La Liaison Idéale. Блейк Пирс

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Название La Liaison Idéale
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Полицейские детективы
Серия Un thriller psychologique avec Jessie Hunt
Издательство Полицейские детективы
Год выпуска 0
isbn 9781094306438



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et elle savait que, si elle ne faisait rien, elle le regretterait toute la nuit.

      Donc, elle ouvrit doucement la porte, entra et alla silencieusement jusqu’au bord du lit. À mi-chemin elle s’arrêta brusquement. Maintenant qu’il n’y avait plus d’obstacle, elle voyait les trous béants que Michaela avait à la poitrine et au ventre.

      Une mare de sang épaisse et humide avait suinté de l’uniforme tailladé et entourait tout son torse en imprégnant lentement les draps de lit. Michaela avait les yeux fermés et serrés, comme si les garder fermés avait pu la protéger contre ce qui lui était arrivé.

      Lizzie resta immobile plusieurs secondes, ne sachant comment réagir. Elle avait la sensation qu’elle aurait dû crier, mais sa gorge venait de s’assécher brusquement. Son ventre gargouilla et elle craignit brièvement de vomir.

      Avec l’impression d’être dans un rêve étrange, elle se retourna, sortit de la chambre et retourna dans la cuisine, où elle se versa un verre d’eau. Quand elle fut sûre de pouvoir parler, elle appela la police.

*

      Le rendez-vous se passait bien.

      Quelque part dans sa tête, Jessie commença à se demander si ça allait arriver ce soir. Elle craignait presque de le désirer. Sa relation avec Ryan était la chose la plus stable de toute sa vie pour l’instant et elle avait peur de la compliquer de quelque façon que ce soit.

      Elle avait passé la plus grande partie de la soirée au restaurant italien au charme kitsch à se plaindre de sa vie avec Hannah. Elle avait résumé sa conversation avec la docteure Lemmon et s’était lamentée de la lenteur de leurs progrès, alors qu’elles voulaient aider sa demi-sœur à s’ajuster à une vie à nouveau normale. Ce n’était que quand Ryan s’était excusé pour aller aux toilettes et que Jessie avait contemplé le restaurant qu’elle s’était rendu compte qu’elle avait été extrêmement égocentrique.

      Le restaurant Miceli, établissement légendaire bien que kitsch de la Vallée de San Fernando, avait une lumière tamisée et romantique. L’atmosphère était d’autant plus intimiste que Ryan avait d’une façon ou d’une autre pris la seule table du deuxième étage, ce qui signifiait qu’ils bénéficiaient d’une sorte de balcon intérieur qui surplombait le reste du restaurant. Cependant, jusqu’à maintenant, Jessie s’en était tout juste rendu compte.

      Ce qu’elle avait aussi failli ne pas remarquer avant qu’il n’aille aux toilettes, c’était qu’il avait à peine parlé de toute la soirée et s’était contenté de rester assis patiemment pendant qu’elle avait déblatéré sans fin sur ses problèmes domestiques en lui laissant tout juste placer un mot de temps à autre. En fait, maintenant qu’elle y pensait, elle ne se souvenait pas lui avoir posé une seule question de toute la soirée.

      Alors que la culpabilité l’envahissait, elle le vit quitter les toilettes de l’étage du dessous et se faufiler habilement entre les nombreuses tables pour aller vers l’escalier. Pendant qu’il approchait, elle remarqua autre chose : presque toutes les autres femmes qui pouvaient lui jeter un coup d’œil impunément le faisaient. Qui aurait pu le leur reprocher ?

      Cet homme était difficile à ignorer. Fort de quatre-vingt-dix kilos de ce qui ressemblait à du marbre, il mesurait un mètre quatre-vingt-deux, avait des cheveux noirs courts sans prétention et des yeux marron accueillants. Il marchait avec l’assurance tranquille d’un homme qui n’avait besoin d’impressionner personne.

      De plus, si ces femmes avaient su comment il gagnait sa vie, elles auraient été encore plus intriguées. En tant que chef d’une unité spéciale de la Police de Los Angeles du nom de Section Spéciale Homicides (SSH en bref), il traitait des affaires qui étaient toutes à profil élevé ou qui attiraient beaucoup l’attention des médias et qui comportaient souvent plusieurs victimes et des tueurs en série.

