Le Déguisement Idéal. Блейк Пирс

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Название Le Déguisement Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un thriller psychologique avec Jessie Hunt
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094342634



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Je crois que je vais rester ici.

      – Donc, vous savez comment ces endroits fonctionnent, dit-elle. À quoi ressemble le gardiennage de nuit, ici ? Est-il strict ou plus détendu ?

      – Ça dépend. Il y a toujours du personnel. En général, nous fermons les portes latérales autour de minuit, mais il y a toujours quelqu’un à la porte principale. De plus, il y a des vigiles qui surveillent le parking toute la nuit. Cependant, s’il y a des tournages en cours la nuit, il nous faut bien évidemment plus de personnel.

      – Y avait-il des tournages la nuit dernière ? demanda-t-elle.

      – Tout devait se terminer à vingt-trois heures mis à part la production qui avait lieu juste ici, le film Maraudeur. Cependant, ils ont quand même fini tôt eux aussi, donc, nous en sommes restés à l’équipe de base.

      – Savez-vous pourquoi ils ont fini tôt ? demanda Trembley.

      Paul remua sur un pied puis sur l’autre, mal à l’aise.

      – Allez, Paul, dit Jessie pour le réconforter. Vous savez pourquoi nous sommes ici. De plus, vous savez que ces cadres du studio vont nous donner la version édulcorée. Un homme comme vous, qui entend tout, connaît forcément la vérité.

      Paul céda parce qu’il aimait qu’on le flatte ou parce qu’il n’arrivait plus à se taire.

      – Officiellement, il y avait des problèmes techniques avec la séquence qu’ils voulaient terminer. Officieusement, j’ai entendu dire que Mme Weatherly s’était mise en colère contre son collègue, Terry Slauson ; elle disait qu’il était trop brutal avec elle dans la scène qu’ils filmaient.

      – L’était-il ? demanda Jessie.

      Paul haussa les épaules.

      – Comme je n’y étais pas, je ne peux rien dire de certain mais, franchement, bien que je n’aime pas critiquer les morts, Mme Weatherly s’en prenait toujours à quelqu’un pour quelque chose. La semaine dernière, elle m’a crié dessus parce que j’avais tourné trop vite dans cette voiturette-là ; elle m’a traité de gros c… peu importe. Disons juste que toutes ses plaintes n’étaient pas justifiées.

      Trembley semblait très déçu par la description que Paul avait donnée de l’actrice. Jessie essaya de contrôler son exaspération et se concentra sur Paul.

      – Et les harceleurs ? On vous avertit si un acteur a été menacé, non ? Est-ce qu’on vous donne des photos ou des injonctions restrictives ?

      – Ce n’est pas automatique, lui dit-il, mais, d’habitude, un membre de l’équipe des acteurs nous avertit s’il y a un problème. Quelques fous ont parfois essayé d’entrer dans les studios.

      – Est-ce que l’équipe de Corinne Weatherly, peut-être un garde du corps, vous a déjà mentionné des problèmes ?

      Paul gloussa avant de se reprendre.

      – Je suis désolé. Je n’aurais pas dû. C’est juste que Mme Weatherly n’avait pas d’équipe et encore moins un garde du corps. La production lui a assigné une assistante, mais elle n’était pas vraiment en position d’avoir une équipe mobile, si vous me comprenez. En outre, si quelqu’un avait harcelé Mme Weatherly, je vous promets qu’elle nous l’aurait signalé en personne et avec vigueur.

      Jessie hocha la tête. À sa grande surprise, Trembley prit la parole.

      – Donc, vous dites qu’elle n’avait pas de garde du corps. Elle se promenait dans les studios toute seule ?

