La Marche Des Rois . Морган Райс

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Название La Marche Des Rois
Автор произведения Морган Райс
Жанр Героическая фантастика
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Героическая фантастика
Год выпуска 0
isbn 9781632913180



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Il sentit l'énergie qui se trouvait dans l'épée de Brom, sa forme, son métal, et, d'une façon ou une autre, il ne fit qu'un avec elle. Dans son esprit, il lui ordonna de s'arrêter.

      Brom resta figé sur place, les yeux écarquillés.

      “Argon !” hurla Brom en se retournant. “Arrêtez cette sorcellerie tout de suite ! Arrêtez ce garçon !”

      Argon sortit de la foule et baissa lentement son capuchon. Il regarda fixement Thor avec ses yeux intenses et pénétrants.

      “Je ne vois aucune raison de l'arrêter”, dit Argon. “Il n'est pas venu ici pour faire du mal.”

      “Es-tu fou ? Il a presque tué notre Roi !”

      “C'est ce que vous supposez”, dit Argon. “Ce n'est pas ce que je vois.”

      “Laissez-le !” dit une voix rauque et grave.

      Tout le monde se retourna quand MacGil se redressa. Il les regarda. Il était très faible. Il était clair qu'il avait besoin de faire des efforts pour parler.

      “Je veux voir le garçon. Ce n'est pas lui qui m'a poignardé. J'ai vu le visage de l'homme et ce n'était pas lui. Thor est innocent.”

      Lentement, les autres relâchèrent leur garde et Thor relâcha son esprit et les libéra. Les gardes reculèrent en regardant Thor avec méfiance, comme s'il venait d'un autre monde, et remirent lentement l'épée au fourreau.

      “Je veux le voir”, dit MacGil. “Seul. Vous tous. Laissez-nous.”

      “Mon Roi”, dit Brom. “Pensez-vous vraiment que ce soit sans danger ? Rien que vous et ce garçon ?”

      “Il ne faut pas toucher Thor”, dit MacGil. “Maintenant, laissez-nous. Vous tous. Ma famille aussi.”

      Un silence pesant tomba sur la pièce. Les personnes présentes se regardèrent fixement les unes les autres, ne sachant visiblement pas quoi faire. Thor resta là, figé dans place, tout juste capable de comprendre tout ce qui se passait.

      Les autres, dont la famille du Roi, sortirent un par un de la pièce et Krohn partit avec Reece. La chambre, bondée quelques moments auparavant, se retrouva soudain vide.

      La porte se ferma. Il ne restait que Thor et le roi, seuls dans le silence. Il avait peine à y croire. Voir MacGil allongé là, si pâle, dans une telle douleur, peinait Thor plus qu'il ne pouvait le dire. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était presque comme si une partie de lui-même était en train de mourir là, elle aussi, sur ce lit. Il voulait plus que tout que le roi se remette.

      “Viens ici, mon garçon”, dit MacGil faiblement, la voix rauque, à peine plus forte qu'un murmure.

      Thor baissa la tête, se rendit vite au côté du roi et s'agenouilla devant lui. Le roi tendit un poignet flasque; Thor lui prit la main et l'embrassa.

      Thor leva les yeux et vit que MacGil lui souriait faiblement. Thor eut la surprise de sentir de chaudes larmes couler sur ses propres joues.

      “Mon seigneur”, commença Thor à toute vitesse, incapable de se retenir plus longtemps, “croyez-moi, je vous en supplie. Je ne vous ai pas empoisonné. Je n'étais au courant du complot que par l'intermédiaire de mon rêve, d'un pouvoir que je ne comprends pas. Je voulais seulement vous avertir. S'il vous plaît, croyez-moi —”

      MacGil leva la main et Thor se tut.

      “Je me suis trompé sur toi”, dit MacGil. “Il a fallu que je me fasse poignarder par la main d'un autre homme pour que je me rende compte que ce n'était pas toi. Tu essayais seulement de me sauver. Pardonne-moi. Tu étais loyal. Peut-être le seul membre loyal de ma cour.”

      “Comme j'aurais voulu avoir tort”, dit Thor. “ Comme j'aurais voulu que vous soyez en sécurité, que mes rêves ne soient que des illusions, qu'on ne vous ait jamais assassiné. Peut-être avais-je tort. Peut-être allez-vous survivre.”

