Название | Mesdames Nos Aïeules: dix siècles d'élégances |
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Автор произведения | Albert Robida |
Жанр | Документальная литература |
Серия | |
Издательство | Документальная литература |
Год выпуска | 0 |
isbn | 4064066074562 |
Albert Robida
Mesdames Nos Aïeules: dix siècles d'élégances
Publié par Good Press, 2021
EAN 4064066074562
Table des matières
I BALLADE DES MODES DU TEMPS JADIS
XI LA RESTAURATION ET LA MONARCHIE DE JUILLET
Nos Aïeules
TOILETTE DE BAL, RESTAURATION.
I
BALLADE
DES MODES DU TEMPS JADIS
Du tout premier Vertugadin,
Celui qu'inventa Madame Eve
A celui qu'admirons soudain,
Que d'autres passant comme rêve!
Combien leur existence est brève!
Tu resplendis toujours pourtant,
O beauté changeante sans trêve,
Mais où sont les modes d'antan.
Où donc es-tu, riche bliaut
Armorié sur chaque maille,
Et le peliçon d'Isabeau?
Escoffion de haute taille
Pour qui l'on vit mainte chamaille,
Hennin qui charma Buridan?
Hélas, ce n'est plus qu'antiquaille...
Mais où sont les modes d'antan!
Où est la fraise de Margot,
Et le surcot doublé d'hermine,
Où sont les manches à gigot?
Habit cavalier d'héroïne
Que portait Reine ou baladine,
Large panier pompadourant,
Et toi-même aussi, crinoline...
Mais où sont les modes d'antan!
ENVO
Dame, il ne fut point de semaine
Depuis le temps d'Eve pourtant
Qui n'eût caprices par trentaine.
Mais où sont les modes d'antan!
La Couturière de l'impératrice Joséphine.
II
LES CARTONS DU PASSÉ
Le vieux neuf.—L'horloge de la mode.—Fouilles dans les cartons du passé.—Quelle est la plus jolie mode?—Mode et architecture.—Vêtements de pierres et vêtements d'étoffes.—La poupée costumée, journal des modes du moyen âge.
Il n'y a de nouveau dans ce monde que ce qui a suffisamment vieilli, a dit, non pas un grand philosophe mais une femme, la couturière de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte, consul de la République française, lequel pensait de même, puisqu'il ressuscita l'Empire de Rome.
Et conformément à cet axiome profond, la couturière de Joséphine montait ou plutôt descendait chercher très loin dans le passé, chez mesdames les Grecques et les Romaines, les nouveautés élégantes vieilles de deux mille années, destinées à tourner la tête des salons et promenades de Paris, à charmer les Parisiennes et aussi les Parisiens, et à faire le tour du monde enfin, tout comme les pompons, les baïonnettes et les drapeaux des voltigeurs français de la même époque, qui furent des touristes forcenés.
—Vous demandez où sont les modes d'antan? m'a dit, répondant à ma ballade à la mode de François Villon, un autre philosophe paradoxal qui doit être un mari rendu légèrement grincheux par des notes de couturière, vous le demandez! mais elles sont sur les épaules des dames d'aujourd'hui, mon cher monsieur, comme elles le seront encore sur celles des dames de demain et d'après-demain! Vous ignorez donc que rien ne change, que tout le nouveau a été inventé il y a bel âge, vers les premiers temps où les dames ont commencé à s'habiller, c'est-à-dire que tout a été trouvé dans l'espace de quatre saisons, dans les premiers douze mois qui ont suivi la sortie de l'Eden.—C'est ce que je faisais observer encore hier à ma femme à propos de trois ou quatre costumes dont la soi-disant nouveauté l'avait frappée, et qu'elle allait se commander bien inutilement... Tout se porte, s'est porté et se portera! lui disais-je, alors pourquoi essayer de changer, pourquoi mettre