Le Quartier Idéal . Блейк Пирс

Читать онлайн.
Название Le Quartier Idéal
Автор произведения Блейк Пирс
Жанр Современные детективы
Серия Un thriller psychologique avec Jessie Hunt
Издательство Современные детективы
Год выпуска 0
isbn 9781640297043



Скачать книгу

au poste pour interrogatoire. Je ne veux pas qu’on l’interroge avant qu’on l’ait emmené en salle d’interrogatoire.”

      “Désolé, inspecteur”, dit une voix crépitante et appréhensive dans la radio, “mais quelqu’un l’a déjà fait. Il est en route, maintenant.”

      “Merde”, jura Hernandez en éteignant la radio. “Il faut qu’on parte maintenant.”

      “Quel est le problème ?” demanda Jessie.

      “Je voulais être au poste quand Missinger arriverait, pour jouer le rôle du bon flic, de sa bouée de sauvetage, de son représentant mais, s’il y arrive avant moi et s’il voit tous ces uniformes bleus, ces armes et ces néons, il va avoir peur et exiger de voir son avocat avant que je puisse lui demander quoi que ce soit. À ce stade, nous ne pourrons plus rien lui soutirer d’utile.”

      “Dans ce cas, on ferait mieux de se presser”, dit Jessie en passant devant lui et en sortant par la porte.

      CHAPITRE HUIT

      Quand ils arrivèrent au poste, Missinger y était déjà depuis dix minutes. Hernandez avait appelé avant et avait ordonné à l’officier de permanence de le faire emmener dans la salle familiale, qui était conçue pour accueillir les victimes de crimes et les familles des morts. L’endroit était un peu moins froid que le reste du poste. Il contenait deux vieux sofas, il y avait des rideaux aux fenêtres et quelques magazines vieux de plusieurs mois sur la table basse.

      Jessie, Hernandez et Trembley se dépêchèrent d’aller à la porte de la salle familiale, devant laquelle un grand agent de police montait la garde.

      “Comment va-t-il là-dedans ?” demanda Hernandez.

      “Il va bien. Malheureusement, il a demandé à appeler son avocat dès qu’il a passé la porte.”

      “Génial”, cracha Hernandez. “Depuis combien de temps attend-il pour passer l’appel ?”

      “Il l’a déjà fait, monsieur”, dit l’inspecteur d’un air gêné.

      “Quoi ! Qui l’a laissé faire ça ?”

      “Moi, monsieur. Je n’étais pas censé le faire ?”

      “Depuis combien de temps êtes-vous dans la police, Inspecteur… Beatty ?” demanda Hernandez en lisant le nom de l’homme sur sa chemise.

      “Depuis presque un mois, monsieur.”

      “OK, Beatty”, dit Hernandez, qui tentait visiblement de contrôler son énervement. “On ne peut plus rien y faire, maintenant. Cependant, dans l’avenir, vous ne devrez pas donner immédiatement un téléphone à un suspect potentiel dès qu’il en demande un. Vous le mettrez dans une pièce et vous lui direz que vous allez lui apporter le téléphone tout de suite. ‘Tout de suite’ pourra prendre quelques minutes, peut-être même une heure ou deux. C’est une tactique qui nous laisse le temps de mettre au point une stratégie et de déstabiliser le suspect. Pourrez-vous ne pas oublier ça dans l’avenir ?”

      “Oui, monsieur”, dit humblement Beatty.

      “OK. Pour l’instant, emmenez-le dans une salle d’interrogation ouverte. Il ne nous reste probablement pas beaucoup de temps avant l’arrivée de son avocat mais j’aimerais me servir de ce que nous avons pour nous faire au moins une idée de ce gars. Au fait, Beatty, quand vous l’emmènerez dans la salle, ne répondez à aucune de ses questions. Mettez-le dans la pièce et partez. Compris ?”

      “Oui, monsieur.”

      Quand Beatty alla chercher Missinger dans la salle familiale, Hernandez emmena Jessie et Trembley dans la salle de pause.

