Un Cri D’ Honneur. Morgan Rice

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Название Un Cri D’ Honneur
Автор произведения Morgan Rice
Жанр Зарубежное фэнтези
Серия L'anneau Du Sorcier
Издательство Зарубежное фэнтези
Год выпуска 0
isbn 9781632913517



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de lâcher prise, jusqu'à finalement arracher le bras de l'homme. Le soldat hurla et tomba par terre.

      Un soldat s'avança et essaya de taillader Krohn avec son épée mais Thor roula avec son bouclier et bloqua le coup. Le fracas lui fit trembler tout le corps mais il sauva la vie à Krohn. Cependant, pendant que Thor était agenouillé là, il était exposé et un autre guerrier le chargea avec son cheval, le piétina et le renversa face contre terre pendant qu'il avait l'impression que les sabots du cheval lui écrasaient tous les os du corps.

      Plusieurs soldats McCloud quittèrent leur monture et encerclèrent Thor en se rapprochant de lui.

      Thor se rendit compte qu'il était dans une situation difficile; à présent, il aurait tout donné pour se retrouver à cheval comme avant. Alors qu'il était allongé par terre, la tête bourdonnant de douleur, du coin de l’œil, il vit les autres membres de la Légion se battre et perdre du terrain. Un des garçons de la Légion, qu'il ne reconnut pas, poussa un cri aigu. Thor vit une épée lui percer la poitrine et il s'effondra, mort.

      Un autre membre de la Légion que Thor ne connaissait pas vint à son aide, tua son attaquant d'un coup de sa lance mais, en même temps, un McCloud l'attaqua par derrière et lui lança un poignard dans le cou. Le garçon cria et tomba de son cheval, mort.

      Thor se retourna, leva les yeux et vit une demi-douzaine de soldats se précipiter sur lui. L'un d'eux leva une épée et l'abattit vers son visage. Thor leva le bras et la bloqua avec son bouclier. Le vacarme lui résonna dans les oreilles. Cependant, un autre leva le pied et fit tomber le bouclier de Thor de sa main.

      Un troisième attaquant posa le pied sur le poignet de Thor et le bloqua au sol.

      Un quatrième attaquant s'avança et leva une lance en se préparant à percer la poitrine de Thor avec.

      Thor entendit un grand grognement et Krohn sauta sur le soldat, le repoussa et le plaqua au sol. Cependant, un soldat s'avança avec un gourdin et frappa Krohn si violemment que Krohn tomba en glapissant et atterrit sur le dos, inconscient.

      Un autre soldat s'avança, se tient au-dessus de Thor et leva un trident. Il le regarda d'un air renfrogné et, cette fois-ci, il n'y avait personne pour l'arrêter. Le soldat se prépara à abattre son arme sur le visage de Thor et, alors que Thor était allongé là, plaqué au sol, impuissant, il ne put s'empêcher de se dire que, finalement, son heure était venue.

      CHAPITRE SEPT

      Gwen était agenouillée à côté de Godfrey dans la maison oppressante, Illepra à côté d'elle, et elle n'en pouvait plus. Elle écoutait les gémissements de son frère depuis des heures, regardait le visage d'Illepra s'assombrir de plus en plus, et il semblait certain que Godfrey allait mourir. Elle se sentait totalement impuissante à rester assise ici. Elle sentait qu'il fallait qu'elle fasse quelque chose. Peu importe quoi.

      Elle était ravagée par la culpabilité et l'inquiétude pour Godfrey, mais encore plus pour Thor. Elle ne pouvait se défaire de l'image de Thor en train de charger dans une bataille, piégé par Gareth, sur le point de mourir. Elle sentait qu'il fallait qu'elle aide aussi Thor, d'une façon ou d'une autre. Elle devenait folle à rester assise ici.

      Gwen se leva soudain et traversa la maison à toute hâte.

      “Où vas-tu ?” demanda Illepra, la voix éraillée à force de psalmodier des prières.

      Gwen se tourna vers elle.

      “Je reviens”, dit-elle. “Il y a une chose qu'il faut que j'essaye.”

      Elle ouvrit la porte, sortit précipitamment dans le coucher de soleil et ce qu'elle vit la fit cligner des yeux: le ciel était strié de nuances de rouge et de violet et le deuxième soleil flottait comme une balle verte à l'horizon. A leur grand mérite, Akorth et Fulton étaient encore là en train de monter la garde. Ils se levèrent d'un bond et la regardèrent avec préoccupation.

