Les mystères du peuple, Tome V. Эжен Сю

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Название Les mystères du peuple, Tome V
Автор произведения Эжен Сю
Жанр История
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s du peuple, Tome V Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges

      Correspondance avec les Editeurs étrangers

      L'éditeur des Mystères du Peuple offre aux éditeurs étrangers, de leur donner des épreuves de l'ouvrage, quinze jours avant l'apparition des livraisons à Paris, moyennant 15 francs par feuille, et de leur fournir des gravures tirées sur beau papier, avec ou sans la lettre, au prix de 10 francs le cent.

      Travailleurs qui ont concouru à la publication du volume:

      Protes et Imprimeurs: Richard Morris, Stanislas Dondey-Dupré, Nicolas Mock, Jules Desmarest, Louis Dessoins, Michel Choque, Charles Mennecier, Victor Peseux, Etienne Bouchicot, Georges Masquin, Romain Sibillat, Alphonse Perrève, Hy père, Marcq fils, Verjeau, Adolphe Lemaître, Auguste Mignot, Benjamin.

      Clicheurs: Curmer et ses ouvriers.

      Fabricants de papiers: Maubanc et ses ouvriers, Desgranges et ses ouvriers.

      Artistes Dessinateurs: Charpentier, Masson, Castelli.

      Artistes Graveurs: Ottweit, Langlois, Lechard, Audibran, Roze, Frilley, Hopwood, Massard, Masson.

      Planeurs d'acier: Héran et ses ouvriers.

      Imprimeurs en taille-douce: Drouart et ses ouvriers.

      Fabricants pour les primes, Associations fraternelles d'Horlogers, de Lampistes et d'ouvriers en Bronze: Duchâteau, Deschiens, Journeux, Suireau, Lecas, Ducerf, Renardeux, etc., etc.

      Employés et correspondants de l'Administration: Maubanc, Gavet, Berthier, Henry, Rostaing, Jamot, Blain, Rousseau, Toussaint, Rodier, Swinnens, Porcheron, Gavet fils, Dallet, Delaval, Renoux, Vincent, Charpentier, Dally, Berlin, Sermet, Chalenton, Blot, Thomas, Gogain, Philibert, Nachon, Lebel, Plunus, Grossetête, Charles, Poncin, Vacheron, Colin, Carillan, Constant, Fonteney, Boucher, Darris, Adolphe, Renoux, Lyons, Letellier, Alexandre, Nadon, Normand, Rongelet, Bouvet, Auzurs, Dailhaux, Lecerf, Bailly, Baptiste, Debray, Saunier, Tuloup, Richer, Daran, Camus, Foucaud, Salmon, Strenl, Seran, Tetu, Sermet, Chauffour, Caillaut, Fondary, C. de Poix, Bresch, Misery, Bride, Carron, Charles, Celcis, Chartier, Lacoste, Dulac, Delaby, Kaufried, Chappuis, etc., etc., de Paris; Férand, Collier, Petit-Bertrand, Périé. Plantier, Etchegorey, Giraudier, Gaudin, Saar, Dath-Godard, Hourdequin, Weelen, Bonniol, Alix, Mengelle, Pradel, Manlius Salles, Vergnes, Verlé, Sagnier, Samson, Ay, Falick, Jaulin, Fort-Mussat, Freund, Robert, Carrière, Guy, Gilliard, Collet, Ch. Celles, Laurent, Castillon, Drevet, Jourdan Moral, Bonnard, Legros, Genesley, Bréjot, Ginon, Féraud, Vandeuil, Châtonier, Bayard, Besson, Delcroix, Delon, Bruchet, Fournier, Tronel, Binger, Molini, Bailly, Fort-Mussot, Laudet, Bonamici, Pillette, Morel, Chaigneau, Goyet, Colin-Morard, Gerbaldi, Fruges, Raynaut, Chatelin, Bellue, etc., etc., des principales villes de France et de l'étranger.

      La liste sera ultérieurement complétée, dès que nos fabricants et nos correspondants des départements, nous auront envoyé les noms des ouvriers et des employés qui concourent avec eux à la publication et à la propagation de l'ouvrage.

      Le Directeur de l'Administration.

      Paris. – Typ. Dondey-Dupré, rue Saint-Louis, 16, au Marais.

      KARADEUK LE BAGAUDE ET RONAN LE VAGRE

ÉPILOGUELE MONASTÈRE DE CHAROLLESETLE PALAIS DE LA REINE BRUNEHAUT560-615

      CHAPITRE II

      Le château de Brunehaut. – Le marchand d'esclaves. —Aurélie, la pleureuse, et Blandine, la rieuse. – Ce que faisait la reine Brunehaut de ses petits-fils. – Lettre du PAPE saint Grégoire le Grand à cette sainte femme sur l'ÉDUCATION DE SON FILS. —Childebert, Corbe, Mérovée, arrière-petits-enfants de la reine Brunehaut. – La bonne aïeule. – Arrivée de Sigebert, fils aîné du défunt roi Thierry. – Le maire du palais Warnachaire. – Loysik et Brunehaut. – La reine marche à la tête de son armée pour aller combattre Clotaire II, fils de Frédégonde.