      “Laissons-lui une minute pour s’installer”, dit Hernandez. “Trembley et moi, on va entrer. Jessie, tu devrais regarder de derrière le miroir. Il est trop tard pour poser des questions substantielles mais nous pouvons essayer d’établir une sorte de relation avec ce gars. Il n’a pas besoin de nous dire quoi que ce soit mais nous pouvons dire beaucoup de choses et cela pourra avoir de l’effet sur lui. Il faut qu’il se sente aussi mal à l’aise que possible avant que son avocat n’arrive et ne commence à le détendre. Notre but est d’installer un doute durable dans sa tête pour qu’il se demande si nous ne pourrions pas être de meilleurs alliés que son avocat grassement payé. Comme nous n’avons pas beaucoup de temps pour le faire, allons-y tout de suite.”

      Jessie alla dans la salle d’observation et s’assit sur une chaise. C’était sa première chance d’examiner Michael Missinger, qui se tenait dans un coin, embarrassé. Aussi étonnant que ce soit, il avait l’air encore plus beau que sa femme l’avait été. Même à trois heures du matin, avec un jean et un sweat qu’il avait dû se mettre à la dernière minute, il semblait sortir d’une séance photo.

      Ses cheveux courts et blonds décolorés par le soleil était juste assez décoiffés pour avoir l’air sans prétention mais pas assez pour avoir l’air ébouriffés. Sa peau était bronzée à certains endroits mais blanche à d’autres, ce qui indiquait qu’il faisait régulièrement du surf.

      Il était grand et maigre et donnait l’impression de ne pas avoir besoin de faire de gymnastique pour avoir une telle apparence. La rougeur de ses yeux bleus gonflés, probablement par les larmes, ne les empêchait pas d’être superbes. Jessie dut admettre malgré elle-même que, si ce gars l’avait accostée au bar la veille au soir, elle aurait été moins cavalière avec lui qu’avec Doyle. Aussi agaçant que ce soit, même la nervosité avec laquelle il changeait de pied avait de quoi séduire.

      Au bout de quelques secondes, Hernandez et Trembley entrèrent. Ils eurent l’air moins impressionnés que Jessie.

      “Asseyez-vous, M. Missinger”, dit Hernandez sur un ton presque chaleureux. “Nous savons que vous avez appelé votre avocat, ce qui est tout à fait normal. Je crois comprendre qu’il est en route. Entre temps, nous voulions vous tenir au courant de l’avancée de notre enquête. Permettez tout d’abord que je vous présente mes condoléances pour votre perte.”

      “Merci”, dit Missinger d’une voix légèrement éraillée. Jessie ne savait pas s’il avait tout le temps cette voix ou si c’était à cause du stress de cette nuit.

      “Donc, nous ne savons pas encore s’il y a eu homicide”, continua Hernandez en s’asseyant devant lui. “Cependant, d’après ce que je sais, vous avez dit à un de nos agents que Victoria savait extrêmement bien entretenir son corps et que vous n’avez souvenir d’aucun incident de ce style.”

      “Je…”, commença Missinger.

      “Inutile de répondre, M. Missinger”, interrompit Hernandez. “Je ne veux pas qu’on m’accuse d’avoir violé vos droits Miranda. D’après ce qu’on me dit, on vous les a lus, n’est-ce pas ?”

      “Oui.”

      “Bien sûr, c’est une procédure standard. De plus, bien que nous ne vous considérions pas vraiment comme un suspect, vous avez tout à fait le droit de demander à votre avocat d’intervenir. Par contre, de notre côté, nous essayons de progresser aussi rapidement que possible pour résoudre cette affaire. Le temps presse. Donc, plus nous pourrons confirmer de détails, comme celui que vous nous avez communiqué sur les compétences en auto-médication de Victoria, moins nous risquerons de rencontrer des impasses. Cela vous semble-t-il clair ?”

      Missinger hocha la tête. Trembley se tenait de côté sans dire un mot, comme s’il ne savait pas s’il fallait qu’il intervienne ou quand il devait le faire.

      “Donc”, continua Hernandez, “pour confirmer une fois de plus, vous avez dit que votre femme de ménage, Marisol, est en vacances à Palm Springs cette semaine. Vous avez fourni son numéro de téléphone portable à un agent et je crois qu’ils sont en train d’essayer de la contacter. Au fait, sans répondre formellement, si vous constatez que je dis quelque