La Voisine Idéale. Блейк Пирс

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Название La Voisine Idéale
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un thriller psychologique avec Jessie Hunt
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094342375



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pas, elle perdit l’équilibre et tomba au sol. Elle se releva comme elle put, avec une sandale en moins. Le son de pas lourds qu’elle entendit derrière elle envoya une poussée d’adrénaline à son corps tout entier.

      Alors qu’elle tendait la main vers le bouton de porte, elle sentit quelqu’un la pousser brutalement contre la porte. À cause de cette poussée et de son élan, elle se heurta violemment à la porte et retomba au sol en haletant. Avant d’avoir pu se relever, elle sentit qu’on lui passait quelque chose autour du cou.

      Elle essaya de glisser les doigts dessous, mais elle n’arrivait pas à trouver de point d’appui et l’homme serrait fort tout en la tirant dans le hall, loin de la porte. Elle s’effondra sur lui. Ils tombèrent violemment au sol tous les deux, mais il ne lâcha pas son étreinte.

      Déroutée par sa poussée d’adrénaline, son manque d’air suite à la chute et, maintenant, son étouffement, Prissy sentit hurler son corps tout entier, même s’il ne pouvait pas le faire à voix haute. Elle envoya un coup de coudes vers le bas en essayant de frapper son attaquant aux côtes assez longtemps pour qu’il relâche son étreinte, mais elle sentait qu’elle commençait à perdre conscience et savait que ses coups n’avaient pas grand effet.

      Je ne peux pas mourir comme ça !

      Quand cette pensée lui vint en tête, des points de lumière commencèrent à envahir sa vision. Cette pensée l’effraya tellement qu’elle effectua une dernière tentative désespérée pour se dégager mais, à ce stade, il était beaucoup trop tard.

      CHAPITRE DEUX

      Jessie Hunt se leva de la table de la cuisine sans grimacer de façon visible.

      Elle récupéra les assiettes de tout le monde et se rendit à l’évier pour les rincer. Comme c’était elle qui, dans le groupe, faisait le moins bien la cuisine, elle avait échappé à la préparation du dîner, mais cela signifiait qu’elle était le lave-vaisselle officiel. En temps normal, c’était un échange honnête mais, depuis ses dernières blessures, elle avait du mal à se pencher sur l’évier et, quand elle mettait les assiettes dans le lave-vaisselle, elle pleurait souvent en silence.

      Elle sentait encore une piqûre à l’endroit où la peau de son dos avait été brûlée trois semaines auparavant, mais elle réussit à ne pas le montrer. Ni Ryan, son petit-ami, ni sa demi-sœur, Hannah, ne semblèrent remarquer qu’elle souffrait encore énormément.

      Elle avait subi ces brûlures en arrachant une femme à un homme perturbé qui l’avait enlevée et relâchée intentionnellement quelques jours plus tard avec pour seule intention de revenir chez elle pour la tuer. Jessie et la femme avaient tout juste réussi à échapper à l’incendie de la maison. Depuis, Jessie avait été mise en congé maladie par la police de Los Angeles. D’abord, elle avait été confinée à l’hôpital et, maintenant, elle l’était dans son propre appartement.

      Elle savait que ce n’était pas une fatalité. Elle avait des quantités d’antalgiques. Le docteur lui avait ordonné de ne pas baisser la posologie pendant un mois, mais elle avait commencé à se sevrer de ses médicaments une semaine auparavant, en partie parce qu’elle avait peur d’en devenir dépendante et en partie pour une autre raison. Elle avait besoin de rester alerte.

      Un jour après avoir été brûlée, pendant qu’elle se remettait à l’hôpital, son ex-mari, Kyle Voss, avait été libéré de prison. C’était le même ex-mari que celui qui avait été incarcéré pour le meurtre de sa maîtresse et pour avoir essayé de faire accuser Jessie pour ce crime, après quoi, quand elle avait découvert la supercherie, il avait tenté de l’assassiner.