      – Bien sûr, dit Paul, un peu interloqué. C’est en partie pour cela que les productions filment dans un seul studio. Je veux dire, comme ça, elles ont un environnement de tournage plus contrôlé où tout ce dont elles ont besoin est facilement accessible, mais c’est aussi plus sécurisé. En théorie, tous ceux qui sont dans les studios sont autorisés à y être. C’est un lieu de travail, comme un immeuble de bureaux mais en plus humble. Cela signifie que les acteurs, même les plus célèbres, peuvent en général marcher tranquillement. J’ai vu des grandes stars faire la queue à la cafétéria du studio en attendant qu’on leur apporte leurs bâtonnets de poulet pané et des producteurs célèbres porter leurs caisses de scripts dans leur voiture. C’est censé être un environnement sécurisé et, d’habitude, ça l’est. Malheureusement, ce matin, nous avons eu quelques problèmes avec des paparazzis qui ont tenté de passer par-dessus la clôture pour pouvoir prendre quelques photos impromptues du studio, ici. Cela dit, nous avons réussi à les attraper tous.

      Jessie vit une petite femme de presque quarante ans approcher rapidement d’eux. Trembley la remarqua lui aussi.

      – Je crois que c’est l’inspectrice Bray, marmonna-t-il à voix basse.

      – Merci, Paul, dit Jessie au vigile. Vous nous avez beaucoup aidés. Je promets que nous garderons pour nous ce que vous nous avez révélé officieusement.

      Paul hocha la tête, monta dans la voiturette et réussit à s’éloigner au moment où Bray arrivait. De près, Jessie vit que l’inspectrice avait des cheveux châtain clair fins et apparemment cassants, des yeux gris fatigués et ce qui semblait être des taches de feutre au bout des doigts. Son chemisier était aussi mal reboutonné et taché.

      – Karen Bray, Poste de Hollywood, dit-elle en tendant la main. Je suppose que vous êtes les gars de la SSH ?

      – Alan Trembley, dit son collègue en prenant la main de Bray et en la secouant vigoureusement. Voici notre profileuse, Jessie Hunt.

      – Je sais qui vous êtes, dit Bray. En fait, vous êtes presque aussi célèbre que Weatherly, dans cette ville. L’année dernière, on a probablement parlé plus souvent de vous que d’elle.

      – Ça a dû cesser, dit Trembley.

      L’inspecteur comprit trop tard que ce propos était déplacé. Les deux femmes le contemplèrent en silence pendant un moment puis Jessie se remit de ses émotions.

      – En fait, j’ai quitté la police la semaine dernière, dit-elle vite en espérant tirer Trembley d’embarras. Je suis juste ici en tant que consultante.

      – Oui, j’ai aussi entendu dire ça, fit remarquer Bray.

      – Vous semblez être au courant de tout, inspectrice Bray, répondit Jessie. Je ne sais pas si je serais aussi clairement au courant des choses après avoir tout juste dormi et avoir dû aider quelqu’un à terminer un – un devoir d’arts plastiques ?

      Bray la contempla d’un air incrédule.

      – Un devoir de sciences de CE1, en fait, dit-elle lentement. Nous avons travaillé dessus jusqu’après minuit et je me suis levée à cinq heures pour le terminer. Comment savez-vous ça ?

      – En tant que profileuse, je me dois de faire des miracles de temps à autre ! dit Jessie.

      Alors, elle se pencha près de la dame et lui murmura quelque chose à l’oreille pour que Trembley ne puisse pas l’entendre.

      – Plus tard, passez aux toilettes. L’encre que vous avez utilisée pour ce devoir de sciences vous a taché le chemisier et il est mal boutonné.

      Bray la contempla bouche bée puis la gratifia d’un petit sourire.

      – Merci. Ah, la maternité ! dit-elle finalement. Au fait, désolée pour Moses. Je sais que vous étiez proches, vous deux. Tout le monde avait énormément de respect pour cet homme. Désolée aussi pour votre collègue – Hernandez, c’est ça ? Comment va-t-il ?

      – Merci. C’est difficile à dire. Certains jours sont meilleurs que d’autres, vous savez ?

      Bray hocha la tête puis haussa les épaules comme pour dire « Qu’y pouvons-nous ? ». Apparemment, la partie de leur conversation dédiée à la compassion avait pris fin.

      – Bon, eh bien, je suppose que vous voulez savoir ce que nous avons découvert.

      – Ça