      “Va-t-il survivre ?” demanda Akorth.

      “Je ne sais pas”, dit Gwen. “Restez ici. Montez la garde.”

      “Et où allez-vous ?” demanda Fulton.

      Une idée lui était venue quand elle avait regardé le ciel rouge sang et senti le mystère qui flottait dans l'air. Il y avait un homme susceptible de pouvoir l'aider.

      Argon.

      S'il y avait une personne en laquelle Gwen avait confiance, une personne qui aimait Thor et qui était restée fidèle à son père, une personne qui avait le pouvoir de l'aider d'une façon ou d'une autre, c'était lui.

      “Il faut que je retrouve quelqu'un de spécial”, dit-elle.

      Elle se retourna et s'en alla précipitamment. Traversant les plaines à la course, elle se dirigea vers la maison d'Argon.

      Elle ne s'y n'était pas rendue depuis des années, pas depuis son enfance, mais elle se souvenait qu'il habitait en altitude, sur les plaines rocheuses et désolées. Elle courut sans cesse, reprenant tout juste son souffle alors que le terrain devenait plus désolé, plus venteux, et que l'herbe cédait la place aux galets puis aux cailloux. Le vent hurlait et, à mesure qu'elle avançait, le paysage devenait étrange; elle avait l'impression de marcher à la surface d'une étoile.

      Elle finit par atteindre la maison d'Argon, essoufflée. Elle frappa à grands coups sur la porte. Il n'y avait nulle part de bouton de porte qu'elle puisse utiliser, mais elle savait que c'était bien là qu'il habitait.

      “Argon !” hurla-t-elle. “C'est moi! La fille de MacGil! Laissez-moi entrer! Je vous l'ordonne !”

      Elle frappa sans cesse, mais seul le hurlement du vent lui répondit.

      Finalement, elle éclata en sanglots, épuisée, se sentant plus impuissante que jamais. Elle se sentait vidée, comme si elle n'avait plus aucun recours.

      Alors que le soleil se couchait, son rouge sang cédant la place au crépuscule, Gwen se retourna et commença à redescendre la colline. Elle s'essuya les larmes du visage en avançant, en se demandant désespérément où aller ensuite.

      “S'il vous plaît, père”, dit-elle à voix haute en fermant les yeux. “Donnez-moi un signe. Montrez-moi où aller. Montrez-moi quoi faire. S'il vous plaît, ne laissez pas votre fils mourir aujourd'hui. Et, s'il vous plaît, ne laissez pas mourir Thor. Si vous m'aimez, répondez-moi.”

      Gwen marchait en silence en écoutant le vent quand, soudain, un éclair de génie la frappa.

      Le lac. Les Lac des Tristesses.

      Bien sûr. Le lac était l'endroit où les gens allaient prier pour ceux qui étaient gravement malades. C'était un petit lac immaculé au milieu du Bois Rouge, entouré d'arbres gigantesques qui montaient jusqu'au ciel. On considérait que c'était un lieu saint.

      Merci, père, pour votre réponse, pensa Gwen.

      Maintenant, elle sentait qu'il était avec elle, plus que jamais. Elle se mit à courir vers le Bois Rouge, vers le lac qui entendrait sa tristesse.

*

      Gwen était agenouillée sur la rive du Lac des Tristesses, les genoux reposant sur les douces aiguilles de pin rouges qui entouraient l'eau comme un anneau. Elle regarda l'eau calme, l'eau la plus calme qu'elle ait jamais vue et qui reflétait la lune qui se levait. C'était une pleine lune brillante, plus pleine qu'elle ne l'avait jamais vue. Pendant que le deuxième soleil était encore en train de se coucher, la lune se levait et le coucher de soleil et le clair de lune éclairaient tous les deux l'Anneau. Le soleil et la lune se reflétaient ensemble dans le lac, l'un face à l'autre, et elle sentait le caractère sacré de ce moment de la journée. C'était la charnière entre la fin d'un jour et le commencement d'un autre et, à cette heure sacrée et à cet endroit sacré, tout était possible.

      Agenouillée là, Gwen pleurait et priait de toutes ses forces. Les événements des quelques derniers jours l'avaient submergée et elle laissa tout échapper. Elle pria pour son frère mais encore plus pour Thor. Elle ne pouvait accepter l'idée de les perdre tous les deux cette nuit, de n'avoir plus que Gareth. Elle ne pouvait accepter l'idée qu'on l'envoie épouser un barbare.