Le Déguisement Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Déguisement Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un thriller psychologique avec Jessie Hunt
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094342634



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et, dans deux ou trois cas, des malheureuses victimes de meurtre.

      Cependant, maintenant, il semblait que Brad se soit avéré être un autre échec, car il n’était pas venu à leur soirée et ne l’avait même pas prévenue. De toute façon, dans sa vie, Chastity avait connu bien pire qu’un petit copain foireux.

      Alors qu’elle commençait à s’intéresser à l’émission, son téléphone sonna. C’était Brad. Une partie d’elle-même aurait voulu laisser la messagerie lui répondre, mais elle décida de lui accorder une dernière chance.

      – J’espère que tu as une bonne raison, dit-elle sèchement après avoir décroché.

      Pendant plusieurs secondes, elle n’entendit aucune réponse, seulement un son qui ressemblait à une respiration laborieuse.

      – Brad ? C’est toi ?

      – Sors, dit une voix rauque.

      – Quoi ? demanda-t-elle, exaspérée.

      – Sors de la maison.

      C’était Brad, mais sa voix paraissait faible, hésitante.

      – Il est à l’intérieur.

      Soudain, il y eut un léger choc à l’autre bout de la ligne et elle l’entendit aussi dans le couloir. Elle se leva et alla dans sa direction.

      – Brad, dit-elle doucement, arrête de te foutre de moi. Tu connais mon passé. Ce n’est pas drôle.

      – Dépêche-toi, gémit Brad à voix basse. Il approche.

      Chastity se tenait devant la penderie de son couloir. Elle entendait la même voix que celle qu’elle entendait au téléphone résonner derrière cette porte. Sans prendre le temps de trop réfléchir, elle ouvrit brusquement la porte, mais ne trouva que des manteaux. Alors qu’elle allait la refermer, elle remarqua qu’il y avait du mouvement près du sol.

      Deux pieds en mocassins dépassaient sous les manteaux, où ils s’agitaient mollement. Le choc des chaussures contre la fine porte de la penderie avait dû être le bruit qu’elle avait entendu. Elle déplaça les cintres et leurs vestes de côté. Devant elle, sur le sol, assis contre le fond de la penderie avec un couteau qui lui dépassait du ventre et des bulles sanguinolentes aux lèvres, elle vit Brad.

      – Fuis, gémit-il une dernière fois avant que ses yeux ne perdent toute vie et que sa tête ne s’avachisse sur sa poitrine.

      Ça recommence.

      Chastity se retint de hurler. Si la personne qui avait fait ça était dans la maison, il fallait qu’elle sorte vite et discrètement. Elle avait déjà vécu ce type de situation et elle savait que la panique était la pire action imaginable.

      Au lieu de cela, elle saisit la première arme qu’elle vit, un parapluie dans la penderie, et partit dans le hall en direction de la porte d’entrée. Alors, elle s’arrêta sur place.

      C’est ce à quoi il s’attend.

      Elle fit rapidement demi-tour et repartit dans le salon, ignora la télévision et se précipita vers la baie vitrée coulissante qui menait dans sa cour de derrière. Elle était à quelques pas et allait la déverrouiller quand elle sentit qu’elle n’était pas seule dans la pièce. Elle se retourna.

      Debout dans le couloir, de ses yeux froids et sombres qu’elle voyait par les trous d’une cagoule noire, le Maraudeur la contemplait. Elle avait cru s’être finalement libérée des horreurs qu’il lui avait infligées, mais elle s’était trompée. Il était de retour.

      Chastity se tourna et fonça vers le verrou de la porte coulissante. Elle la déverrouilla et l’ouvrit brusquement. Alors qu’elle était presque sortie, il lui sauta dessus, la retourna vers lui et lui serra la gorge de ses mains en lui arrachant sa vie souffle après souffle.

      – Bon sang, Terry ! cria-t-elle, exaspérée. Combien de fois faudra-t-il que je te dise d’y aller moins fort ? J’attrape facilement des bleus. Tu ne peux pas faire semblant de m’étrangler ? Ça s’appelle être un acteur, crétin.