      De plus, il était ici avec elle. Il leur avait fallu longtemps pour en arriver là. Il était en train de terminer un divorce suite à six ans de vie conjugale. Jessie était célibataire depuis un peu plus longtemps. Son couple avait pris fin de manière plus dramatique, quand son maintenant ex-mari avait essayé de la faire accuser du meurtre de sa maîtresse. Quand elle avait découvert son plan, il avait essayé de la tuer. Actuellement, il était en prison dans le Comté d’Orange.

      Ryan s’assit en face de Jessie et elle lui prit la main.

      – Je suis désolée, dit-elle. J’ai complètement accaparé la conversation. Comment vas-tu ?

      – Je vais bien, dit-il. Nous avons bouclé l’assassinat du magnat de la drogue aujourd’hui.

      – Tu ne m’as pas demandé de t’aider, précisa-t-elle en faisant semblant d’être vexée.

      – C’était clair et net. Nous n’avons pas vraiment eu besoin des services d’une profileuse hors norme pour ce cas-là.

      – Quelle importance ? protesta Jessie. Tu peux quand même m’appeler. Au moins, ça nous permettrait de passer un peu de temps ensemble, même si j’aurais peut-être besoin de partir à un moment ou à un autre.

      – Comme c’est romantique, dit-il. Se faire des yeux doux devant un cadavre, c’est l’idéal.

      – On fait ce qu’on doit, dit-elle en haussant les épaules. De plus, pour ma dernière affaire, on m’a assignée à Trembley qui, sans vouloir lui manquer de respect, n’est pas exactement mon partenaire rêvé.

      – Hé, dit Ryan en faisant semblant de protester, l’inspecteur Alan Trembley est un professionnel plein de mérite et tu devrais te sentir honorée de travailler avec lui sur toutes les affaires qu’on t’attribue.

      – Il est assez barbant.

      – Je n’aime pas que tu l’insultes, dit-il en essayant de prendre un air renfrogné. De plus, quand tu n’es pas là, ça me permet de préparer ton anniversaire tranquillement.

      – Tu prépares quelque chose pour mon anniversaire ? demanda Jessie, sincèrement étonnée. Je ne croyais même pas que tu savais quand c’était.

      – Je suis policier, Jessie. C’est un peu dans mes capacités. Je me serais bien passé de te révéler ça, mais il fallait que je m’assure que tu sois libre jeudi soir. Alors, ça te va ?

      – Ça me va, convint-elle en rougissant légèrement.

      Il lui rendit son sourire et elle sentit une vague de chaleur la submerger. En temps normal, si quelqu’un s’était soucié de trouver quand était son anniversaire et d’organiser quelque chose à cette occasion, cela aurait inquiété Jessie de manière irrationnelle. Cependant, d’une façon ou d’une autre, comme c’était Ryan, l’idée lui plaisait et allait même jusqu’à l’exciter.

      Elle se demanda s’il prévoyait de lui offrir un cadeau intime en avance ce soir. Alors qu’elle allait le lui suggérer, le téléphone de son collègue sonna. Elle ne reconnut pas la sonnerie. Qui que ce soit, Ryan fronça les sourcils. Il articula ‘Désolé’ et prit la communication.

      – Inspecteur Hernandez, dit-il.

      Jessie regarda Ryan écouter la voix qui lui parlait à l’autre bout de la ligne. Son froncement de sourcils s’accentuait à chaque moment. Après avoir attendu sans parler pendant environ trente secondes, il répondit finalement.

      – Mais la section de la Vallée est déjà là-bas. Ça ne sera pas trop tard ?

      Il se tut pendant que l’autre personne répondait. Au bout de vingt secondes, il reprit la parole.

      – Je comprends. Je m’en occupe.

      Alors, il raccrocha. Il contempla le téléphone pendant un moment comme s’il risquait de lui parler directement. Quand il leva les yeux, il avait le regard dur comme l’acier.

      – Je déteste ça, mais il va falloir qu’on saute le dessert. Je dois aller enquêter sur une scène de crime et, si on ne part pas maintenant, on risque d’arriver trop tard.

      Jessie