Contes merveilleux, Tome I. Ганс Христиан Андерсен

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Название Contes merveilleux, Tome I
Автор произведения Ганс Христиан Андерсен
Жанр Сказки
Серия
Издательство Сказки
Год выпуска 0
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les flancs: on est tout de suite inspiré, entraîné.

      –Veuillez vous éloigner, monsieur, je vous prie, et cesser vos importunités.

      –Mademoiselle, je suis un gentleman, dit fièrement le faux col; je possède un tire-botte et une brosse à cheveux.» Il mentait impudemment: car c'était à son maître que ces objets appartenaient; mais il savait qu'il est toujours bon de se vanter.

      «Encore une fois, éloignez-vous, répéta la jarretière, je ne suis pas habituée à de pareilles manières.

      –Eh bien! vous n'êtes qu'une prude!» lui dit le faux col qui voulut avoir le dernier mot. Bientôt après on les tira l'un et l'autre de la lessive, puis ils furent empesés, étalés au soleil pour sécher, et enfin placés sur la planche de la repasseuse. La patine à repasser arriva1. «Madame, lui dit le faux col, vous m'avez positivement ranimé: je sens en moi une chaleur extraordinaire, toutes mes rides ont disparu. Daignez, de grâce, en m'acceptant pour époux, me permettre de vous consacrer cette nouvelle jeunesse que je vous dois.

      –Imbécile!» dit la machine en passant sur le faux col avec la majestueuse impétuosité d'une locomotive qui entraîne des wagons sur le chemin de fer. Le faux col était un peu effrangé sur ses bords, une paire de ciseaux se présenta pour l'émonder.

      «Oh! lui dit le faux col, vous devez être une première danseuse; quelle merveilleuse agilité vous avez dans les jambes! Jamais je n'ai rien vu de plus charmant; aucun homme ne saurait faire ce que vous faites.

      –Bien certainement, répondit la paire de ciseaux en continuant son opération.

      –Vous mériteriez d'être comtesse; tout ce que je possède, je vous l'offre en vrai gentleman (c'est-à-dire moi, mon tire-botte et ma brosse à cheveux).

      –Quelle insolence! s'écria la paire de ciseaux; quelle fatuité!» Et elle fit une entaille si profonde au faux col, qu'elle le mit hors de service.

      «Il faut maintenant, pensa-t-il, que je m'adresse à la brosse à cheveux.» «Vous avez, mademoiselle, la plus magnifique chevelure; ne pensez-vous pas qu'il serait à propos de vous marier?

      –Je suis fiancée au tire-botte, répondit-elle.

      –Fiancée!» s'écria le faux col.

      Il regarda autour de lui, et ne voyant plus d'autre objet à qui adresser ses hommages, il prit, dès ce moment, le mariage en haine. Quelque temps après, il fut mis dans le sac d'un chiffonnier, et porté chez le fabricant de papier. Là, se trouvait une grande réunion de chiffons, les fins d'un côté, et les plus communs de l'autre. Tous ils avaient beaucoup à raconter, mais le faux col plus que pas un. Il n'y avait pas de plus grand fanfaron. «C'est effrayant combien j'ai eu d'aventures, disait il, et surtout d'aventures d'amour! mais aussi j'étais un gentleman des mieux posés; j'avais même un tire-botte et une brosse dont je ne me servais guère. Je n'oublierai jamais ma première passion: c'était une petite ceinture bien gentille et gracieuse au possible; quand je la quittai, elle eut tant de chagrin qu'elle alla se jeter dans un baquet plein d'eau. Je connus ensuite une certaine veuve qui était littéralement tout en feu pour moi; mais je lui trouvais le teint par trop animé, et je la laissai se désespérer si bien qu'elle en devint noire comme du charbon. Une première danseuse, véritable démon pour le caractère emporté, me fit une blessure terrible, parce que je me refusais à l'épouser. Enfin, ma brosse à cheveux s'éprit de moi si éperdument qu'elle en perdit tous ses crins. Oui, j'ai beaucoup vécu; mais ce que je regrette surtout, c'est la jarretière… je veux dire la ceinture qui se noya dans le baquet. Hélas! il n'est que trop vrai, j'ai bien des crimes sur la conscience; il est temps que je me purifie en passant à l'état de papier blanc.» Et le faux col fut, ainsi que les autres chiffons, transformé en papier.

      Mais la feuille provenant de lui n'est pas restée blanche—c'est précisément celle sur laquelle a été d'abord retracée sa propre histoire. Tous ceux qui, comme lui, ont accoutumé de se glorifier de choses qui sont tout le contraire de la vérité, ne sont pas de même jetés au sac du chiffonnier, changés en papier et obligés, sous cette forme, de faire l'aveu public et détaillé de leurs hâbleries. Mais qu'ils ne se prévalent pas trop de cet avantage; car, au moment même où ils se vantent, chacun lit sur leur visage, dans leur air et dans leurs yeux, aussi bien que si c'était écrit: «Il n'y a pas un mot de vrai dans ce que je vous dis. Au lieu de grand vainqueur que je prétends être, ne voyez en moi qu'un chétif faux col dont un peu d'empois et de bavardage composent tout le mérite.»