      MacGil secoua la tête.

      “Mon heure est venue”, dit-il à Thor.

      Thor avala sa salive, espérant que ce n'était pas vrai mais sentant que ça l'était.

      “Savez-vous qui a commis cet acte terrible, mon seigneur ?” Thor posa la question qui avait accaparé ses pensées depuis qu'il avait fait son rêve. Il n'arrivait pas à imaginer qui voudrait tuer le roi, ou pour quelle raison.

      MacGil leva les yeux vers le plafond et cligna laborieusement des yeux.

      “J'ai vu son visage. C'est un visage que je connais bien. Cependant, pour une raison ou pour une autre, je n'arrive pas à l'identifier.”

      Il se tourna et regarda Thor.

      “Cela n'a plus d'importance, à présent. Mon heure est venue. Qu'elle soit venue par sa main ou par celle d'un autre, la fin reste la même. Ce qui compte maintenant”, dit-il en tendant le bras et en saisissant le poignet de Thor avec une force qui l'étonna, “c'est ce qui va se passer après mon départ. Notre royaume va se retrouver sans roi.”

      MacGil regarda Thor avec une intensité que Thor ne comprit pas. Thor ne savait pas précisément ce qu'il disait, ni ce qu'il exigeait de lui, en supposant qu'il ait exigé quelque chose. Thor voulait le lui demander mais il voyait tout le mal qu'avait MacGil à reprendre son souffle et ne voulait pas prendre le risque de l'interrompre.

      “Argon avait raison quand il parlait de toi”, dit-il en relâchant lentement sa prise. “Ta destinée est bien plus grande que la mienne.”

      En entendant les paroles du roi, Thor sentit un choc électrique lui traverser le corps. Sa destinée ? Plus grande que celle du Roi ? L'idée que le Roi prenne même la peine de parler de Thor avec Argon dépassait tout ce que Thor pouvait comprendre. Quant au fait qu'il dise que la destinée de Thor était plus grande que celle du Roi, qu'est-ce que ça pouvait donc dire ? Est-ce que le Roi MacGil avait simplement des divagations dans ses derniers moments ?

      “Je t'ai choisi … je t'ai accueilli dans ma famille pour une raison précise. Sais-tu quelle est cette raison ?”

      Thor secoua la tête. Il voulait désespérément le savoir.

      “Ne sais-tu pas pourquoi je voulais que tu sois ici, rien que toi, pour mes derniers instants ?”

      “Je suis désolé, mon seigneur”, dit-il en secouant la tête. “Je ne sais pas.”

      MacGil sourit faiblement et ses yeux commencèrent à se fermer.

      “Il y a un grand pays, loin d'ici. Au-delà des Terres Sauvages, même au-delà du pays des Dragons. C'est le pays des Druides. Ta mère est de là-bas. Tu dois aller y chercher les réponses.”

      MacGil ouvrit grand les yeux et regarda fixement Thor avec une intensité que Thor n'arrivait pas à comprendre.

      “Notre royaume en dépend”, ajouta-t-il. “Tu n'es pas comme les autres. Tu es spécial. Tant que tu n'auras pas compris qui tu es, notre royaume ne sera jamais en paix.”

      Les yeux de MacGil se refermèrent et sa respiration se fit superficielle. Chaque souffle venait avec un halètement. Sa prise du poignet de Thor s'affaiblit lentement et Thor sentit ses propres larmes lui monter aux yeux. Il essayait de comprendre tout ce que le roi avait dit et ça lui donnait le tournis. Il arrivait à peine à se concentrer. Avait-il tout entendu correctement ?

      MacGil commença à murmurer quelque chose, mais si bas que Thor le distingua à peine. Thor se pencha plus près et approcha l'oreille des lèvres de MacGil.

      Le roi leva la tête une dernière fois et, avec un dernier effort, dit :

      “Venge-moi.”

      Puis, soudain, MacGil se raidit. Il resta immobile quelques moments, puis sa tête se tourna et ses yeux s'ouvrirent en grand, figés.

      Mort.

      “NON !” gémit Thor.

      Il avait dû gémir assez fort pour alerter les gardes, car, un instant plus tard, il entendit une porte s'ouvrir brusquement derrière lui, entendit l'agitation produite par des dizaines de personnes