Un Règne de Fer . Морган Райс

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Название Un Règne de Fer
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632915443



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travers la grande porte, pour pénétrer avec lui dans le Pays des Druides.

      Mais une fois encore, Mycoples recula, levant ses serres.

      Je ne peux entrer.

      Thor sentit les pensées de Mycoples passer à travers lui. Il la regarda, la vit fermer ses énormes yeux brillants, clignant des paupières, et il comprit.

      Elle était en train de lui dire qu’il devrait entrer dans le Pays des Druides seul.

      Thor mit pied à terre dans le sable rouge et se tint devant les piliers, les examinant.

      « Je ne peux pas te laisser ici, mon amie », dit Thor. « C’est trop dangereux pour toi. Si je dois y aller seul, alors j’irais. Retourne à la sécurité du foyer. Attends-moi là-bas. »

      Mycoples secoua la tête et la baissa jusqu’au sol, s’allongeant là, résignée.

      Je t’attendrais jusqu’à la fin du monde.

      Thor pouvait voir qu’elle était décidée à rester. Il savait qu’elle était têtue, qu’elle ne céderait pas.

      Thor se pencha en avant, caressa les écailles de Mycoples sur son long museau, s’inclina, et l’embrassa. Elle ronronna, leva la tête, et la posa sur sa poitrine.

      « Je reviendrais pour toi, ma mie », dit Thor.

      Thor pivota et fit face aux piliers, d’or pur, étincelants dans le soleil et l’aveuglant presque, et il fit un premier pas. Il se sentait vivant d’une manière qu’il n’aurait jamais imaginée alors qu’il passait à travers les portes et, enfin, dans le Pays des Druides.

      CHAPITRE SIX

      Gwendolyn voyageait à l’arrière d’un attelage, cahotant le long de la route, menant le convoi de gens qui serpentait lentement vers l’est, loin de la Cour du Roi. Gwendolyn était satisfaite de l’évacuation, qui avait été ordonnée jusqu’à présent, et satisfaite de la progression de son peuple. Elle détestait laisser sa cité derrière elle, mais elle était assurée qu’au moins ils auraient gagné assez de distance pour que son peuple soit en sécurité, bien avancé sur la voie de leur ultime mission : traverser le Passage Occidental du Canyon, embarquer sur sa flotte de navires sur les rivages des Tartuviens, et de franchir le grand océan vers les Isles Boréales. C’était la seule manière, elle le savait, de garder son peuple en sécurité.

      Pendant qu’ils marchaient, des milliers de ses gens à pied tout autour d’elle, des milliers d’autres ballottant dans leurs charrettes, le bruit des sabots de chevaux emplissait les oreilles de Gwen, le son du mouvement régulier des charriots, de l’humanité. Gwen se retrouva à se perdre dans la monotonie du périple, tenant Guwayne contre sa poitrine, le berçant. À côté d’elle étaient assis Steffen et Illepra, l’accompagnant tout le long du chemin.

      Gwen regarda dehors vers la route devant elle et tenta de s’imaginer ailleurs que là. Elle avait travaillé si dur pour reconstruire son royaume, et à présent elle était là, fuyant loin de lui. Elle exécutait son plan d’évacuation de masse à cause de l’invasion des McCloud – mais plus important, en raison de toutes les anciennes prophéties, des allusions d’Argon, à cause de ses propres rêves et du sentiment d’une tragédie en suspens. Mais si, se demanda-t-elle, elle avait tort ? S’il s’agissait seulement d’un rêve, juste d’inquiétudes dans la nuit ? Et si tout allait bien dans l’Anneau ? Si c’était une réaction exagérée, une évacuation inutile ? Après tout, elle pouvait évacuer son peuple vers une autre cité à l’intérieur de l’Anneau, telle Silésia. Elle n’était pas obligée de les mener de l’autre côté d’un océan.

      Sauf si elle pressentait une destruction complète et totale de l’Anneau. Pourtant d’après tout ce qu’elle avait lu et entendu et ressenti, cette destruction était imminente. Évacuer était le seul moyen, s’assurait-elle.