      «Vive celui qui aime les Franks! que le Christ maintienne leur puissance! qu'il remplisse leur chef des clartés de sa grâce, qu'il protége l'armée, qu'il fortifie la foi, qu'il accorde paix et bonheur à ceux qui les gouvernent sous les auspices de Notre-Seigneur Jésus Christ!»

      – Foi de vieux Vagre, ce début tout catholique de la loi salique vous revient toujours à la pensée lorsqu'il s'agit des rois franks ou de leurs reines… Entrons donc dans le repaire de Brunehaut, splendide repaire! non pas rustique comme celui du comte Neroweg, vaste burg, que nous autres anciens de la Vagrerie nous avons vu joyeusement réduire en cendres! non, cette grande reine a le goût raffiné: une de ses passions est l'architecture; elle aime les arts antiques de la Grèce et de l'Italie, cette noble femme! oui, elle aime les arts, doux délassement des belles âmes! Voyez plutôt le magnifique château qu'elle a fait construire à Châlons-sur-Saône, capitale de la Bourgogne; ses autres châteaux, même celui de Bourcheresse, ne sont rien auprès de son habitation royale, dont les jardins magnifiques s'étendent jusqu'aux bords de la Saône… palais à la fois splendide et guerrier; car en ces temps de batailles incessantes les rois et les seigneurs se fortifient de plus en plus dans leurs repaires. Le palais de Brunehaut est ceint d'épaisses murailles, flanqué de tours massives; on y arrive par une seule entrée, voûte profonde fermée à ses deux extrémités par des portes énormes, renforcées de barres de fer. Sous cette voûte veillent jour et nuit les guerriers de Brunehaut, toujours armés; dans les cours intérieures sont d'autres logis pour un grand nombre de cavaliers et de gens de pied. Les salles du palais sont immenses, pavées de marbre ou de mosaïque, enrichies de colonnades de jaspe, de porphyre et d'albâtre oriental, surmontées de chapiteaux de bronze doré; ces magnificences architecturales, chefs-d'œuvre de l'art, dépouilles des temples et des palais de la Gaule, ont été transportées à grand renfort de dos d'esclaves et de chariots dans le palais de la reine. Ces salles immenses, ornées de meubles d'ivoire, d'argent ou d'or massif, de statues païennes du travail le plus rare, de vases précieux, de trépieds, précèdent l'appartement particulier de Brunehaut… Le jour est à peine levé; déjà ces grandes salles se remplissent des esclaves domestiques de la reine, des officiers de ses troupes, des hauts dignitaires de sa maison, chambellans, écuyers, majordomes, connétables, venant attendre les ordres de leur maîtresse.

      Une pièce de forme circulaire, pratiquée dans une des tours du palais, avoisine la chambre où se tient habituellement la reine; trois portes sont percées dans le mur: l'une conduit à la salle où se tiennent les officiers du palais, l'autre à la chambre à coucher de Brunehaut; la troisième, simple baie fermée par un rideau de cuir doré, donne sur un petit escalier tournant, pratiqué dans l'épaisseur de la muraille. Cette pièce est somptueusement meublée: sur une table recouverte d'un riche tapis brodé sont des parchemins préparés pour écrire, et un grand coffret d'or, enrichi de pierreries. Autour de la table sont rangés des siéges ornés de coussins d'étoffe pourpre; çà et là des fûts de colonne servent de piédouches à des vases de jaspe, d'onyx ou de bronze de Corinthe, plus précieux que l'or ou l'albâtre rose. Sur un socle de vert antique est un magnifique groupe de marbre de Paros d'un travail exquis, représentant l'Amour païen caressant Vénus. Non loin de là, deux figures en airain, verdi par les siècles, offrent l'image obscène d'un faune et d'une nymphe. Entre ces chefs-d'œuvre de l'art païen, un tableau peint sur bois, apporté à grands frais de Byzance, représente le Christ enfant et saint Jean-Baptiste aussi enfant. Ce tableau de sainteté rappelle que Brunehaut est une fervente catholique… n'est-elle pas en correspondance réglée avec le pape de Rome, le pieux Grégoire, qui n'a pas assez de bénédictions pour cette sainte fille de l'Église! Et plus loin, sur cette console d'ivoire, quel est ce riche médaillier rempli de grandes médailles romaines et gauloises en argent et en or? Parmi elles en voici une de bronze, la seule qui soit de ce métal… Que représente-t-elle?

      Quoi! ici! dans ce lieu! ce visage auguste et vénéré?

      Ah! si le Dieu des catholiques veut faire un miracle, jamais moment ne fut plus opportun, plus solennel, et bientôt, oui, si le Seigneur veut terrifier les méchants, cette effigie de bronze devra, prodige effrayant, frissonner d'horreur et d'épouvante!

      Une vieille femme richement vêtue et d'une physionomie froide, sardonique, rusée, sortant de