Название | Histoire de ma Vie, Livre 3 (Vol. 10 - 13) |
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Автор произведения | Жорж Санд |
Жанр | Зарубежная классика |
Серия | |
Издательство | Зарубежная классика |
Год выпуска | 0 |
isbn |
Il est vrai qu'une nouvelle révolution pouvait sortir de cet acte d'héroïsme désespéré: l'empire pour le duc de Reichstadt et la monarchie pour le duc de Bordeaux, aussi bien que la république pour le peuple. Tous les partis avaient, comme de coutume, préparé l'événement, et ils en convoitaient le profit; mais quand il fut démontré que ce profit, c'était la mort sur les barricades, les partis s'éclipsèrent, et le martyre de l'héroïsme s'accomplit à la face de Paris consterné d'une telle victoire.
La journée du 6 juin fut d'une solennité effrayante, vue du lieu élevé où j'étais. La circulation était interdite, la troupe gardait tous les ponts et l'entrée de toutes les rues adjacentes. A partir de dix heures du matin jusqu'à la fin de l'exécution, la longue perspective des quais déserts prit au grand soleil l'aspect d'une ville morte, comme si le choléra eût emporté le dernier habitant. Les soldats qui gardaient les issues semblaient des fantômes frappés de stupeur. Immobiles et comme pétrifiés le long des parapets, ils ne rompaient, ni par un mot ni par un mouvement, la morne physionomie de la solitude. Il n'y eut d'êtres vivans, en de certains momens du jour, que les hirondelles qui rasaient l'eau avec une rapidité inquiète, comme si ce calme inusité les eût effrayées. Il y eut des heures d'un silence farouche, que troublaient seuls les cris aigres des martinets autour des combles de Notre-Dame. Puis tout à coup les oiseaux éperdus rentrèrent au sein des vieilles tours, les soldats reprirent leurs fusils qui brillaient en faisceaux sur les ponts. Ils reçurent des ordres à voix basse. Ils s'ouvrirent pour laisser passer des bandes de cavaliers qui se croisèrent, les uns pâles de colère, les autres brisés et ensanglantés. La population captive reparut aux fenêtres et sur les toits, avide de plonger du regard dans les scènes d'horreur qui allaient se dérouler au delà de la Cité. Le bruit sinistre avait commencé. Deux feux de peloton sonnaient le glas des funérailles à intervalles devenus réguliers. Assise à l'entrée du balcon, et occupant Solange dans la chambre pour l'empêcher de regarder dehors, je pouvais compter chaque assaut et chaque réplique. Puis le canon tonna. A voir le pont encombré de brancards qui revenaient par la Cité en laissant une traînée sanglante, je pensai que l'insurrection, pour être si meurtrière, était encore importante; mais ses coups s'affaiblirent; on aurait presque pu compter le nombre de ceux que chaque décharge des assaillans avait emportés. Puis le silence se fit encore une fois, la population descendit des toits dans la rue; les portiers des maisons, caricatures expressives des alarmes de la propriété, se crièrent les uns aux autres d'un air de triomphe: C'est fini! et les vainqueurs qui n'avaient fait que regarder repassèrent en tumulte. Le roi se promena sur les quais. La bourgeoisie et la banlieue fraternisèrent à tous les coins de rue. La troupe fut digne et sérieuse. Elle avait cru un instant à une seconde révolution de juillet.
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1
Cette partie a été écrite en 1853 et 1854.
2
Le grand débit du liége ne consiste pas dans les bouchons, auxquels on ne sacrifie que les rognures et le rebut; il s'expédie en planches d'écorce que l'on décourbe et aplatit, et dont on tapisse tous les appartemens riches en Russie, entre la muraille et la tenture. C'est donc une denrée d'une cherté excessive, puisqu'elle croît sur un rayon de peu d'étendue.
3
Le baron Petiet me prie de rectifier des erreurs de mémoire qui le concernent. Je l'ai confondu avec son frère le général, aujourd'hui député au Corps législatif. Celui qui était aide-de-camp et beau-frère du général Colbert en 1815 n'avait alors que vingt un ans, il avait été premier page de l'empereur, il avait fait campagne et comptait déjà six blessures. Il a quitté le service en 1830.
4
Il y a quelques années, j'aurais volontiers admis en principe d'avenir, une religion d'État avec la liberté de discussion, et une loi de discipline dans cette même discussion. J'avoue que depuis j'ai varié dans cette croyance. Je n'ai pas admis intérieurement sans réserve la doctrine de liberté absolue; mais j'ai trouvé dans les travaux socialistes de M. Émile de Girardin une si forte démonstration du droit de liberté individuelle, que j'ai besoin de chercher encore comment la liberté morale échappera à ses propres excès si l'on accorde à l'homme, dès l'enfance, le droit d'incrédulité absolue. Quand je dis chercher, je me vante. Que trouve-t-on à soi tout seul? Le doute. J'aurais dû dire attendre. Les questions s'éclairent avec le temps par l'œuvre collective des esprits supérieurs, et cette œuvre-là est toujours collective en dépit des divergences apparentes. Il ne s'agit que d'avoir patience, et la lumière se fait. Ce qui la retarde beaucoup, c'est l'ardeur orgueilleuse que nous avons tous en ce monde, de prendre parti pour une des formes de la vérité. Il est bon que nous ayons cette ardeur, mais il est bon aussi qu'à certaines heures nous ayons la bonne foi de dire: Je ne sais pas.
5
Par M. Alfred de Bougy.
6
Elle prétendait que le nom primitif était O'Wen.