Hors Jeu. Sawyer Bennett

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Название Hors Jeu
Автор произведения Sawyer Bennett
Жанр Современные любовные романы
Серия
Издательство Современные любовные романы
Год выпуска 0
isbn 9788835432395



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Diner. Et puis… les pourboires ne sont pas trop mauvais.

      Je repense à ce beau mec qui m’a laissé un pourboire de cinquante dollars, l’autre nuit. C’était clairement un étudiant – probablement de Northeastern – comme moi. Et il avait clairement de l’argent s’il distribuait des pourboires à cinquante dollars. Je rigole en repensant à ce groupe. J’avais su, à la minute où cette brune snobinarde avait posé les yeux sur moi, qu’elle allait essayer sa meilleure technique d’humiliation. Heureusement, elle avait choisi un sujet dont elle ne connaissait visiblement rien et pour lequel j’avais bien réussi.

      Le meilleur, c’est quand je m’étais éloignée, et que le type sexy qui jouait à Angry Birds m’avait appelée par mon prénom. Quand je m’étais retournée, j’avais presque sursauté devant la façon dont il me regardait. C’était charnel… comme s’il avait eu envie de me dévorer. Rien que d’y penser me fait rougir. Je l’avais étudié du coin de l’œil plusieurs fois pendant qu’ils mangeaient, et il avait toujours l’air de m’observer. J’avais bien pensé flirter un peu, mais franchement, à quoi ça aurait servi ? Ça n’aurait jamais été plus que du flirt, parce qu’on venait de quartiers trop différents. Une fois, j’avais essayé de sortir avec quelqu’un qui sortait tout droit des pages de Lifestyles des Riches et Célèbres et ça avait été un désastre. Et puis, je n’ai pas de temps ou d’énergie à perdre avec des garçons, en ce moment. Mais peut-être un jour.

      Après que ce groupe bruyant soit parti, j’avais été jusqu’à leur table et j’avais commencé à la débarrasser. J’avais remarqué qu’ils n’avaient laissé aucun pourboire, ce qui est assez typique des étudiants soûls. J’imaginais que la seule récompense que j’aurais eu à cette table, ce serait la satisfaction d’avoir fait ravaler à cette étudiante arrogante ses paroles condescendantes envers moi. J’en rigole encore, rien qu’en y repensant.

      Quand j’ai eu fini de ramasser la dernière assiette et que je repartais en cuisine, la porte s’était ouverte et le type canon était rentré. Je ne l’avais pas quitté des yeux lorsqu’il était venu vers moi et nous nous étions contentés de nous dévisager.

      En glissant sa main dans la poche de mon tablier, il avait dit :

      — Voilà ton pourboire. J’avais oublié de le laisser.

      Son geste était calculé pour envahir mon espace personnel et était incroyablement sexy à la fois.

      — Merci, j’avais dit doucement.

      Il m’avait dévisagée pendant quelques secondes, puis il avait dit :

      — Eh bien, merci d’avoir été bonne joueuse, ce soir. Tu t’es certainement bien débrouillée pour remettre Angeline à sa place, et je suis désolé pour ce qu’elle a dit.

      J’avais incliné la tête vers lui.

      — Pourquoi es-tu désolé ? Tu ne devrais pas avoir à t’excuser à sa place.

      Il m’avait fait une ombre de sourire et avait répondu :

      — Non, je suppose que non.

      Nous avions passé encore quelques secondes à nous dévisager et j’avais cru qu’il allait dire autre chose. Mais il s’était simplement retourné pour partir, ajoutant par-dessus son épaule :

      — Passe une bonne nuit.

      Il était déjà à la porte quand j’avais répondu.

      — Toi aussi.

      Ce n’est qu’à la fin de mon service, en comptant mes pourboires, que j’avais réalisé qu’il m’avait laissé cinquante dollars. Ça pourrait nous acheter un sacré paquet de ramens, à Paula et à moi.

      — Je suis sûre que je pourrais te faire embaucher au magasin de disques.

      Hein ? Paula ramène mon attention sur elle, loin des hommes sexy qui me laissent de gros pourboires. Je souris en la regardant.

      — Pas si je dois m’habiller comme ça, je lui dis malicieusement.

      Paula commence sa crise de la quarantaine. Ses cheveux noirs de jais sont à présent parcourus de mèches teintes en rouge. Elle a coupé sa frange très courte et très sévère sur son front. Elle est habillée gothique, ce soir, et elle est superbe avec une courte jupe écossaise rouge foncé et noir, et un top noir découvrant une épaule. Des collants à têtes de mort et des bottines de l’armée complètent son look.

      — Meuf, s’te plaît. Toi aussi, tu déchires avec ton look bizarre, tes cheveux et ta quincaillerie sur le visage. Qui se ressemble...

      Je ris en mettant mes boucles d’oreille et secoue la tête. Je fais un geste vers mon visage, puis rejette mes cheveux mauves en arrière.

      — An-han. Mon look est une œuvre d’art, je dis narquoisement en la regardant de haut en bas avec mon plus bel air dégoûté. Toi, par contre, tu es un fashion faux-pas.

      — Garce.

      — Trainée.

      — Pétasse.

      — Martyr.

      — Charlotte aux Fraises.

      Nous éclatons toutes les deux de rire. Nous jouons souvent pour savoir laquelle est la meilleure au jeu des insultes et qui sera la première à faire rire l’autre. Nous sommes à égalité, cette fois.

      M’asseyant sur le bord de mon lit, j’enfile mes baskets.

      Paula vient me rejoindre et s’assied à côté de moi.

      — Alors, qu’est-ce que tu as prévu pour demain ?

      Je laisse échapper un soupir malgré moi.

      — J’ai une journée chargée, demain. J’ai deux cours au matin et puis une session de rattrapage au déjeuner. Puis j’ai promis à Ann de la remplacer pendant quelques heures au café pendant qu’elle va à une réunion à l’école de son gamin. Et pour finir, je ferai une ou deux heures au refuge.

      Bon Dieu, j’ai une vie de dingue.

      Paula se lève et met les mains sur ses hanches. Elle se contente de me regarder, sans dire un mot.

      — Pourquoi tu me regardes comme ça ?

      — Pour rien.

      — Ah non, ne commence pas. Ne joue pas à la maman avec moi.

      — Quand même, Danny. Tu es en train de te tuer à la tâche. Je m’inquiète pour toi.

      Je me lève et vais serrer Paula dans mes bras.

      — Je sais que tu t’inquiètes pour moi, mais je peux me débrouiller toute seule.

      Elle me rend mon étreinte avec force.

      — Je sais que tu peux, ma puce. Mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour toi quand même.

      Je la serre en retour, puis je m’écarte avant de commencer à pleurnicher comme une sotte. Paula est la seule personne que j’aie au monde et qui tienne à moi. Enfin, à part Sarge, mais je ne le vois pas si souvent.

      — Je vais bien, je la rassure. Et puis, c’est seulement temporaire, pas vrai ?

      — Bien sûr, petite. Temporaire.

      Elle prononce les bons mots, mais au ton de sa voix, je sais qu’elle pense que je suis partie pour une vie de servitude.

      ***

      Il est trois heures de l’après-midi et je me traine. Après avoir terminé mon boulot à sept heures du matin, j’ai eu juste le temps de prendre une douche rapide et de filer vers mes cours de la matinée. Après une heure pénible à donner un cours de rattrapage à un joueur de foot de Western Civ – qui était plus intéressé par l’idée de me peloter que d’étudier – je me retrouve maintenant