaux, dagues, haches et marteaux de guerre. Darius leva l’épée qu’il avait en main, celle qu’il avait prise au commandant, et il l’admira dans la lumière du soleil. Il s’émerveilla devant son poids, sa garde et sa lame élaborées. Du vrai acier. Quelque chose qu’il pensait ne jamais avoir la chance de posséder dans sa vie. Darius avait l’intention d’en faire bon usage, de l’employer pour tuer autant d’hommes de l’Empire que possible.
« Darius ! » s’éleva une voix qu’il ne connaissait que trop bien.
Il se tourna et vit Loti jaillir de la foule, larmes aux yeux, se précipitant vers lui en dépassant tous les hommes. Elle s’élança en avant et l’enlaça, le serra dans ses bras, pendant que de chaudes larmes coulaient le long de sa nuque.
Il l’étreignit en retour, tandis qu’elle s’accrochait à lui.
« Je ne l’oublierais jamais », dit-elle, entre ses larmes, se penchant près de lui et murmurant à son oreille. « Je n’oublierais jamais ce que tu as fait aujourd’hui. »
Elle l’embrassa, et il l’embrassa en retour, pendant qu’elle pleurait et riait en même temps. Il était tant soulagé de la voir en vie, elle aussi, de la tenir, de savoir que ce cauchemar, au moins pour le moment, était derrière eux. Se savoir que l’Empire ne pouvait pas la toucher. Alors qu’il la tenait dans ses bras, il sut qu’il le referait mille et une fois pour elle.
« Frère », dit une voix.
Darius se retourna et fut ravi de voir sa sœur, Sandara, s’avancer, rejointe par Gwendolyn et l’homme que Sandara aimait, Kendrick. Darius remarqua le sang qui coulait le long du bras de ce dernier, les ébréchures toutes fraiches sur son armure et son épée, et il ressentit un élan de gratitude. Il savait que s’il n’y avait pas eu Gwendolyn, Kendrick et les leurs, lui et son peuple seraient sûrement morts sur le champ de bataille en ce jour.
Loti recula tandis que Sandara faisait un pas en avant et l’étreignait, et il fit de même.
« Je vous suis grandement redevable », dit Darius, les dévisageant tous. « Moi et tout mon peuple. Vous êtes revenus pour nous quand vous n’en aviez pas l’obligation. Vous êtes de vrais guerriers. »
Kendrick s’avança et posa une main sur l’épaule de Darius.
« C’est toi qui es un véritable guerrier, mon ami. Tu as fait montre d’un grand courage sur le champ de bataille aujourd’hui. Dieu a récompensé ta valeur avec cette victoire. »
Gwendolyn s’approcha, et Darius baissa la tête.
« La justice a triomphé aujourd’hui sur le mal et la brutalité », dit-elle. « Je prends un plaisir personnel, pour bien des raisons, à voir ta victoire et à avoir eu ta permission d’y prendre part. Je sais que mon époux, Thorgrin, l’aurait fait, lui aussi. »
« Merci,