Le Voyage Du Destin. Chris J. Biker

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Название Le Voyage Du Destin
Автор произведения Chris J. Biker
Жанр Исторические любовные романы
Серия
Издательство Исторические любовные романы
Год выпуска 0
isbn 9788835412403



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à ton intention, pour le jour où ce moment serait arrivé.”

      “Merci !” dit le jeune homme en lui adressant un regard affectueux. “Le soleil vient de se coucher, il est temps d’y aller” annonça-t-il en se levant.

      Sa mère plia la couverture et la posa sur son avant-bras avant qu’il ne parte.

      À peine sorti, le jeune homme jeta un coup d’œil en direction du tipi de Faucon Doré pour s’assurer que les prétendants ne faisaient pas la queue à l’extérieur.

      Il tira un soupir de soulagement et s’achemina, muni, comme le prévoyait la tradition, de la couverture des fiançailles. Il traversa le village quasiment désert, les rares Indiens alentour rentraient dans leurs tentes.

      Parvenu devant le tipi de la femme qu’il aimait, il écarta le rabat de peau de l’entrée, croisant le regard de Grand Aigle, assis face à l’entrée.

      Il demanda très respectueusement : “Puis-je entrer et m’asseoir auprès de Faucon Doré ?”

      L’expression de joie sur le visage de la jeune fille ne laissait aucun doute sur l’issue de cette visite qu’elle attendait tant.

      “Entre donc”, répondit Grand Aigle.

      Vent qui Souffle s’assit à côté de la jeune fille et l’enveloppa avec lui dans la couverture. Ils étaient officiellement fiancés.

      Chapitre 5

      Gokstad, année 915.

      C’était une chaude journée de Juin. Ulfr et Thorald, âgés de quinze ans, se préparaient à entrer dans le monde des adultes.

      Tout le monde était fort occupé par les préparatifs de la fête à laquelle avaient également été conviés les membres de la famille et du clan de Thorald.

      On humait dans l’air le parfum de la viande qu’on faisait rôtir : le roi Olaf avait fait abattre deux gros sangliers à cette occasion.

      Ils étaient en train d’endosser les cottes de maille quand ils entendirent Olaf saluer chaleureusement quelqu’un.

      “Heureux de te revoir mon ami !”

      La voix profonde d’un homme lui répondit : “Olaf !”

      Thorald reconnut cette voix à l’instant-même et se précipita au dehors.

      “Père ! Vous êtes de retour !” s’exclama-t-il au comble de la joie.

      “Mon fils, pour rien au monde je n’aurais manqué ce jour aussi important !” déclara Harald en ouvrant largement ses bras.

      Ils s’étreignirent vigoureusement, se battant l’épaule du plat de la main.

      “Entre, Harald ! Nous devons trinquer à ton retour” dit Olaf, entourant les épaules de son ami de ses bras robustes.

      À l’intérieur le personnel était occupé dans la préparation des mets et Herja dirigeait toutes les tâches comme seule une maîtresse de maison sait le faire. Même sa fille cadette, Isgred, travaillait au milieu des serviteurs. Sa mère l’avait fait dans sa jeunesse et elle estimait que seulement de cette façon, en remplissant toutes les tâches, on pouvait ensuite les diriger à la perfection.

      Isgred avait quatorze ans et, dans une année ou deux, elle se serait fiancée avec un jeune homme de son rang. Sa mère tenait à ce qu’elle parvînt au seuil du mariage en sachant assumer à la perfection son rôle de maîtresse de maison.

      Herja contrôlait la cuisson du pain quand les deux hommes, suivis de leurs fils respectifs, pénétrèrent dans les vastes cuisines.

      “Harald !” s’exclama-t-elle, se dirigeant vers lui les bras grand ouverts.

      “Herja, tu es toujours aussi belle ! Même couverte de farine !” Ils éclatèrent de rire pendant qu’elle le bombardait de questions.

      Olaf prit deux cornes qu’il remplit d’hydromel.

      “Buvons à ton retour !” proposa-t-il en tendant une corne à son ami.

      “Drekka Minni !” Ils trinquèrent à l’unisson, levant leurs cornes avant de les descendre d’une seule traite.

      Harald ordonna à ses hommes d’apporter à l’intérieur un grand coffre en bois.

      “Au cours de ce voyage les dieux nous ont protégés et conduits jusqu’à une cité appelée Kiev, l’un des plus grands centres commerciaux que j’aie jamais vus. Nous avons vendu notre chargement le double de ce que nous l’avions payé à Hedeby et nous avons acheté des marchandises qui nous ont fait gagner une petite fortune.

      Il ouvrit le coffre et en sortit de la soie et des bijoux.

      “Ceux-ci sont pour Herja et Isgred !”

      “Cette soie est splendide”, dit Herja en écarquillant les yeux, “et ces joyaux ! Viens voir Isgred !”

      La jeune fille se précipita, intriguée, et resta bouche bée à la vue de ces merveilles.

      “Ces coupes d’argent et les épices sont pour toute la famille, tandis que ceci est pour toi”, dit-il à son ami.

      Il lui tendit une élégante toge rouge en laine, aux bords ourlés de poils, des décorations en soie et une grande fibule en or ouvragé pour la fermer.

      “S’il ne faisait pas si chaud aujourd’hui, je la porterais tout de suite”, dit Olaf, suscitant l’hilarité générale, en continuant d’admirer son nouveau manteau, digne d’un roi.

      “Merci Harald, mon ami ! J’apprécie vraiment ton cadeau”. Dans leurs yeux se lisait toute l’affection et le respect réciproques qui les unissaient depuis des années, dès leur enfance quand ils avaient décidé de devenir frères de sang.

      Enfin Harald sortit deux fourreaux du coffre, battus de cuir, sur lesquels il avait fait orner les viroles triangulaires de bronze et d’or.

      “Et ceux-ci sont pour vous...” dit-il, les tendant aux deux garçons.

      “Ils sont très beaux, très bien décorés, uhm... peut-être un peu légers” constata Ulfr les soupesant dans ses mains.

      “Ne vous semble-t-il pas qu’il manque quelque chose à l’intérieur, père ?” demanda Thorald.

      “Plus pour longtemps...” répondit Olaf qui, entre temps, avait fait venir le forgeron avec une cassette en bois.

      Il l’ouvrit, révélant son contenu.

      “Quelle merveille !” s’exclamèrent les deux jeunes Vikings.

      Il révéla, non sans fierté : “Elles ont été forgées à votre intention avec le meilleur fer, celui de Rhénanie”

      Les deux jeunes gens ne mirent guère de temps à les empoigner : ils en étaient enthousiasmés, ce qui n’était pas peu dire. Leur première épée ! La plus belle qu’il leur eût été donné de voir ! Toutes deux avec une lame à double fil, effilée et étincelante, la poignée enrichie d’incrustations et de revêtements d’or et de cuir, leurs noms inscrits en lettres d’argent afin qu’elles resplendissent comme leurs lames respectives.

      “Vous devez donner un nom à vos épées pour en célébrer la force”, dit Olaf.

      “Tout de suite ?” demanda Thorald, vaguement inquiet car aucun nom suffisamment digne de son épée ne lui venait en tête.

      Amusé, son père répondit : “Non, à moins que vous ne souhaitiez vous en servir immédiatement contre quelqu’un !”

      “J’ai déjà un nom pour elle !”, dit Ulfr la dégainant et la levant au ciel, “Tonnerre de feu, et je l’utiliserai pour le tournoi d’aujourd’hui !”

      “Alors je l’appellerai Éclair du Roi des mers !” exclama Thorald