Troïlus et Cressida. Уильям Шекспир

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Название Troïlus et Cressida
Автор произведения Уильям Шекспир
Жанр Драматургия
Серия
Издательство Драматургия
Год выпуска 0
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on annoncera ce défi à nos amants. Si aucun d'eux n'a le courage d'y répondre, nous les aurons laissés tous dans notre patrie. Mais nous sommes soldats, et qu'il ne soit jamais qu'un lâche, le soldat qui n'a pas été, qui n'est pas, ou qui ne se promet pas d'être amoureux. S'il s'en trouve un seul qui soit, qui ait été ou qui se promette d'être amoureux, c'est lui qui se mesurera avec Hector: s'il n'y en a aucun, ce sera moi.

      NESTOR. – Parle-lui aussi de Nestor, d'un vieillard qui était déjà homme, lorsque l'aïeul d'Hector tétait encore. Il est vieux à présent; mais s'il ne se trouvait pas dans notre armée un noble Grec qui eût une étincelle de courage pour répondre pour sa dame, dis à Hector, de ma part, que je cacherai ma barbe argentée sous un casque d'or, que j'enfermerai ce bras décharné dans mon armure, et qu'acceptant son défi, je lui déclarerai que ma dame était plus belle que son aïeule, et aussi chaste que qui que ce soit au monde. C'est ce que je prouverai à sa jeunesse bouillante, avec les trois gouttes de sang qui me restent dans les veines.

      ÉNÉE. – Que le ciel ne permette pas une si grande disette de jeunes guerriers!

      ULYSSE. – Ainsi soit-il.

      AGAMEMNON. – Noble seigneur, laissez-moi vous toucher la main: je veux vous conduire à notre tente. Achille sera informé de ce message, ainsi que tous les chefs de la Grèce, de tente en tente. Il faut que vous soyez de nos festins avant votre départ, et vous recevrez de nous l'accueil d'un noble ennemi.

(Ils sortent tous, excepté Ulysse et Nestor.)

      ULYSSE. – Nestor?

      NESTOR. – Que dit Ulysse?

      ULYSSE. – Mon cerveau vient de concevoir un germe d'idée: soyez pour moi ce qu'est le temps pour les projets, aidez-moi à la faire éclore.

      NESTOR. – Quelle est-elle?

      ULYSSE. – La voici: les coins épais fendent les noeuds les plus durs. L'orgueil a atteint toute sa maturité dans le vain coeur d'Achille, il est monté en graine: il faut l'abattre maintenant, ou bien il va répandre sa semence et enfanter une pépinière de maux semblables dont nous serons tous accablés.

      NESTOR. – Sans doute; mais comment?

      ULYSSE. – Ce défi qu'envoie le brave Hector, quoique offert en général à tous les Grecs, s'adresse pourtant en intention au seul Achille.

      NESTOR. – L'intention est aussi claire que l'est aux yeux l'état d'une fortune dont un petit nombre de chiffres expose le total. Et ne doutez pas qu'à la publication de ce défi, Achille, son cerveau fût-il aussi aride que les sables de la Libye (quoique, Apollon le sait, il soit peu fertile), ne manquera pas de concevoir, d'un jugement rapide et très-vite, qu'il est le but auquel vise Hector.

      ULYSSE. – Et cela l'excitera-t-il à lui répondre, croyez-vous?

      NESTOR. – Oui, et il le faut; car quel autre guerrier, capable d'enlever à Hector l'honneur de ce défi, pourriez-vous lui opposer, si ce n'est Achille? Quoique ce combat ne soit qu'un jeu, cependant cette épreuve est fort importante: par là, les Troyens veulent apprécier notre mérite le plus renommé par celui d'entre eux qui peut le mieux en juger; et croyez-moi, Ulysse, notre valeur sera étrangement pesée d'après la fortune de ce combat isolé. Car le succès, bien qu'appartenant à un individu, servira de mesure au bon ou au mauvais succès général. Quoique de semblables index ne soient qu'un point en comparaison des volumes qui vont suivre, on y découvre pourtant le tableau abrégé de la masse des choses qui vont être développées. On supposera que celui qui lutte avec Hector est le champion de choix, et ce choix, étant l'acte unanime de tous les Grecs, tombe sur le mérite d'un homme qui semble extrait de chacun de nous et composé de toutes nos vertus. S'il échoue, quel coeur en recevra un pressentiment de victoire, pour affermir son opinion avantageuse de lui-même? Et c'est cette opinion de soi, dont les membres ne sont que les instruments; ils agissent sous son impulsion, comme l'arc et l'épée sont dirigés par le bras.

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      1

      Troïlus and Cressida, or Truth found too late (ou la Vérité connue trop tard). London, 1679.

      2

      Ci-gît Hakin et son varlet

      Tout déarmé et tout défaict

      Avec son espée et sa loche.

      3

      Alexandre est ici un valet, ce n'est pas Alexandre Pâris, il est vrai que Pandare va tout à l'heure lui dire bonjour, mais les gens comme Pandare sont les plus affables du monde.

      4

      Stands alone, stat solus, proéminent; to stand veut dire aussi se tenir debout, de là l'équivoque.

      5

      Ilion était le palais de Troie.

      6

      Lifter, voleur. Illistus, en langue gothique, voulait dire voleur; équivoque sur le mot.

      7

      Jeu de mots sur noddy, niais, et nod, signe de tête, etc.

      8

      Pour comprendre ce jeu de mots, il faut savoir qu'autrefois les dattes étaient un ingrédient qui entrait dans les pâtés.

      9

      Expression empruntée à l'escrime; mais il y a le verbe to lie, qui est employé dans un sens très-étendu ici, comme presque toujours quand Shakspeare a quelque calembour en tête.

      10

      Stace a la même comparaison.

      11

      Allusion à la fable des ailes prêtées à Persée par Minerve.

      12

      On dit que le tigre redouble de fureur dans les tempêtes; cette opinion n'est nullement fondée.

      13

      Le bronze est le symbole de

1

Troïlus and Cressida, or Truth found too late (ou la Vérité connue trop tard). London, 1679.

2

Ci-gît Hakin et son varletTout déarmé et tout défaictAvec son espée et sa loche.

3

Alexandre est ici un valet, ce n'est pas Alexandre Pâris, il est vrai que Pandare va tout à l'heure lui dire bonjour, mais les gens comme Pandare sont les plus affables du monde.

4

Stands alone, stat solus,