      – Coupez ! cria une voix de l’autre côté de la pièce.

      Le réalisateur poussa un soupir profond. Anton Zyskowski était un Polonais de la quarantaine qui réalisait son premier film en anglais après avoir obtenu un succès moyen avec plusieurs films à suspense polonais. Il était assez petit, avait les cheveux fins et clairsemés et une attitude sans prétention. Quand il approcha de Corinne Weatherly, elle sourit méchamment.

      Après tout, si l’on avait choisi Anton pour réaliser ce film, c’est avant toute chose parce que, comme il était presque nouveau dans les studios de Hollywood, il était désavantagé en ce qui concernait ces points de discorde. En tant que star de Le Maraudeur : Renaissance et étant aussi l’actrice qui avait porté Chastity Ronin à l’écran pour la première fois, Corinne pouvait gâcher la vie à Anton si elle le décidait et elle l’avait décidé.

      – Anton, siffla-t-elle quand il approcha, il se passe quoi, là ? Faut-il vraiment que je supporte cet idiot ? C’est la troisième prise que ce mec gâche en me brutalisant. Je veux dire, on ne peut pas demander à n’importe quel imbécile musclé de jouer ce rôle ? Après tout, on ne voit jamais son visage !

      – Corinne, dit Anton en mauvais anglais d’un ton mal assuré, tu sais que Terry est important pour les scènes sans cagoule tant que Chastity ne sait pas encore qu’il est un tueur. Nous avons besoin d’un acteur fort. Ce sera peu crédible si le tueur encagoulé est un autre acteur. Les spectateurs le verront. Bon, je vais lui rappeler de t’appuyer moins fort sur le cou.

      Corinne ne fut pas convaincue.

      – Combien de fois faudra-t-il le rappeler à ce crétin ? demanda-t-elle. Je jure que je suis entourée de débiles ! Et moi qui croyais que tu étais censé être le plus grand réalisateur de films d’horreur polonais !

      Du coin de l’œil, elle vit des membres de l’équipe de tournage secouer la tête. Derrière elle, quelqu’un grommela de manière tout juste intelligible.

      – À force, on va finir par avoir une autre crise de nerfs style Olivet.

      Elle virevolta, prête à engueuler ce créateur de rumeurs aussi vertement que le réalisateur mais, avant qu’elle n’ait pu l’identifier, Anton avança.

      – Corinne, je t’en prie … commença-t-il.

      – Tais-toi, je t’en prie, interrompit-elle. Voici ce qui va se passer. Je vais décompresser dans mon mobile home. Toi, tu vas trouver quelqu’un d’autre que Terry Slauson pour m’étouffer sans causer des contusions permanentes à ma trachée. Si ce n’est pas fait ce soir, on devra recommencer la scène demain. De toute façon, il se fait tard. Et puis, tant que tu y es, tu pourras peut-être ordonner à ton équipe de taire ses railleries et ses récriminations jusqu’à ce que j’aie quitté le plateau. Je suis peut-être une garce, Anton, mais je suis la garce qui commande. Ne l’oublie pas.

      Elle quitta furieusement le studio, hâtivement suivie par Monica, son assistante. Corinne se retourna vers elle avec mépris.

      – Tu devrais peut-être faire un peu plus de sport, Monica, dit-elle pour la réprimander. Comme ça, tu arrêterais de souffler comme un phoque. Et puis, ce pantalon t’irait mieux. On croirait que tu caches une miche de pain, sous cette ceinture.

      Monica ne dit rien, ce qui rendit Corinne heureuse. Cette fille était boulotte, mais elle apprenait vite les leçons les plus importantes : obéis et tais-toi.

      Ils atteignirent le mobile home Star Waggon de Corinne juste derrière le studio 32, à côté du quartier de New York installé au fond des Studios Sovereign. Corinne ouvrit la porte, monta, se retourna vers Monica et leva une main pour lui interdire d’entrer.

      – Tu dis à Anton qu’il a dix minutes pour trouver un nouveau Maraudeur pour la scène. Après ça, je rentre chez moi.

      – Mais, Mme Weatherly, supplia