      Alors que Gwen contemplait l’horizon, elle souhaita que Thor puisse être là, à son côté. Elle leva les yeux et scruta le ciel, se demandant où il était maintenant. Avait-il trouvé le Pays des Druides ? Avait-il trouvé sa mère ? Reviendrait-il à elle ?

      Et se marieraient-ils un jour ?

      Gwen abaissa le regard dans les yeux de Guwayne, et elle vit Thor le lui rendre, vit ses yeux gris, et elle tint son fils plus fermement. Elle essaya de ne pas penser au sacrifice qu’elle avait dû faire dans les Limbes. Tout allait-il se réaliser ? Le destin serait-il si cruel ?

      « Ma dame ? »

      Gwen sursauta en entendant la voix ; elle se tourna et vit Steffen, se tournant dans le charriot, pointant quelque chose dans le ciel. Elle remarqua que, tout autour d’elle, son peuple s’arrêtait, et elle sentit soudainement son propre attelage tressauter et s’arrêter. Elle fut perplexe quant à la raison pour laquelle le cocher pourrait s’arrêter sans son ordre.

      Gwen suivit le doigt de Steffen, et là, à l’horizon, elle fut surprise de voir trois flèches tirées haut dans les airs, toutes enflammées, puis retomber dans une courbe, chutant vers le sol comme des étoiles filantes. Elle fut choquée : trois flèches enflammées ne pouvaient signifier qu’une chose : c’était le signe des MacGils. Les serres d’un faucon, utilisées pour annoncer la victoire. C’était une marque utilisée par son père et son père avant lui, un signe conçu seulement pour les MacGils. Il n’y avait pas d’erreur possible : cela indiquait que les MacGils avaient gagné. Ils avaient repris la Cour du Roi.

      Mais comment était-ce possible ? se demanda-t-elle. Quand ils étaient partis, il n’y avait aucun espoir de victoire, encore moins de survie, sa chère cité envahie par les McClouds, sans personne pour monter la garde.

      Gwen aperçut, dans l’horizon lointain, une bannière en train d’être hissée, de plus en plus haut. Elle plissa les yeux, et là encore il n’y avait pas d’erreur : c’était la bannière des MacGils. Cela ne pouvait que signifier que la Cour du Roi était à présent de retour dans le giron des MacGils.

      D’un côté, Gwen se sentit transportée de joie, et souhaitait y retourner à l’instant même. De l’autre, alors qu’elle considérait la route qu’ils avaient parcourue, elle pensa aux prédictions d’Argon, aux parchemins qu’elle avait lus, à ses propres prémonitions. Elle sentait, profondément en elle, que son peuple devait toujours être évacué. Peut-être les MacGils avaient-ils repris la Cour du Roi ; mais cela n’impliquait pas que l’Anneau soit sûr. Gwendolyn était encore certaine que quelque chose de pire approchait, et qu’elle devait emmener son peuple loin de là, le mettre e, sûreté.

      « Il semble que nous ayons gagné », dit Steffen.

      « Une raison pour festoyer ! », s’exclama Aberthol, approchant son attelage.

      « La Cour du Roi est à nouveau notre ! » s’écria un homme du peuple.

      Une grande clameur s’éleva parmi ses gens.

      « Nous devons faire demi-tour immédiatement ! » cria un autre.

      Une autre acclamation monta dans les airs. Mais Gwen secoua la tête catégoriquement. Elle se leva et fit face à son peuple, et tous les yeux se tournèrent vers elle.

      « Nous ne ferons pas demi-tour ! » tonna-t-elle à son peuple. « Nous avons commencé l’évacuation, et nous devons nous y tenir. Je sais qu’un grand danger attend l’Anneau. Je dois vous mettre en sécurité tant que nous en avons encore le temps, pendant qu’il reste encore une chance. »

      Son peuple grogna, mécontent, et plusieurs manants s’avancèrent, pointant vers l’horizon.

      « Je ne sais pas pour le reste d’entre vous », brailla l’un d’eux, « mais la Cour du Roi est mon foyer ! C’est tout ce que je connais et aime ! Je ne suis pas sur le point de traverser un océan vers une île étrange pendant que notre cité est intacte et aux mains des MacGils ! Je retourne à la Cour du Roi ! »

      Une grande clameur s’éleva, et comme il partait, s’en retournant,