      Et pourtant, d’une façon ou d’une autre, le procureur de l’affaire de Kyle avait récemment avoué qu’il s’était comporté de manière injuste en trafiquant des preuves. Bien sûr, Jessie savait comment cela s’était passé. En prison, Kyle était devenu ami avec un gang associé à l’infâme cartel de la drogue Monzon. Par la suite, des membres du cartel avaient menacé la famille du procureur. Jessie en était sûre. Jack Dolan, son ami et agent du FBI, en était tout aussi certain. Malheureusement, ils ne pouvaient pas le prouver.

      Donc, pendant que Jessie se remettait de ses brûlures dans un lit d’hôpital, un juge avait relâché Kyle Voss et lui avait même présenté ses excuses au tribunal. Ce jour-là, Kyle avait été aussi charmant que d’habitude. Il avait organisé une conférence de presse où il avait admis être « tout sauf parfait » et où il avait dit qu’il comptait recommencer à zéro, notamment en créant une fondation pour financer des organisations caritatives qui aidaient les prisonniers victimes de fausses accusations à se réinsérer dans la société.

      Ce que Kyle n’avait pas admis, que Jessie savait mais qu’elle ne pouvait pas prouver, c’était que, pendant qu’il était en prison, il avait lancé une campagne de destruction de la vie de Jessie et de sa réputation. Cela avait commencé par de petites choses, comme demander à un membre du cartel de crever les pneus de sa voiture. Après, ils étaient passés à la vitesse supérieure en plaçant des médicaments anti-psychotiques dans la voiture de Ryan, en appelant anonymement les services sociaux pour déclarer que Jessie maltraitait Hannah, qu’elle avait en garde, et en piratant son compte de médias sociaux pour y placer des diatribes racistes et anti-sémites. Même s’ils avaient démasqué cette dernière manœuvre, elle avait encore des conséquences durables sur les relations professionnelles de Jessie et sur la perception de sa personne par le public.

      Le point culminant avait été atteint quand une composition florale anonyme avait été envoyée à la chambre d’hôpital de Jessie avec un message qui disait que celui qui l’offrait la reverrait bientôt. Comme Kyle avait déjà essayé de la tuer et avait dit à un informateur infiltré en prison qu’il voulait « l’éventrer comme une truie et se baigner dans son sang chaud », Jessie avait décidé qu’il valait la peine de prendre un peu moins d’antalgiques si cela l’aidait à rester vigilante.

      Heureusement pour elle, son petit copain, qui avait récemment emménagé chez elle et Hannah, était un agent de la police de Los Angeles décoré qui semblait capable d’affronter un taureau en furie dans le cadre d’une compétition de lutte. Ryan Hernandez, le principal enquêteur de la SSH, la Section Spéciale Homicide de la police de Los Angeles, mesurait un mètre quatre-vingt-deux et pesait quatre-vingt-dix kilos sans graisse. Jessie avait parfois l’impression de sortir avec son garde du corps personnel, même si ce n’était pas le cas maintenant.

      – Ça va ? demanda-t-elle quand il alla s’asseoir sur le sofa et s’y allongea en posant ses pieds nus sur l’accoudoir.

      – Très bien, dit-il.

      Alors, il décida de la taquiner.

      – Tu leur mets assez de liquide vaisselle, à ces plats ?

      – Tu te rendras vite compte de la quantité de liquide vaisselle que j’utilise si tu ne retires pas tes pieds puants de mon sofa.

      Il obéit sans dire un mot, mais lui tira la langue. Elle essaya de ne pas sourire.

      En plus d’avoir cet homme fort comme compagnie, elle se sentait aussi rassurée parce que son appartement était en grande partie un bunker. Il avait été conçu de la sorte quand elle avait été pourchassée par son propre père biologique, un tueur en série du nom de Xander Thurman, qui avait décidé qu’elle marcherait dans les pas de son père ou en deviendrait la prochaine victime.

      Donc, elle avait emménagé à un endroit où des policiers à la retraite servaient de vigiles, où le parking était fermé et surveillé 24 heures sur 24 et 7 heures sur 7 et où des caméras de sécurité avaient été installées dans tous les halls et dans tous les espaces publics, mais ce n’était que le début.

      Elle était un des quelques résidents, tous dotés de professions très en vue, qui habitaient au treizième étage, l’étage secret dont presque aucun des résidents de l’immeuble ne connaissait l’existence. On ne pouvait y accéder que par les escaliers venant des douzième et quatorzième étages et dont les portes étaient