      Les aventures du chardon

      Devant un riche château seigneurial s'étendait un beau jardin, bien tenu, planté d'arbres et de fleurs rares. Les personnes qui venaient rendre visite au propriétaire exprimaient leur admiration pour ces arbustes apportés des pays lointains pour ces parterres disposés avec tant d'art; et l'on voyait aisément que ces compliments n'étaient pas de leur part de simples formules de politesse. Les gens d'alentour, habitants des bourgs et des villages voisins venaient le dimanche demander la permission de se promener dans les magnifiques allées. Quand les écoliers se conduisaient bien, on les menait là pour les récompenser de leur sagesse. Tout contre le jardin, mais en dehors, au pied de la haie de clôture, on trouvait un grand et vigoureux chardon; de sa racine vivace poussait des branches de tous côtés, il formait à lui seul comme un buisson. Personne n'y faisait pourtant la moindre attention, hormis le vieil âne qui traînait la petite voiture de la laitière. Souvent la laitière l'attachait non loin de là, et la bête tendait tant qu'elle pouvait son long cou vers le chardon, en disant: «Que tu es donc beau!… Tu es à croquer!» Mais le licou était trop court, et l'âne en était pour ses tendres coups d'œil et pour ses compliments. Un jour une nombreuse société est réunie au château. Ce sont toutes personnes de qualité, la plupart arrivant de la capitale. Il y a parmi elles beaucoup de jolies jeunes filles. L'une d'elles, la plus jolie de toutes, vient de loin. Originaire d'Écosse, elle est d'une haute naissance et possède de vastes domaines, de grandes richesses. C'est un riche parti: «Quel bonheur de l'avoir pour fiancée!» disent les jeunes gens, et leurs mères disent de même. Cette jeunesse s'ébat sur les pelouses, joue au ballon et à divers jeux. Puis on se promène au milieu des parterres, et, comme c'est l'usage dans le Nord, chacune des jeunes filles cueille une fleur et l'attache à la boutonnière d'un des jeunes messieurs. L'étrangère met longtemps à choisir sa fleur; aucune ne paraît être à son goût. Voilà que ses regards tombent sur la haie, derrière laquelle s'élève le buisson de chardons avec ses grosses fleurs rouges et bleues. Elle sourit et prie le fils de la maison d'aller lui en cueillir une: «C'est la fleur de mon pays, dit-elle, elle figure dans les armes d'Écosse; donnez-la-moi, je vous prie.» Le jeune homme s'empresse d'aller cueillir la plus belle, ce qu'il ne fit pas sans se piquer fortement aux épines. La jeune Écossaise lui met à la boutonnière cette fleur vulgaire, et il s'en trouve singulièrement flatté. Tous les autres jeunes gens auraient volontiers échangé leurs fleurs rares contre celle offerte par la main de l'étrangère. Si le fils de la maison se rengorgeait, qu'était-ce donc du chardon? Il ne se sentait plus d'aise; il éprouvait une satisfaction, un bien-être, comme lorsque après une bonne rosée, les rayons du soleil venaient le réchauffer.» Je suis donc quelque chose de bien plus relevé que je n'en ai l'air, pensait-il en lui-même. Je m'en étais toujours douté. À bien dire, je devrais être en dedans de la haie et non pas au dehors. Mais, en ce monde, on ne se trouve pas toujours placé à sa vraie place. Voici du moins une de mes filles qui a franchi la haie et qui même se pavane à la boutonnière d'un beau cavalier.» Il raconta cet événement à toutes les pousses qui se développèrent sur son tronc fertile, à tous les boutons qui surgirent sur ses branches. Peu de jours s'étaient écoulés lorsqu'il apprit, non par les paroles des passants, non par les gazouillements des oiseaux, mais par ces mille échos qui lorsqu'on laisse les fenêtres ouvertes, répandent partout ce qui se dit dans l'intérieur des appartements, il apprit, disons-nous, que le jeune homme qui avait été décoré de la fleur de chardon par la belle Écossaise avait aussi obtenu son cœur et sa main.» C'est moi qui les ai unis, c'est moi qui ai fait ce mariage!» s'écria le chardon, et plus que jamais, il raconta le mémorable événement à toutes les fleurs nouvelles dont ses branches se couvraient.» Certainement, se dit-il encore, on va me transplanter



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Le mot qui désigne le fer à repasser en danois est féminin.